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Couple étonné à la vue de sa facture d’épicerie

Pourquoi l'inflation est un sujet brûlant (et son incidence sur les investisseurs)

Rédigé par l’équipe Investisseur inspiré | Publié le 21 mai 2021

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En ce moment, aux États-Unis, les voitures et les camions d’occasion sont une denrée très prisée : depuis l’année dernière, les prix des berlines, des VUS et des camionnettes d’occasion ont augmenté de 21 % et, rien qu’au mois d’avril, ils se sont accrus de 10 %. Il s’agit de l’augmentation la plus importante jamais enregistrée en un mois. Si vous n’êtes pas à la recherche d’une nouvelle voiture, pourquoi vous en soucier? L’explication tient en un mot : inflation.

Les voitures et les camions d’occasion font partie des articles dont tient compte l’indice des prix à la consommation (IPC). L’inflation attire de plus en plus l’attention en partie à cause de la récente poussée, qui a pris de court certains analystes et investisseurs, et parce que des augmentations continues sont prévues pour les prochaines années.

Pour expliquer pourquoi l’inflation attire autant d’attention en ce moment et pourquoi les investisseurs devraient en tenir compte, nous avons examiné des commentaires sur les marchés, des rapports d’économistes et des sources d’actualités afin de vous présenter le compte rendu ci-après.

Pour commencer, voici quelques statistiques récentes. Le 12 mai, le ministère américain du Travail a annoncé qu’au mois d’avril, l’inflation globale selon l’IPC avait augmenté de 4,2 pour cent par rapport à l’année précédente (sa plus importante augmentation sur 12 mois depuis 2008), et de 0,8 pour cent depuis mars. Les économistes s’attendaient à ce que l’inflation augmente, mais ils prédisaient des chiffres bien inférieurs : 3,6 pour cent d’une année à l’autre, et 0,2 pour cent par rapport au mois de mars. En avril au Canada, l’inflation globale selon l’IPC était de 3,4 pour cent sur 12 mois.

Rappel : l’IPC mesure les fluctuations au fil du temps des prix d’un panier de produits et services représentatifs, dont la nourriture, le logement, le transport, l’énergie, les dépenses ménagères et les vêtements. Une augmentation globale des prix est synonyme d’inflation, c’est-à-dire de diminution du pouvoir d’achat. (Pour en savoir plus, lisez L’inflation et son incidence sur les investisseurs)

Avant la publication des derniers chiffres des États-Unis, les marchés avaient déjà été témoins de liquidations massives d’actions et particulièrement de titres technologiques (dont la valeur est souvent liée à des attentes de grande rentabilité future). Après la publication de la nouvelle, les indices boursiers des États-Unis ont accusé un repli supplémentaire.

« Les derniers chiffres sur l’inflation aux États-Unis ont été plus retentissants que prévu par la moyenne des analystes, les marchés financiers ou nous-mêmes », a déclaré Eric Lascelles, économiste en chef, RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA) dans la dernière publication du MacroMémo.

Les banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada, cherchent normalement à maintenir l’inflation à 2 pour cent, ce que l’on considère généralement comme un bon taux pour la croissance économique. Cependant, la période actuelle n’est pas normale, car le monde continue à faire face aux défis soulevés par la pandémie, et de nombreux responsables des politiques ont déclaré être prêts à laisser l’économie s’emballer.

Certains économistes ont souligné que le taux d’inflation particulièrement élevé du mois d’avril s’explique aussi par d’autres facteurs, notamment :

  • Les effets liés à l’année de référence : Il y a un an, la pandémie avait paralysé la majeure partie de l’économie, et les prix ont dégringolé entre les mois de février et d’avril. L’inflation a donc été particulièrement faible lors du « mois de référence » d’avril 2020 (0,3 pour cent aux États-Unis et -0,2 pour cent au Canada). L’IPC du mois d’avril 2021 est donc démesurément élevé. Les hausses touchent particulièrement les prix de l’énergie qui, selon Services économiques RBC, « subissent toujours l’effet déformant des points de comparaison particulièrement bas de l’an dernier ». Les effets liés à l’année de référence sont temporaires. Les chutes de prix observées au début de la pandémie de COVID-19 seront bientôt évacuées des comparaisons sur 12 mois.
  • La demande des consommateurs : En plus de l’augmentation du prix de véhicules d’occasion, qui explique plus d’un tiers de l’augmentation de l’IPC entre mars et avril, l’augmentation de la demande alors que l’offre est limitée a poussé les prix d’autres biens et services vers le haut. Par exemple, étant donné que les propriétaires d’habitations effectuaient des rénovations et que les fournisseurs étaient aux prises avec des problèmes d’approvisionnement, les prix du bois, de l’acier et du cuivre ont monté en flèche.

