Comment la baisse des taux d’intérêt au Canada pourrait vous toucher : avis d’un stratégiste RBC
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 7 juin 2024
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 7 juin 2024
La Banque du Canada a mis fin à des mois de spéculations sur une possible réduction des taux d’intérêt en abaissant le taux du financement à un jour de 25 points de base pour le porter à 4,75 %. Il s’agissait de la première baisse depuis que la Banque du Canada a entrepris de relever les taux en mars 2022 pour tenter de freiner la hausse de l’inflation.
Maintenant que les prix augmentent à un rythme annuel plus lent qu’il y a un an, que le chômage est en hausse et que la croissance économique s’essouffle, la banque centrale a eu le feu vert pour réduire les taux, dit Eric Savoie, stratégiste, Placements, RBC Gestion mondiale d’actifs.
« Il convenait que la banque centrale assouplisse les taux d’intérêt, surtout si l’on considère que les modifications de la politique monétaire mettent un certain temps à produire leurs effets », explique-t-il.
La Banque du Canada étant la première des banques centrales des pays du G7 à abaisser les taux d’intérêt, que dit cette décision sur la santé de l’économie canadienne? Que signifie-t-elle pour les investisseurs et que nous réserve l’avenir? Eric Savoie répond à nos questions :
Que signifie cette baisse des taux sur la santé de l’économie en ce moment?
La baisse des taux indique que les taux restrictifs ne sont plus nécessaires, car l’économie a suffisamment ralenti pour justifier un léger assouplissement. Cela ne veut pas dire pour autant que l’économie est en mauvais état, mais plutôt qu’elle n’est plus en proie à la surchauffe comme elle l’a été pendant la majeure partie des deux dernières années.
Lorsqu’on passe d’une politique monétaire stricte à un assouplissement des conditions financières, c’est soit parce que l’économie est vraiment faible et sur le point de tomber en récession, soit parce que l’économie continue de progresser dans la bonne direction et que les actions réagissent généralement bien dans ce contexte. Il faut quelques trimestres pour savoir dans quelle direction les choses évolueront.
Qu’est-ce que l’assouplissement monétaire (baisse des taux d’intérêt) pourrait signifier pour les investisseurs?
En général, les baisses de taux peuvent être avantageuses pour toutes les catégories d’actif, tant qu’une récession est évitée. Les titres à revenu fixe à plus longue duration ont tendance à s’apprécier lorsque les taux baissent et les prix des obligations augmentent. Pour les actions, cela dépend de la façon dont l’économie évolue. Si l’économie évite une récession, la baisse des taux aide généralement à stimuler les valorisations boursières et les actions génèrent alors de bons rendements. Mais ce contexte n’est pas forcément favorable aux titres à revenu fixe à courte duration, comme les liquidités ou les instruments semblables aux CPG.
Nous croyons que les investisseurs devraient bâtir des portefeuilles capables de composer avec toutes les conjonctures économiques et que les hausses et les baisses de taux font partie d’un cycle économique normal. Un portefeuille bien diversifié devrait être en mesure de résister à ces conditions économiques et de bien se comporter à très long terme.
Que pensez-vous que cela signifie pour les consommateurs?
Si vous considérez le taux d’intérêt comme un obstacle à la prise de décisions, plus le taux est bas, plus l’obstacle est bas, et la réduction des taux pourrait donc dynamiser l’activité. Il est peu probable qu’une seule baisse change sensiblement la donne, mais dans l’éventualité d’une série de réductions des taux, les gens commencent à envisager des dépenses.
D’après vous, comment la Banque du Canada abordera-t-elle les futures baisses des taux?
Nous pensons que ses baisses de taux seront plus graduelles. En comparaison des autres cycles d’assouplissement antérieurs, notre scénario de base pour l’économie est un atterrissage en douceur, ce qui justifierait un cycle d’assouplissement plus modeste. À notre avis, cette récente baisse de taux sera suivie d’une autre baisse d’ici la fin de l’année, puis de deux autres d’ici le milieu de l’année prochaine. Ce scénario pourrait changer si l’inflation repart à la hausse, mais si l’économie se détériore vraiment, les réductions de taux pourraient être encore plus marquées.
Le Canada et les États-Unis suivent habituellement un parcours semblable, mais un maintien des taux américains est attendu et certains soutiennent même que ces taux pourraient augmenter. Qu’est-ce qu’une divergence entre la politique sur les taux d’intérêt du Canada et celle des États-Unis pourrait signifier pour les investisseurs?
Si les divergences dans les données économiques persistent, le marché canadien des obligations d’État devrait surpasser le marché obligataire américain. Des répercussions sur les devises seraient également à prévoir. Le dollar canadien pourrait alors être défavorisé, ce qui rend la situation très délicate pour la Banque du Canada.
Dans ce contexte, les tensions inflationnistes recommenceraient probablement à se faire sentir, car une dépréciation de la monnaie a tendance à entraîner une hausse de l’inflation. Il est toutefois rare que cette situation persiste pendant plus de deux trimestres. Malgré tout, nous prévoyons que les États-Unis réduiront leurs taux au courant de l’année, peut-être à l’automne ou à l’hiver, et que deux autres baisses seront effectuées d’ici un an.
Les marchés se soucient-ils encore des baisses de taux?
Le sujet demeure important. Il s’agit de savoir pourquoi les taux changent. Si la hausse des taux vise à freiner une inflation qui monte en flèche, cela a tendance à nuire aux valorisations boursières. Si les taux augmentent parce que la croissance économique est très forte, la situation est différente. Cette hausse est généralement acceptable pour le marché boursier, car elle signifie que la croissance des bénéfices sera assez solide pour résister à ce coût d’emprunt plus élevé.
Si les taux baissent parce que l’inflation est maîtrisée, mais que l’économie est saine, c’est une bonne chose. Mais s’ils diminuent parce que l’économie s’achemine vers une récession, et que les taux sont indispensables pour relancer l’économie, il s’agit habituellement d’un indicateur négatif.
Pour en savoir plus, lisez Qu’advient-il des cours des actions et des obligations en cas de baisse des taux?
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