Que signifient les estimations des analystes et quelle est leur incidence sur le cours des actions?
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 13 mars 2025
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 13 mars 2025
Pour les investisseurs, il n’y a peut-être rien de plus angoissant que la période de publication des bénéfices. Même quand les bénéfices ou les revenus d’une société sont substantiels, le cours de l’action peut plonger s’ils sont inférieurs aux estimations des analystes. À l’inverse, une croissance inattendue peut faire grimper l’action.
Ces hauts et bas peuvent être déroutants pour les investisseurs. Pourquoi une action se déprécierait-elle alors que la société se porte bien? « Pensez à l’équipe des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, quand Tom Brady en faisait partie, explique Brian Madden, analyste financier agréé et président du conseil d’administration de la CFA Society de Toronto. Vous savez que l’équipe sera toujours performante, mais les gens veulent qu’elle fasse encore mieux que prévu. »
Les analystes ne se contentent pas d’être des commentateurs qui donnent leur opinion sur le jeu. Ils aident aussi les investisseurs à prendre la mesure de la prospérité future d’une société. Pour y parvenir, ils analysent les données historiques (celles que les sociétés publient chaque trimestre) afin de repérer les tendances; ils utilisent également de l’information provenant de diverses sources, notamment les données des autres sociétés du secteur, les tendances sectorielles générales et les attentes en matière de dépenses de consommation, pour avoir une idée de la direction que prendra l’entreprise. « Le marché est tourné vers l’avenir, rappelle M. Madden. Alors que les comptables étudient les résultats passés d’une société, les analystes tirent les leçons du passé pour établir des prévisions. »
Les analystes formulent des prévisions sur les bénéfices trimestriels ou annuels d’une société et sur son expansion, puis estiment la valeur de la société par rapport à celle que le marché attribue à ses pairs. Ces chiffres peuvent non seulement éclairer les décisions des investisseurs concernant l’achat ou la vente d’une action, mais aussi permettre de mieux comprendre les facteurs qui sous-tendent le cours de cette action.
Les marchés tiennent compte du taux de croissance attendu d’une entreprise, quelle qu’elle soit. L’estimation consensuelle, qui est la moyenne des prévisions publiées par les différents analystes, constitue l’un des meilleurs indicateurs de ce taux de croissance attendu.
Bien que les méthodes utilisées pour les formuler semblent parfois nébuleuses, les analystes se fondent aussi sur la science et effectuent un travail méticuleux pour établir ces projections qui sont potentiellement susceptibles de dicter la direction du marché.
L’établissement des prévisions
Les analystes utilisent des modèles financiers pour prédire les résultats à long terme d’une société. Leur démarche comprend souvent une rencontre avec l’équipe de direction de la société à propos de ses produits, de sa clientèle et de son potentiel sur le marché, l’analyse de son offre et l’examen de l’information financière (chiffre d’affaires, revenus récurrents, charges, etc.). Selon le secteur et la société, les analystes peuvent aussi tenir compte de données macroéconomiques, comme la croissance démographique, les dépenses de consommation et l’immigration.
Souvent, les analystes se spécialisent dans un secteur ou un pan de l’économie, par exemple, l’immobilier, les soins de santé ou la technologie. Ils ont alors une connaissance approfondie du milieu dans lequel une entreprise exerce ses activités, ce qui leur permet de bien comprendre les principales variables susceptibles de favoriser ou de freiner sa réussite.
Ainsi, un analyste spécialisé dans l’immobilier pourrait se pencher sur des mesures telles que les taux d’occupation, les loyers moyens et les coûts d’entretien. Un analyste du secteur des télécommunications s’intéressera à des facteurs comme le roulement de la clientèle (le fait pour les clients de changer de fournisseur), l’incidence de l’immigration sur les ventes ou le revenu moyen par utilisateur actuel.
Bien que les analystes discutent souvent avec les dirigeants des sociétés qu’ils couvrent, ils n’obtiennent aucune information privilégiée en temps réel. Ils ont uniquement accès aux renseignements que publient les sociétés et que tous les investisseurs peuvent consulter, et cela leur complique la tâche. « Le travail des analystes est très complexe, parce qu’ils n’ont pas toutes les données nécessaires pour prévoir les résultats futurs, dit M. Madden. Ils formulent des prédictions selon leur jugement à partir des renseignements dont ils disposent. » C’est grâce à la manière dont ils combinent tous les renseignements, en s’appuyant sur leur expertise de l’analyse financière et leur connaissance pointue d’une société ou d’un secteur particulier, qu’ils peuvent établir des prévisions qui tiennent la route.
