L’inflation et son incidence sur les investisseurs
Rédigé par l’équipe de gestion du contenu | Publié le 9 août 2019
Rédigé par l’équipe de gestion du contenu | Publié le 9 août 2019
Un panier d’articles — contenant par exemple, des aliments, des meubles et des vêtements — dont le coût s’élevait à 100 $ en 1985 revient aujourd’hui (2019) à 217,86 $ (avec exactement les mêmes articles)*. Cette hausse de coût, avoisinant dans ce cas-ci les 118 %, est ce que nous appelons communément l’inflation.
C’est très simple : l’inflation est l’augmentation générale du prix des biens et des services au fil du temps, réduisant d’autant votre pouvoir d’achat. À ne pas confondre avec la fluctuation des prix d’articles individuels, l’inflation est une diminution généralisée du pouvoir d’achat; c’est donc dire qu’un dollar de 2019 « vaut » moins qu’il y a quelques années.
Lorsque le coût de la vie augmente — autrement dit, le montant d’argent nécessaire pour maintenir un certain niveau de vie — le compte en banque du consommateur moyen peut en souffrir. Mais qu’en est-il des placements?
Voici quelques renseignements importants sur l’inflation que tout investisseur devrait connaître.
Le taux d’inflation est habituellement mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC). Selon Statistique Canada, qui compile et publie mensuellement ces données, l’IPC « est un indicateur de la variation des prix à la consommation payés par les Canadiens. Pour l’établir, on compare au fil du temps le coût d’un panier fixe de biens et services achetés par les consommateurs. Puisque le panier comprend des biens et services d’une quantité et d’une qualité constante ou équivalente, l’indice reflète uniquement la fluctuation pure des prix. »
Par conséquent, on s’emploie à noter le prix du litre de lait, du tube de dentifrice ou de l’accès mensuel à Internet afin de déterminer le coût de ce que nous achetons. L’inflation signifie que nous payons plus cher une même quantité d’un produit donné. Elle peut mener à un ralentissement de la croissance économique lorsque les consommateurs restreignent leurs achats de biens essentiels et non essentiels.
Bien qu’un grand nombre de facteurs influent sur l’inflation, deux catégories se démarquent : la poussée des coûts et l’augmentation de la demande.
L’inflation par les coûts. Elle est attribuable aux facteurs associés à l’approvisionnement. Même en l’absence d’une hausse de la demande, les prix montent en raison de l’augmentation des coûts de production, des matières premières ou de la main-d’œuvre.
L’inflation par la demande. Celle-ci s’installe lorsque l’augmentation de la demande au sein d’un système économique, qui peut être causée par une variété de facteurs, finit par faire augmenter l’ensemble des prix.
Nous l’avons mentionné plus tôt, l’inflation peut avoir des répercussions fâcheuses sur notre compte en banque en effritant notre pouvoir d’achat. Pour les investisseurs, elle peut s’avérer favorable ou non, selon le type de placements détenus, les échéances et les objectifs de placement.
Par exemple, un détenteur de titres à revenu fixe pourrait s’inquiéter que la hausse de l’inflation compromette son rendement. Supposons qu’une obligation offre un rendement de 2 %, mais que le taux d’inflation s’élève à 4 % : le rendement corrigé de l’inflation est alors négatif (-2 %).
Pour l’investisseur détenant des biens immobiliers, comme une résidence, l’inflation aura pour effet d’augmenter la valeur de ces biens, mais cette hausse de valeur deviendra un obstacle pour les acheteurs potentiels. Du côté des prêts hypothécaires, le montant emprunté demeurera le même sous l’inflation, mais le prix de la résidence qui y est associée gonflera.
De nombreux investisseurs croient que les actions procurent une protection contre l’inflation. Les sociétés cotées en bourse peuvent, en effet, relever les prix des biens ou des services qu’elles offrent pour couvrir les hausses de coûts causées par l’inflation, et cette capacité leur permet de prendre de l’expansion de manière à demeurer en phase avec l’inflation. Ce faisant, elles peuvent maintenir ou continuer à augmenter leurs marges bénéficiaires, ce qui rapporte à leurs actionnaires.
Dans l’instabilité sociopolitique des dernières années, certains investisseurs ont exprimé des inquiétudes concernant la faiblesse de l’inflation, craignant qu’elle ne signale un ralentissement de la croissance économique ou une récession. Par ailleurs, une forte inflation peut aussi inquiéter les investisseurs et les intervenants de l’économie en général. C’est la raison pour laquelle nous comptons sur les banques centrales pour réduire la volatilité de l’inflation à l’aide de politiques monétaires.
Les taux d’intérêt et l’inflation sont intimement liés. C’est pourquoi les investisseurs suivent de si près les décisions de la Banque du Canada, de la Réserve fédérale américaine (la Fed) et des autres banques centrales du monde en ce qui concerne les taux d’intérêt.
Une partie du rôle des banques centrales et des autres autorités monétaires consiste à maintenir l’inflation à un niveau qu’elles jugent raisonnable. Par exemple, la Banque du Canada et le ministre des Finances fixent le taux d’inflation cible du Canada pour une période donnée. Actuellement, ce taux cible, qui a été renouvelé en 2016 pour rester en vigueur jusqu’en 2021, est de 2 % (le point médian d’une échelle de 1 à 3 %).
Dans le cadre de leur rôle de stabilisatrices, les banques centrales établissent les cibles de taux d’intérêt à court terme. En règle générale, lorsque les taux d’intérêt montent, les gens sont plus enclins à économiser et lorsqu’ils descendent, ils sont plus enclins à dépenser et à contracter des emprunts. Nous avons été témoins de ce phénomène au Canada récemment, lorsque les taux d’intérêt ont reculé à des planchers historiques et fait surchauffer les marchés immobiliers. Pour en savoir plus à ce sujet, lisez l’article Incidence de la hausse des taux d’intérêt sur les investisseurs.
*Selon la Feuille de calcul de l’inflation en ligne de la Banque du Canada.
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