À ne pas manquer : Annonces économiques clés pour les investisseurs

Vous recevez la dernière décision relative aux taux d’intérêt directement sur votre téléphone. Les nouvelles données sur le chômage se retrouvent directement dans votre fil d’actualité. Le communiqué sur les résultats d’une société vous parvient dans votre boîte de réception juste à temps pour l’assemblée des actionnaires. Les prix des produits de base? Voilà à quoi servent les applis de suivi.

De nos jours, la facilité d’accès aux données économiques nous aide à prendre des décisions de placement éclairées. Cependant, il peut être accaparant d’analyser une grande quantité d’annonces et d’indicateurs économiques. Alors, que faut-il surveiller?

« Pour ces annonces, vous devez vraiment faire attention aux niveaux et aux tendances », affirme Carrie Freestone, économiste à RBC. « Cela vous permettra d’évaluer la façon dont les choses évolueront. Les marchés réagiront différemment selon les fluctuations de ces indicateurs. » Elle ajoute qu’il est également essentiel de comprendre les liens qui unissent ces indicateurs.

De nombreuses annonces économiques sont effectuées suivant un calendrier régulier, comme les décisions de la Banque du Canada en ce qui a trait aux taux d’intérêt ou les communiqués sur les résultats des sociétés. C’est moins vrai pour d’autres indicateurs, comme les prix des produits de base et l’actualité politique. Voici quelques annonces importantes à suivre, car elles ont une incidence sur le marché.

Inflation

Les gens investissent notamment pour protéger leur patrimoine contre l’inflation. Cela découle du fait que les liquidités ont tendance à perdre de leur valeur au fil du temps. L’inflation signifie que 10 $ d’aujourd’hui permettront d’acheter moins de biens dans un an.

L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), façonne également la politique monétaire, qui peut faire fluctuer les marchés.

Non seulement la flambée des prix grève votre budget, mais elle oblige aussi les banques centrales à augmenter les taux d’intérêt pour ralentir l’économie. Lorsque les coûts d’emprunt augmentent, les sociétés et les particuliers ont tendance à contracter moins de prêts, ce qui freine les dépenses et les investissements. Les bénéfices des sociétés et le cours des actions peuvent en souffrir. Lorsqu’elle n’est pas maîtrisée, l’inflation exacerbe la volatilité du marché.

Il va sans dire que l’inflation a également des répercussions sur la confiance des consommateurs, qui peut s’avérer un indicateur utile à surveiller pour ceux qui investissent dans des sociétés offrant des biens et des services.

Bon à savoir : Statistique Canada publie l’IPC à chaque mois sur son site Web.

Taux d’intérêt

La politique monétaire des banques centrales et leurs décisions relatives aux taux d’intérêt leur permettent d’avoir la haute main sur la quantité d’argent qui circule dans l’économie. La plupart des pays avancés ont récemment augmenté considérablement leurs taux d’intérêt, refermant ainsi « le robinet à argent » afin de tenter de ralentir l’inflation.

La hausse des taux peut faire baisser le cours des actions, car les sociétés sabrent leurs dépenses et le remboursement de leurs dettes leur coûte plus cher, mais elle peut aussi bénéficier à certaines sociétés ou à certains secteurs. Lorsqu’on s’attend à ce que les taux augmentent, les taux des obligations sont normalement poussés vers le haut, ce que les investisseurs surveillent de près.

Certains placements à revenu fixe, comme les certificats de placement garanti (CPG), peuvent être avantagés par les hausses de taux. De plus, les revenus générés par les liquidités versées dans des comptes d’épargne peuvent aussi augmenter au fil des hausses de taux.

Bon à savoir : chaque année, la Banque du Canada effectue ses annonces au sujet des taux d’intérêt à huit dates fixées à l’avance.

Rapports sur l’emploi

Le marché du travail joue un rôle de baromètre pour l’ensemble de l’économie. Il offre des perspectives d’une importance cruciale pour la détermination des politiques macroéconomiques, et ses effets peuvent se répercuter sur les marchés.

Lorsque les entreprises embauchent et que les salaires augmentent, l’économie peut prendre de l’élan et connaître un essor. Par exemple, le dernier marché à la hausse a coïncidé avec un solide marché du travail et des taux d’intérêt exceptionnellement bas.

