Trois choses que nous surveillons cette semaine

Bien que certains d’entre nous profiteraient d’une pause, les marchés ne se reposent jamais. Cette semaine n’est pas différente avec les fluctuations du marché, les discussions continues entourant les droits de douane et le départ surprise à la retraite d’une légende, probablement considéré comme l’investisseur le plus influent de notre époque. Ce sont les trois éléments que nous surveillons cette semaine.

Buffett tire sa révérence
Le départ à la retraite de M. Buffet marque la fin d’une époque. À 94 ans, Warren Buffett, surnommé l’« oracle d’Omaha », a annoncé son intention de quitter à la fin de l’année son poste de chef de la direction de Berkshire Hathaway, la société d’investissement qu’il dirige depuis 1965. Berkshire Hathaway qui était à l’origine une petite entreprise textile peu performante, s’est transformée en une société d’investissement remarquablement prospère sous la direction de M. Buffett qui a fait de gros paris sur des entreprises ennuyeuses et génératrices de flux de trésorerie, comme GEICO, Dairy Queen, Coca-Cola et Apple. Depuis qu’il est devenu chef de la direction de Berkshire, la valeur de marché par action de la société a connu une progression étonnante de plus de 5 millions pour cent. Oui, vous avez bien lu. Buffett est une légende absolue.

Ce que nous surveillons : Buffett est peut-être la seule « super star » du secteur de l’investissement (qui vit simplement, puisqu’il habite la même maison depuis 1958), mais sa philosophie d’investissement, toujours citée et souvent copiée, continuera de guider Berkshire. Les Canadiens seront heureux d’apprendre que le successeur désigné de M. Warren est Greg Abel, un Canadien originaire d’Edmonton, diplômé de l’Université de l’Alberta et qui travaille avec Buffett depuis 2000. Même si l’Oracle d’Omaha prend sa retraite, ses brillantes idées de placement continueront à guider les investisseurs pendant les prochaines décennies.

Fin du parcours tumultueux du mois d’avril
Est-ce juste nous, ou est-ce que le mois d’avril a semblé durer 30 ans plutôt que 30 jours? Cette impression s’explique probablement, au moins en partie, par le fait que ce fut le mois le plus volatil enregistré depuis 2020. Les marchés ont chuté de 12 pour cent entre le 2 avril, jour de la libération, lorsque Donald Trump, président des États-Unis, a annoncé l’imposition des droits de douane généraux de 10 pour cent sur toutes les importations américaines, et l'imposition de tarifs plus élevés à 57 autres pays et le 8 avril. La semaine qui a suivi les deux premières a évolué en dents de scie, mais les choses se sont calmées après que M. Trump a annoncé une suspension de 90 jours des droits de douane réciproques. Après tous ces événements, le S&P 500 a fini le mois en baisse de seulement 0,71 %, et le S&P/TSX de 0,3 %, – un retournement de situation étonnant qui fera sans doute sourire de nombreux investisseurs.

Ce que nous surveillons : La situation s’est calmée depuis, mais cela ne signifie pas que d’autres annonces importantes qui pourraient faire repartir les actions en vrille n’émergeront plus. Ces événements rappellent que la panique n’est généralement pas payante. Si vous aviez vendu vos actions après le jour de la libération et aviez détenu des liquidités, vous auriez manqué la réalisation de gains par la suite. Il peut être plus difficile de trouver le bon moment de réintégrer le marché que d’en sortir. Aussi, personne ne peut anticiper le futur. Des droits de douane sur des films? C’est le sujet d’actualité entourant la guerre commerciale. Un accord avec la Chine? Peut-être que oui, peut-être que non. En résumé : Gardez vos objectifs en vue et concentrez-vous sur votre plan à long terme.

Moins d’achalandage dans les ports
Nous parlions de ports (ports maritimes) il n’y a pas si longtemps. Les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement lors de la COVID-19 ne sont peut-être plus d’actualité, mais de nouvelles préoccupations émergent notamment à propos de l’impact possible des droits de douane sur les expéditions de la Chine et d’autres pays vers les États-Unis et commencent à se faire sentir dans les discussions économiques. À la fin avril, Gene Seroka, directeur exécutif du port de Los Angeles, a indiqué à CNBC qu'il s’attend à ce que les volumes de fret baissent de 35 %, étant donné que les consommateurs et les entreprises hésiteront à commander des marchandises soumises à des droits de douane. En outre, l’exemption du droit de douane de minimis a pris fin le 2 mai pour de nombreux pays (mais pas pour le Canada et le Mexique pour l’instant), ce qui permet d’appliquer des droits de douane sur les marchandises dont la valeur marchande est inférieure ou égale à 800 $. Temu a déjà annoncé qu’elle allait cesser d’expédier des articles de la Chine vers les États-Unis et adoptera plutôt une expédition locale.

Ce que nous surveillons : On s’inquiète de plus en plus de voir des rayons de certains magasins se vider et des répercussions que cela pourrait avoir sur l’économie américaine et canadienne. Aux États-Unis, le PIB s’est déjà contracté de 0,3 % au premier trimestre 2025 et les services économiques RBC indiquent que le secteur de la consommation américaine s’est mieux comporté que prévu. Mais est-ce possible que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement découlant des droits de douane incitent les gens à réduire leurs dépenses? En avril, la confiance des consommateurs américains a chuté de 8,4 % d’un mois sur l’autre et de 32,4 % d’une année sur l’autre. Nous suivrons de près l’évolution de la situation.

Sources

^1. _{CNBC, « Warren Buffett's return tally after 60 years : 5,502,284% » (en anglais seulement), « Le retour de Warren Buffett après 60 ans : 5,502,284 % »}

_{(traduction libre), mai 2025}

^2. _{Zacks Investment Management, « April Was The Most Volatile Month Since 2020 - How To Prepare For What's Ahead » (en anglais seulement), « Avril}

_{a été le mois le plus volatil depuis 2020 - Comment se préparer à ce qui nous attend » (traduction libre), avril 2025}