La hausse des prix du cacao serait-elle bénéfique pour votre portefeuille?
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 11 juillet 2025
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 11 juillet 2025
Si vous êtes un peu friand de sucre, il se peut que l’augmentation du prix du cacao vous laisse un mauvais goût en bouche. Après avoir avoisiné les 2 000 $ US la tonne métrique pendant des années, le coût de cet indispensable ingrédient de confiserie est en hausse depuis le début de 2023, principalement en raison des perturbations de l’approvisionnement. Les prix ont atteint un sommet d’environ 12 000 $ US en avril 2024, avant de battre en retraite, entre 8 000 et 9 000 $ US. Selon de nombreux analystes, les prix demeureront élevés dans un avenir prévisible; cette prévision pourrait restreindre vos fringales, mais votre portefeuille pourrait-il en bénéficier?
Une dure réalité pour les producteurs de cacao
La récente flambée des prix du cacao peut être attribuée à des facteurs systémiques et à des chocs à court terme qui limitent l’offre de la fève de cacao, bien que des signes avant-coureurs se soient manifestés avant la hausse des coûts.
En effet, avant la flambée des prix en 2023, les chercheurs et les défenseurs sonnaient l’alarme et mettaient en garde contre les défis que présentent l’économie et la durabilité dans ce secteur. À l’époque, les producteurs de cacao tiraient des prix peu élevés pour leurs récoltes, ce qui les empêchait d’investir dans des terres ou du matériel. Cette situation a contribué à faire baisser les rendements alors que la demande continuait de croître. Le défi était particulièrement aigu en Afrique de l’Ouest, où se concentre une grande partie de la production. Selon une étude de 20211 publiée dans la revue Frontiers in Sustainable Food Systems, la plupart des producteurs de cacao de la Côte d’Ivoire et du Ghana, responsables de 60 % de l’approvisionnement mondial, ne gagnent pas ce que la Banque mondiale considère un revenu de subsistance.
Réduction de l’offre
Aux difficultés systémiques s’ajoutent les effets récents des changements climatiques et des maladies en Afrique de l’Ouest. Au cours des dernières années, les conditions météorologiques influencées par El Niño et La Niña ont entraîné des phénomènes extrêmes dans la région productrice de cacao, entraînant tantôt des sécheresses, tantôt des pluies excessives qui ont réduit le rendement des cultures.
Des maladies comme le virus de l'œdème des pousses du cacaoyer2 et la pourriture brune des cabosses3 ont également dévasté les plantations de cacao dans la région. Au début de 2024, le directeur général de l'Office ghanéen de commercialisation du cacao a annoncé4 que son pays avait perdu 500 000 hectares de plantations de cacao à cause du virus de l'œdème des pousses du cacaoyer uniquement, soit près de 40 % de la superficie d’environ 1,3 million d’hectares.5
Toujours au début de 2024, les principales usines de transformation du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana ont été forcées d’arrêter ou de réduire la production6 parce qu’elles n’avaient plus les moyens d’acheter les matières premières, déclenchant une pénurie d’approvisionnement à l’échelle mondiale.
Difficulté de répondre à la demande
L’offre mondiale de cacao a peut-être ralenti, mais la demande ne fait qu’augmenter. La valeur mondiale de l’industrie du chocolat devrait atteindre près de 173 milliards de dollars américains d’ici 2030, comparativement à environ 130 milliards de dollars américains en 2024.7 La hausse de la demande découle à la fois de la croissance sur le marché européen, qui constitue déjà le plus grand acheteur au monde de produits à base de cacao,8 ainsi que dans la région Asie-Pacifique, où les ventes de chocolat ont augmenté d'environ 5 % par an au cours des dernières années.9
La hausse de la demande et la baisse de l’offre ont une incidence sur les prix du chocolat, et sur le portefeuille des consommateurs. En mai, Nestlé déclarait qu’elle prévoit augmenter les prix de certains de ses produits chocolatés. Plus tôt, Mondelēz, qui fabrique les marques Cadbury et Toblerone, affirmait craindre de devoir également hausser le prix de certains produits, soit plus tard cette année, soit en 2026. Plus généralement, les prix du sucre et des produits de confiserie, y compris le chocolat, ont augmenté de 28,8 % au Canada au cours des cinq dernières années.10
Contrairement aux autres marchandises, le cacao n’a pas de solution de rechange viable vers laquelle les consommateurs peuvent se tourner lorsque l’offre est limitée. Alors que la production s’accélère11 dans d’autres régions du monde – notamment en Amérique latine, en Équateur et en République dominicaine –, l’Afrique de l’Ouest demeure le principal producteur.
Au début de l’année, les prix du cacao ont chuté après que l’Organisation internationale du cacao eut prévu une hausse de 7,8 % de la production mondiale annuelle et annoncé son premier excédent de cacao en quatre ans.12 Les exportations de la Côte d'Ivoire sont également en hausse de 13 % depuis l’an dernier,13 mais l’offre reste limitée dans l’ensemble.