Les données sur l’emploi sont importantes parce qu’elles influencent les décisions relatives aux taux d’intérêt. Les tensions récentes sur le marché du travail, c’est-à-dire le fait que la quantité de postes à pourvoir dépassait le nombre de travailleurs disponibles, ont incité de nombreuses entreprises à augmenter leurs salaires, ce qui pourrait alimenter l’inflation. La volonté de la banque centrale canadienne de calmer l’effervescence du marché du travail est l’une des raisons qui expliquent sa décision de hausser les taux.

Il importe toutefois de trouver un juste équilibre. La hausse des coûts d’emprunt peut amener les sociétés à réduire leurs activités, entraînant ainsi des pertes d’emplois susceptibles de faire basculer l’économie dans une récession. De telles conditions peuvent effrayer les marchés.

Bon à savoir : Statistique Canada publie chaque mois des données sur l’emploi dans son « Enquête sur la population active ».

Prix du pétrole

Le pétrole brut n’est pas que le carburant qui alimente les voitures et vos vols vers des pays lointains. Ce produit de base est aussi un important moteur du marché. Le prix du pétrole est un miroir de la demande globale mondiale. Il reflète les données économiques fondamentales qui sous-tendent les marchés financiers.

Les économistes ont trouvé une certaine corrélation entre le marché du pétrole et son incidence sur un vaste éventail de catégories de titres.

La pandémie constitue un autre bon exemple. Lorsque la COVID-19 a déclenché les mesures de confinement initiales, les prix du pétrole ont plongé en réaction à l’effondrement de l’économie mondiale. Il s’en est suivi une chute du marché boursier. La réouverture ultérieure, conjuguée à la demande accumulée de voyages, a entraîné une remontée des prix du pétrole... et de la bourse.

La baisse du prix du pétrole peut certes être bénéfique aux consommateurs, mais parfois, elle annonce aussi un ralentissement de l’activité économique et des investissements.

Bon à savoir : il existe plusieurs références pour le pétrole, notamment le Brent Crude et le West Texas Intermediate.

Communiqués sur les résultats

En termes simples, les communiqués sur les résultats peuvent fournir des renseignements sur la rentabilité des sociétés. La saison des résultats, qui se déroule quatre fois par année, regorge d’annonces sur les résultats inférieurs ou supérieurs par rapport aux attentes des analystes.

Les attentes relatives aux résultats peuvent être évaluées selon un indicateur appelé bénéfice par action (BPA). Le BPA est calculé en divisant le bénéfice net d’une société par son nombre d’actions ordinaires en circulation.

À partir du BPA, les investisseurs peuvent calculer le ratio cours-bénéfice, ou ratio C/B. Ce ratio aide à comparer les actions entre elles et à dessiner la trajectoire de croissance d’une action, ainsi que son rendement antérieur. En théorie, un ratio C/B élevé signifie que les investisseurs pourraient s’attendre à une plus forte croissance et donc être disposés à payer plus par action. Par contre, un ratio C/B faible pourrait indiquer qu’une action est sous-évaluée ou que les marchés s’attendent à une faible croissance des bénéfices.

Bon à savoir : on peut obtenir les dates d’annonce des résultats des sociétés à plusieurs endroits, comme la page « Bénéfices et calendrier des événements » des événements ainsi que les sites Web des bourses et des sociétés.

Politique

La réglementation gouvernementale et les tensions géopolitiques peuvent avoir de grandes répercussions sur les marchés.

Par exemple, en 2008, lorsque l’ancien président américain Barack Obama a promis que s’il était élu, il supprimerait l’impôt sur les gains en capital relatifs aux petites entreprises, le prix des actions a bondi peu après. Au Canada, peu avant la légalisation de la marijuana, les prix des actions liées au cannabis ont augmenté après la présentation, en 2017, d’une proposition fiscale par le gouvernement.

Certains facteurs politiques peuvent également perturber les marchés. La démission de Liz Truss, la première ministre restée en poste le moins longtemps de toute l’histoire britannique, rappelle aux investisseurs comment la politique peut semer la confusion sur les marchés. Ses projets de réduction d’impôt ont causé l’effondrement de la livre sterling et des marchés financiers. Cette tendance n’a été brièvement renversée qu’après son départ et la mise en place d’un nouveau gouvernement.

Bon à savoir : les Services économiques RBC publient régulièrement des rapports d’analyse des principales tendances macroéconomiques.