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Incidence des tarifs douaniers sur l’économie et vos placements

Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 24 février 2025

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Le compte à rebours des tarifs douaniers a de nouveau commencé. Le 1er mars, le président Donald Trump pourrait imposer, ou non, un tarif douanier de 10 % sur le pétrole canadien et de 25 % sur tous nos autres produits. Il a déjà déclaré qu’il imposerait des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les importations d’aluminium et d’acier aux États-Unis à partir du 12 mars, y compris celles en provenance du Canada. Si les États-Unis imposent des tarifs douaniers sur nos marchandises, le Canada a annoncé qu’il réagirait en appliquant des tarifs douaniers de 25 % sur les produits fabriqués aux États-Unis qui traversent notre frontière, d’une valeur de 155 milliards de dollars.

Naturellement, les Canadiens s’inquiètent de ce que tout cela signifie pour leurs factures d’achats, leurs emplois et leurs placements. Les États-Unis et le Canada se sont imposé des tarifs douaniers par le passé, notamment lors du premier mandat de Donald Trump, mais l’ampleur et l’étendue de ces mesures sont sans précédent dans l’histoire moderne de l’Amérique du Nord.

Pour vous aider à comprendre cette querelle commerciale en pleine évolution, voici une explication du fonctionnement des tarifs douaniers et de leurs conséquences possibles sur votre portefeuille. 

En quoi consistent les tarifs douaniers?

Les tarifs douaniers sont essentiellement des taxes que les entreprises doivent payer sur les articles qu’elles importent d’autres pays. Si une société de produits alimentaires des États-Unis importe du bœuf canadien (et les Américains importent chaque année du bœuf et du porc valant 3,6 milliards $ US), elle devra payer une taxe de 25 % sur la valeur de cet achat1. Bien qu’une société puisse absorber cette augmentation des coûts et réaliser moins de bénéfices, les économistes prévoient que de nombreuses entreprises américaines pourraient choisir de répercuter ces frais supplémentaires sur les consommateurs américains, ce qui se traduirait par une hausse des prix en magasin ou, dans le cas du pétrole, à la pompe.

Cependant, l’incidence ira bien au-delà du prix des produits canadiens dans les rayons des magasins américains. Étant donné le degré d’intégration actuel des économies canadienne et américaine, les tarifs douaniers sur les importations canadiennes se répercuteront sur les chaînes logistiques, puisqu’ils s’appliqueront également aux pièces et aux matières premières qui traversent la frontière. Par exemple, les taxes américaines pourraient faire grimper considérablement le prix des voitures et des camions, car les pièces automobiles peuvent traverser la frontière jusqu’à huit fois avant l’assemblage final, et elles seront désormais taxées à chaque passage en douane2.

Le Canada a également affirmé qu’il imposerait des tarifs douaniers de représailles sur toutes sortes de produits américains, dont la viande, le vin et le papier hygiénique. Les sociétés qui exercent leurs activités ici devront payer ces taxes et répercuteront probablement ces coûts supplémentaires sur les consommateurs.

Incidence sur la croissance économique

Les tarifs douaniers peuvent avoir des répercussions considérables, tant sur le plan économique que comportemental. Tout d’abord, selon un récent rapport des Services économiques RBC, une guerre tarifaire pourrait faire fléchir davantage le dollar canadien3. Le huard a atteint son plus bas niveau par rapport au billet vert depuis 2003 en février, le jour où les tarifs douaniers devaient initialement entrer en vigueur, puis ont été reportés. La dépréciation du huard compenserait en partie l’augmentation des coûts des exportations canadiennes, mais elle rendrait probablement encore plus coûteux les importations de marchandises et les voyages des Canadiens vers les États-Unis.

Deuxièmement, les sociétés au Canada, en particulier celles dans les secteurs qui dépendent des exportations, comme le secteur manufacturier, pourraient connaître des licenciements, des fermetures et d’autres perturbations importantes. S’il existe des substituts moins chers fabriqués aux États-Unis que les Américains peuvent acheter, les habitants de ce pays se tourneront probablement vers ces produits meilleur marché, ce qui aura des répercussions négatives sur les entreprises dans notre pays. De manière plus générale, comme nous l’avons vu ces deux dernières années avec la hausse de l’inflation, si les coûts deviennent trop élevés, la demande pourrait en souffrir dans l’ensemble.

