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Illustration d’un huard entouré d’un cercle en or, au-dessus d’un plan d’eau dessinant une vague

Gérer les dollars : Comprendre comment la devise peut affecter votre portefeuille

Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 14 mars 2025

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Êtes-vous déjà allé à l’étranger? Si oui, vous avez probablement ressenti l’incidence des taux de change. Avant de passer à la caisse ou de commander un repas, vous faites le calcul mental suivant : vais-je faire une bonne affaire ou payer plus qu’au Canada?

Un portefeuille qui détient des placements dans une autre devise que le dollar canadien suit la même logique. Cependant, il est possible pour un investisseur de tirer parti des taux de change avec une stratégie intelligente, et même parfois de manière spectaculaire.

« L’exposition aux devises est souvent un élément sous-estimé par les investisseurs, mais cela a représenté un avantage considérable pour les Canadiens qui ont investi dans le Sud », explique Dan Mitchell, premier gestionnaire de portefeuille, Titres mondiaux à revenu fixe et devises, RBC Gestion mondiale d’actifs. En effet, lorsque le huard se déprécie par rapport aux placements détenus dans d’autres devises, comme c’est le cas avec le dollar américain ces dernières années, votre placement prend de la valeur au moment de sa reconversion en dollars canadiens.

Cependant, tout comme le taux de change peut jouer en votre faveur, il peut aussi nuire à votre rendement. Voici les facteurs qui pèsent sur le dollar canadien et quelques moyens de gérer ce risque de change dans votre portefeuille.


Place du huard à l’échelle mondiale

Parfois, on entend dire que le dollar est « faible » ou « fort ». Voilà qui porte un peu à confusion. Cela provient du fait que les devises se négocient toujours par pair, en se comparant l’une à l’autre. Le dollar peut paraître fort par rapport à une devise, mais faible par rapport à une autre devise. Quoi qu’il en soit, les devises sont le plus souvent comparées au dollar américain.

Le dollar canadien végète actuellement à son plus bas niveau depuis cinq ans par rapport au dollar américain. Cette situation tient à plusieurs raisons. Tout d’abord, les États-Unis ont enregistré une croissance économique plus forte, des taux d’intérêt plus élevés et des rendements plus attrayants au cours de cette période. Les investisseurs ont donc été incités à acheter des dollars américains pour investir dans ce pays. Dans le même temps, la demande pour le dollar canadien a régressé, car le pays, aux prises avec un endettement élevé des consommateurs et une productivité affaiblie, a réduit ses taux, explique M. Mitchell.

Lancée dernièrement par les États-Unis contre le Canada, la guerre tarifaire qui plane pourrait mettre encore plus à mal le huard, déclare M. Mitchell. Certaines entreprises ont choisi de reporter leurs investissements jusqu’à ce que les choses se calment. Cela ne concerne toutefois que la situation du huard par rapport au billet vert. Les choses sont différentes lorsqu’on compare le dollar canadien à d’autres devises.

Bien que le dollar canadien ait perdu du terrain par rapport au dollar américain, il est resté assez stable par rapport à l’euro, à la livre ou au yen, explique M. Mitchell. « Au cours des six derniers mois, les devises se sont très peu distancées; elles reflètent toutes vraiment le comportement du billet vert, dit-il. Il est très rare que les marchés des changes se cantonnent dans des fourchettes aussi étroites. » Bien que le huard se distingue toujours à plusieurs égards des autres grands marchés des changes, le fait que ces fluctuations soient plus atténuées par rapport au dollar américain signifie que le taux de change influencera moins les rendements de vos éventuels placements en Europe ou au Japon.

Stimulation de vos rendements grâce à un huard déprécié

Bien que le huard se maintienne par rapport à d’autres devises mondiales, le dollar américain est généralement la monnaie étrangère qui figure dans de nombreux portefeuilles d’investisseurs canadiens. Cela ne fait aucun doute. Les États-Unis sont toujours le premier pays d’investissement pour les capitaux canadiens : entre 2020 et 2024, plus de deux tiers du montant de 361 milliards de dollars que les Canadiens investissent dans des titres étrangers ont atterri dans le Sud, au-delà du 49e parallèle.

Depuis un certain temps déjà, si vous avez accumulé des placements en dollars américains, le taux de change a joué en votre faveur, car le huard a perdu de sa valeur face au billet vert. « Les investisseurs canadiens doivent bien comprendre que cette devise leur procure un levier extraordinaire », déclare M. Mitchell. C’est particulièrement vrai pour les investisseurs qui ont acheté des dollars américains en 2013. C’était la dernière fois que le huard était à parité avec le billet vert.

Prenons un exemple. En 2013, vous avez investi 5 000 $ dans un placement en dollars américains qui a gagné des intérêts composés à un taux annuel de 5 %. Environ douze ans plus tard, ce placement vaudrait environ 8 979 $US. Lorsque vous reconvertissez toutefois ce placement en dollars canadiens, le montant atteint 13 005 $. En substance, le taux de change aurait contribué environ à la moitié du rendement.