Des dirigeants de marques de chocolat ont aussi indiqué que la hausse des prix a contribué à tempérer la demande en Amérique du Nord et en Europe, les ménages ayant réduit leurs dépenses discrétionnaires devant l’incertitude des conditions économiques.
Les répercussions des prix du cacao sur les investisseurs
Bien que le cacao soit un produit de base auquel on ne s’intéresse généralement pas beaucoup, du moins comparativement au pétrole et à l’or par exemple, les variations de prix peuvent néanmoins avoir un impact sur l’investisseur moyen. Certains fabricants de chocolat et de confiseries ont dû réduire leurs prévisions de bénéfices14 tandis que le cours des actions de certains confiseurs cotés en bourse a fluctué en raison de l’évolution des prix. Les droits de douane sur les importations aux États-Unis représentent un autre facteur imprévisible qui pourrait exercer des pressions sur les prix et avoir une incidence sur les fabricants de confiseries, et les consommateurs sur qui la hausse des coûts pourrait être répercutée. Mais les analystes s’attendent à ce que les prix demeurent élevés si des facteurs comme les maladies qui ravagent les cultures, les changements climatiques, la situation économique des agriculteurs et la demande mondiale de cacao persistent.
L’ajout d’un peu de cacao dans votre portefeuille est un choix personnel. Le cacao se négocie dans des marchés de contrats à terme. Cependant, si vous voulez une exposition à la marchandise elle-même, vous pourriez rechercher des FNB ou des fonds commun de placement qui détiennent un panier de marchandises agricoles, y compris le cacao. Une autre solution consiste à s’exposer indirectement au prix du cacao en investissant dans des sociétés cotées en bourse qui dépendent de cette denrée, comme les fabricants de chocolat et de confiseries.
Sources
1. Frontiers in Sustainable Food Systems, "A Living Income for Cocoa Producers in Côte d'Ivoire and Ghana?", (en anglais seulement), « Un revenu de subsistance pour les producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana? » (traduction libre), octobre 2021
2. Reuters, "Cocoa swollen shoot disease worsening in Ghana, poses long-term threat", (en anglais seulement), « Le virus de l'œdème des pousses du cacaoyer qui s’aggrave au Ghana constitue une menace à long terme » (traduction libre), août 2024
3. Africa News, « Côte d'Ivoire : humidité et maladies affectent la récolte de cacao », août 2024
4. Cocoa Post, "Ghana Loses Over 500,000 Hectares of Cocoa Farms to Swollen Shoot Disease", (en anglais seulement), « Le Ghana perd plus de 500 000 hectares de plantations de cacao en raison du virus de l'œdème des pousses du cacaoyer » (traduction libre), février 2024
5. United States Department of Agriculture Foreign Agricultural Service, "Ghana - Cocoa Sector - 2025", (en anglais seulement), « Ghana – le secteur du cacao – 2025 » (traduction libre), mars 2025
6. Reuters, "Exclusive: African cocoa plants run out of beans as global chocolate crisis deepens", (en anglais seulement), « Exclusif : les usines de cacao africaines sont à court de fèves, alors que la crise mondiale du chocolat s’aggrave » (traduction libre), mars 2024
7. Mark Ntel, "Market Insights & Analysis: Global Chocolate Market (2025-30)”, (en anglais seulement), « Aperçus du marché et analyse : le marché mondial du chocolat (2025-30) (traduction libre), janvier 2024
8. Government of the Netherlands, "What is the demand for cocoa on the European Market? ”, (en anglais seulement), « Quelle est la demande pour le cacao sur le marché européen? » (traduction libre)
9. Innova Market Insights, "Chocolate Market Trends in Asia Pacific", (en anglais seulement), « Tendances du marché du chocolat en Asie-Pacifique » (traduction libre), novembre 2024
10. Statistique Canada, « Indice des prix à la consommation mensuel, non désaisonnalisé », juin 2025
11. Confectionary News, "Latin America and Asia emerge as bright spots for cocoa supply in 2025", (en anglais seulement), « L’Amérique latine et l’Asie émergent en tant que points saillants pour l’approvisionnement de cacao en 2025 » (traduction libre), mai 2025
12. Cocoa Statistics, "February 2025 Quarterly Bulletin on Cocoa Statistics", (en anglais seulement), « Bulletin trimestriel de février sur les statistiques du cacao » (traduction libre), février 2025
13. United States Department of Agriculture Foreign Agricultural Service, "Côte d'Ivoire - Cocoa Sector Overview - 2025", (en anglais seulement), « Côte d’Ivoire – le secteur du cacao – 2025 » (traduction libre), mars 2025
14. Food Dive, "Mondelēz, Hershey pressured by a prolonged spike in cocoa prices", (en anglais seulement), « Mondelēz et Hershey sous la pression d’une flambée prolongée des prix du cacao » (traduction libre), février 2025
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