Selon les Services économiques RBC, si un tarif douanier de 25 % est appliqué à toutes les importations d’acier et d’aluminium, il pourrait réduire le PIB canadien de 3,4 à 4,2 points de pourcentage (ce qui nous ferait entrer en récession) et entraîner une augmentation du taux de chômage de 2 à 3 points de pourcentage4. En ce qui concerne l’inflation, la Banque du Canada (BdC) estime que les prix pourraient rester stables ou augmenter de 0,8 % la première année et de 1,3 % la deuxième année, en fonction de la demande de produits soumis aux tarifs douaniers, de la réaction du huard face à ces tarifs et de la rapidité avec laquelle les entreprises répercuteront les coûts supplémentaires5.

Pour lutter contre le risque d’un ralentissement de la croissance, la BdC peut continuer à réduire les taux au-delà de 2 %, ce qui correspond à peu près au niveau que les économistes de RBC avaient prévu atteindre d’ici la fin de 2025.

Incidence sur les placements

De manière générale, les marchés n’aiment pas l’incertitude. Toutefois, vu que les tarifs douaniers pourraient bouleverser les chaînes logistiques et les normes commerciales bien établies, les investisseurs pourraient vouloir tenir compte de l’ambiguïté de l’environnement commercial actuel dans leur analyse des placements. Puisque les bénéfices des sociétés et le cours des actions sont liés, si la demande de biens faiblit, les bénéfices pourraient diminuer, entraînant potentiellement un recul du cours des actions.

Cependant, certains secteurs de l’économie canadienne sont plus vulnérables que d’autres au choc du protectionnisme américain. Les secteurs les plus sensibles aux échanges commerciaux sont la fabrication de produits métalliques, les produits pétroliers, les plastiques, les pièces automobiles, l’aérospatiale et les produits pharmaceutiques. De plus, comme nous l’avons vu lors d’autres périodes de ralentissement économique, si le taux de chômage augmente ou si les consommateurs changent à nouveau de comportement pour lutter contre les effets de la hausse des prix sur leur pouvoir d’achat, les entreprises dans les secteurs de consommation discrétionnaire, tels que les voyages, la restauration et l’habillement, pourraient être touchées6.

Les tarifs douaniers vont-ils durer?

Il faut tenir compte du fait que les futurs dirigeants de Washington, voire l’administration de Donald Trump elle-même, pourraient ne pas maintenir les tarifs douaniers de 25 %, étant donné que ceux-ci ont rarement atteint les objectifs que leurs partisans recherchaient par le passé. L’équipe Services économiques et leadership avisé RBC a constaté que les tarifs douaniers imposés pendant le premier mandat du président Donald Trump n’avaient rien fait pour réduire le déficit commercial des États-Unis7. Par ailleurs, le taux de chômage déjà faible, le vieillissement de la population active et la perspective d’une réduction de l’immigration (légale et illégale) limitent la capacité de l’économie américaine à rapatrier la production. En fait, la capacité de fabrication des États-Unis a chuté de 2 % en 2018 et 2019 à la suite de la première augmentation des tarifs douaniers décidée par le président Donald Trump.

En fin de compte, personne ne sait ce qui va se passer ensuite. Pourtant, comme nous l’avons vu lors d’autres chocs économiques, que ce soit la Grande Récession ou la crise de la COVID-19, les marchés finissent par se rééquilibrer et rebondir. Une approche de placement diversifiée couvrant plusieurs catégories d’actifs et secteurs peut aider à absorber les fluctuations à court terme des marchés.

 

Sources :

1 Agriculture Canada, « Échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires entre les États-Unis et le Canada en 2023 », 2023

2 Toronto Region Board of Trade, « [Newly Updated] Talking Points: Cross-Border Trade » (en anglais seulement), « [Mise à jour récente] Points de discussion : Commerce transfrontalier » (traduction libre), 2025

3 Services économiques RBC, « Choc commercial entre les États-Unis et le Canada : premiers éléments économiques à retenir », 2025

4 Services économiques RBC, « Choc commercial entre les États-Unis et le Canada : premiers éléments économiques à retenir », 2025

5 Banque du Canada, « Rapport sur la politique monétaire – Janvier 2025 – Économie canadienne », 2025

6 Services économiques RBC, « Choc commercial entre les États-Unis et le Canada : premiers éléments économiques à retenir », 2025

7 Leadership avisé RBC, « Plan de match pour mesurer l’impact d’un choc tarifaire au Canada », 2025

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