Une fois l’examen des données terminé, les analystes produisent un rapport contenant les principales projections financières pour les sociétés concernées, y compris le bénéfice par action, les flux de trésorerie et des revenus pour le trimestre et l’exercice. Comme la plupart des actions sont étudiées par de nombreux analystes, les investisseurs ont tendance à prendre en considération les estimations consensuelles, c’est-à-dire la moyenne des prévisions publiées par les différents analystes.
L’incidence sur les marchés
Ces estimations peuvent avoir une influence importante sur les investisseurs. Le marché peut réagir négativement lorsque les résultats y sont inférieurs, même de seulement quelques cents. « C’est le cas quand la barre est haute et qu’elle n’est pas atteinte, explique M. Madden. Une société peut voir le cours de son action baisser, même si elle a fait état d’une croissance des bénéfices de 20 % ou 30 % par rapport à l’année précédente. »
Il arrive qu’un écart entre les prévisions et les résultats financiers réels déclarés provoque des fluctuations inattendues des cours. Ainsi, une société peut surpasser les attentes des analystes, mais si elle annonce qu’à l’avenir, certains résultats pourraient ne pas être aussi bons que prévu initialement, cette indication prospective peut plomber le cours de son action. Il peut aussi arriver qu’une société atteigne ou surpasse globalement les attentes, mais qu’un ou plusieurs éléments soient décevants (par exemple, ses ventes directes aux consommateurs sont excellentes, mais les revenus tirés de l’infonuagique sont inférieurs aux prévisions), ce qui peut avoir une incidence négative sur son cours.
Étant donné que les réactions du marché peuvent être fortes, les investisseurs ont intérêt à garder la tête froide et à se focaliser sur les résultats réels publiés dans les rapports trimestriels des sociétés. Si les résultats d’une société ne sont pas à la hauteur des estimations consensuelles, vous pourriez chercher à savoir s’il s’agit d’un manque de vigueur ponctuel ou d’une tendance. La société a-t-elle surpassé les estimations lors du trimestre précédent? Son avantage concurrentiel semble-t-il grandir ou diminuer? Ses marges s’améliorent-elles ou se détériorent-elles?
« Le fait de ne pas réagir de façon excessive quand une société déçoit les attentes des analyses est une chose. En revanche, il ne s’agit pas non plus de se cacher la tête dans le sable et ignorer de nouveaux renseignements qui devraient vous inciter à revoir votre thèse », affirme M. Madden.
En fin de compte, il faut tenir compte de deux sphères d’influence qui se font concurrence : les résultats réels d’un côté et la comparaison de ces résultats avec les attentes de l’autre. « Les résultats réels dictent le rendement à long terme des actions d’une société, dit M. Madden. À court terme, il s’agit de gérer les attentes. »
Selon lui, le défi pour les investisseurs « consiste à faire la distinction entre une agitation temporaire et un vrai changement dans les données fondamentales sous-jacentes. Et ce n’est pas toujours facile. »
RBC Placements en Direct Inc. et Banque Royale du Canada sont des entités juridiques distinctes et affiliées. RBC Placements en Direct Inc. est une filiale en propriété exclusive de Banque Royale du Canada et elle est membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements et du Fonds canadien de protection des investisseurs. Banque Royale du Canada et certains de ses émetteurs sont reliés à RBC Placements en Direct Inc. RBC Placements en Direct Inc. ne fournit pas de conseils en placement et ne fait pas de recommandations concernant l’achat ou la vente de titres. Les investisseurs sont responsables de leurs décisions de placement. RBC Placements en Direct est un nom commercial utilisé par RBC Placements en Direct Inc. ®/MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada. RBC et Banque Royale sont des marques déposées de Banque Royale du Canada. Utilisation sous licence.
© Banque Royale du Canada, 2025.
Les renseignements, opinions ou points de vue présentés dans le présent document, y compris les hyperliens vers le site Web de RBC Placements en Direct Inc. ou les sites Web de ses sociétés affiliées ou de tiers, sont fournies à titre d’information générale seulement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques, fiscaux, comptables ou autres. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. RBC Placements en Direct Inc. et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers. Vous devriez consulter votre conseiller avant de prendre quelque décision que ce soit sur la base des renseignements contenus dans ce document.
Par ailleurs, les produits, services et titres mentionnés dans cette publication sont offerts uniquement au Canada et dans les autres territoires où la loi autorise leur mise en vente. L’information accessible sur le site Web de RBC Placements en Direct est réservée uniquement aux résidents du Canada et ne doit pas être consultée à partir d’un territoire situé à l’extérieur du Canada.
Tester vos connaissances peut vous aider à consolider ce que vous savez déjà, mais aussi peut-être à en apprendre un peu plus.
Les petites capitalisations font les manchettes – voici pourquoi elles pourraient offrir des opportunités d’investissement uniques
Certaines familles pourraient devoir se rattraper en matière d’épargne-études. Voici quelques points à considérer au fil des ans.