Toutefois, comme le fait remarquer M. Lascelles, de RBC GMA, « il est indéniable que les tendances mensuelles sont inquiétantes... Il est possible d’estimer que les hausses ont été normales au cours de la période entière excluant les deux derniers mois, mais il faut reconnaître que l’augmentation des prix observée en mars et en avril est particulièrement notable. Au cours des six derniers mois, le taux d’inflation annualisé a été de 5,0 pour cent. C’est considérable. »

Selon la Banque du Canada et la Réserve fédérale, l’augmentation récente de l’inflation est temporaire, et celle-ci retrouvera un niveau plus modéré, soit autour de 2 pour cent, lorsque les pressions dues à la pandémie s’atténueront. Au besoin, les banques centrales disposent de moyens d’empêcher l’inflation de s’emballer, notamment en augmentant les taux d’intérêt. À long terme, des « pressions à la baisse », comme le ralentissement de la croissance démographique et le vieillissement de la population, pourraient maintenir les prix et l’inflation dans des limites raisonnables.

Selon RBC GMA, les prévisions relatives à l’inflation pour les cinq prochaines années n’ont pas atteint un tel niveau depuis plus de 15 ans. Toutefois, « bien que les perspectives à long terme – six à dix ans – aient également augmenté de manière considérable, elles demeurent inférieures à la norme d’il y a quelques années à peine. Oui, le marché s’attend à une inflation relativement élevée au cours des prochaines années, mais cette augmentation ne sera pas permanente, » écrit M. Lascelles.

L’incidence de l’inflation sur les investisseurs

Lorsque l’inflation augmente, les taux d’intérêt ont tendance à augmenter aussi, car les banques centrales tentent d’empêcher l’économie de s’emballer. Cette situation peut à son tour avoir une incidence sur différents types de placements. À court terme, la Banque du Canada et la Réserve fédérale ont toutes deux déclaré qu’elles conservaient leurs cibles de taux d’intérêt, qui sont pratiquement nulles. Voici quelques facteurs d’ordre général que les investisseurs devraient garder en tête :

  • Titres à revenu fixe : L’augmentation de l’inflation pourrait réduire le rendement des titres à revenu fixe, comme les obligations d’État et de sociétés, dont les taux d’intérêt sont fixes. Si l’inflation dépasse le taux d’intérêt d’une obligation, celle-ci procurera à son détenteur un rendement réel (déduction faite de l’inflation) inférieur à zéro. L’accroissement de l’inflation réduit également le pouvoir d’achat des versements d’intérêt d’une obligation et de son capital. Lorsque l’inflation augmente, le prix des obligations chute et les taux obligataires s’accroissent (il existe une corrélation inverse entre ces deux facteurs). Pour en savoir plus, consultez Pourquoi les investisseurs devraient-ils s’intéresser aux taux obligataires?
  • Actions : Même si la diversification est un élément clé pour les investisseurs, les actions pourraient offrir une meilleure protection contre l’inflation que les obligations. La protection contre une hausse de l’inflation pourrait provenir des positions dans des entreprises de certains secteurs ou industries qui sont en mesure de transférer les hausses de prix à leurs clients sans nuire à la demande. Toutefois, les investisseurs pourraient se préoccuper de l’incidence potentielle de la hausse des taux d’intérêt sur les profits que les entreprises réaliseront à l’avenir.
  • Autres actifs : La diversification de vos actifs pourrait vous aider à déjouer l’inflation. Certains placements sont traditionnellement perçus comme des refuges contre l’inflation, notamment les actifs corporels comme les marchandises et les biens immobiliers, ainsi que certains types d’obligations.

Il est important de se rappeler que tous les types de placements comportent des risques et des avantages. Veillez donc à bien vous renseigner.

Pour consulter les dernières nouvelles et analyses, allez à la section Commentaire boursier sous l’onglet Recherche du site.

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© Banque Royale du Canada, 2021.

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