Placement initial

5 000 $

Rendement annuel

5 %

 

Valeur en dollars américains

 

Dollars américains convertis en dollars canadiens

2013

5 000 $

 

5 000 $

2025

8 979,28 $

 

13 005,59 $

Cumulative return

79 %

 

160 %

* Sur la base du taux de change de clôture $ US/$ CA de la Banque du Canada le 31 janvier 2025 (1,4484 $). L’exemple fait l’hypothèse que le placement initial a été effectué à la parité le 31 janvier 2013 et que tous les produits ont été réinvestis chaque année.

Évidemment, le contraire est aussi vrai. Si le dollar américain se dépréciait, votre portefeuille pourrait en pâtir fortement. Une grande partie de vos gains s’évaporeraient ainsi. Il s’agit là d’un risque bien réel, indique M. Mitchell.

Élaboration d’une stratégie de risque de change

Même si une dépréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain peut être avantageuse pour les investisseurs canadiens qui détiennent des actifs en dollars américains, il peut être judicieux de trouver des moyens de gérer le risque de change. Le huard ne devrait pas se déprécier indéfiniment. Cette tendance, en s’inversant, pourrait rapidement annuler certains des gains dont ont bénéficié ces investisseurs. Cela ne veut pas dire pour autant que vous devez modifier la répartition actions/obligations de votre portefeuille, explique M. Mitchell. « Le risque de change ne devrait pas dominer la décision de répartition des actifs », dit-il.

Vous pourriez plutôt envisager des options et des outils pour couvrir votre exposition, surtout si vous estimez qu’un actif en devises étrangères dans votre portefeuille est surévalué par rapport au huard. Bien que les fonds communs de placement et FNB disposant d’une couverture de change existent depuis plus de dix ans, ils se cantonnaient à quelques choix seulement. Aujourd’hui, la palette des fonds communs de placement et des FNB disposant d’une couverture de change continue de s’agrandir, et offre aux investisseurs une plus grande souplesse pour maintenir leur répartition d’actifs tout en réduisant l’effet de change, explique-t-il. On trouve de plus en plus une version assortie d’une couverture de change pour des fonds que vous détenez peut-être déjà dans votre portefeuille.

L’élaboration de couvertures pour compenser les avoirs individuels est autre chose. Les fonds communs de placement et les FNB présentent ici un avantage, explique M. Mitchell. La couverture peut être un processus très actif qui implique la surveillance de plusieurs risques, fait-il remarquer.

Les fonds offrent aussi un avantage sur le plan des coûts par rapport aux solutions individuelles de couverture. M. Mitchell l’explique de la manière suivante : lorsque vous êtes à l’aéroport et que vous voulez convertir votre argent en euros, cela vous coûtera plus cher, parce que vous convertissez une petite somme. L’entreprise avec laquelle vous faites affaire doit couvrir tous ses frais généraux (caissier, emplacement), en plus de conserver des espèces qui ne rapportent pas d’intérêts. Les investisseurs institutionnels négocient de gros volumes, et obtiennent ainsi un meilleur taux de change. « Il serait plutôt difficile pour les investisseurs individuels de mettre en place une couverture de ce type par eux-mêmes, déclare M. Mitchell. Ce n’est pas pratique. »

Si vous décidez de détenir des actifs dont le prix est libellé dans une autre devise que le dollar canadien, vous devez tenir compte des taux de change et frais potentiels. Si vous vendiez un actif en dollars américains en prévision d’en réinvestir le produit dans un autre actif en dollars américains, vous pourriez envisager d’utiliser un compte en dollars américains pour réduire vos frais de change, suggère M. Mitchell. « Payer les frais deux fois est dénué de sens si vous avez l’intention de réinvestir cet argent », dit-il. Certains courtiers, y compris RBC Placements en Direct, incluent un volet en dollars américains à leurs comptes sans frais supplémentaires. Il convient toutefois de vérifier que votre courtier offre cette capacité.

D’autres risques de marché doivent également être pris en compte, car ils peuvent influer sur votre portefeuille, quelle que soit la devise.


Surveillez les tendances

Quelle que soit la fréquence à laquelle vous négociez des actifs en devises, ne sous-estimez pas l’incidence éventuelle du taux de change sur votre rendement. Le huard a atteint des creux qui n’avaient plus été observés depuis plusieurs dizaines d’années, et M. Mitchell souligne qu’il est important de se rappeler que les devises ont tendance à évoluer en cycle au fil du temps.

Puisque le dollar canadien est très bon marché par rapport au billet vert, les investisseurs doivent se demander si le huard peut encore dégringoler beaucoup plus et sous-peser cette éventualité par rapport au risque couru par leurs placements en dollars américains en cas d’appréciation du huard. « Depuis toujours, les investisseurs doivent absolument tenir compte des taux de change. Cela est encore plus vrai à l’heure actuelle. »


Sources
1. Statistique Canada, « Opérations internationales du Canada en valeurs mobilières, décembre 2024 », décembre 2024

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