Changement climatique et le Canada : Ce que les investisseurs doivent savoir pour les années 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Dans le cadre de cette minisérie, nous examinerons quatre tendances macroéconomiques pour la décennie à venir au Canada et la façon dont le pays peut en tirer parti. Dans ce numéro : le climat.
Voici un extrait d'un récent rapport des Services économiques RBC : Se frayer un chemin dans les années 2020.
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En raison du réchauffement planétaire, la durabilité n'est plus un objectif à moyen terme. C'est un besoin pressant. Au Canada, l'urgence est particulièrement palpable : selon un rapport publié par le gouvernement fédéral en 2019, le pays a connu une hausse de température de 1,7 °C entre 1948 et 2016, soit le double de la hausse enregistrée à l'échelle mondiale.
L'investissement du Canada dans la réduction de la pollution a été décuplé au cours de la dernière décennie et il faudra y mettre encore plus de ressources dans les années 2020. Étalé sur 12 ans, le plan Investir dans le Canada du gouvernement fédéral prévoit des investissements de 27 milliards de dollars dans les infrastructures vertes; on a déjà approuvé pour 7 milliards de dollars de projets. Le secteur privé apporte également sa contribution; par exemple, Petro-Canada vient d'installer le dernier poste de recharge de son réseau pancanadien pour les véhicules électriques.
Les changements climatiques pourraient contraindre les agriculteurs canadiens à modifier leurs cultures, mettre à rude épreuve les infrastructures existantes comme les ports et les routes côtières, et influer sur l'emplacement des futurs complexes domiciliaires. Il n'est donc pas étonnant que les banques centrales et les investisseurs commencent à évaluer les risques systémiques qui pourraient découler des changements climatiques.
On prévoit une baisse de la consommation d'énergie au pays
La Régie de l'énergie du Canada prévoit que la consommation d'énergie par habitant diminuera de près de 9 % et la consommation d'énergie par unité de production économique, de plus de 16 % d'ici 2030.
L'abandon des combustibles fossiles ne se fera pas rapidement, mais le remplacement du charbon par le gaz naturel dans la production d'électricité devrait réduire l'intensité des émissions liées à l'utilisation des combustibles fossiles. De plus, la demande de pétrole et de produits pétroliers raffinés devrait diminuer en raison de gains d'efficacité dans les modes de transport.
Une réduction des coûts liés aux technologies propres contribuera aussi à réduire l'intensité des émissions associées à la production d'électricité. Sur le plan des énergies éolienne et solaire, la puissance installée devrait augmenter de près de 50 % au cours des dix prochaines années et représenter 9 % de la production d'électricité en 2030 selon la Régie de l'énergie du Canada.
Le changement climatique coûtera cher aux assureurs et aux assurés
À mesure que la planète se réchauffera, les phénomènes météorologiques extrêmes seront de plus en plus fréquents et intenses, et le Canada ne sera pas épargné. Les compagnies d'assurances observent déjà une hausse marquée des demandes de règlement annuelles. Entre la première et la deuxième décennie du siècle, le nombre moyen d'événements catastrophiques par année a presque doublé tandis que la moyenne annuelle des sinistres assurés déclarés a quadruplé (de 0,5 milliard par année de 2000 à 2009 à 2,02 milliards par année de 2010 à 2018)*.
Tout cela entraîne des augmentations de primes pour les entreprises et pour les ménages canadiens. L'année dernière, la moitié des entreprises canadiennes ont signalé être aux prises avec des frais d'assurances élevés, comparativement à 43 % l'année précédente. Les primes d'assurance des ménages ont augmenté presque deux fois plus rapidement que les autres dépenses; ainsi, en 2017, les ménages canadiens ont payé en moyenne 700 $ pour leur assurance habitation, ce qui représente une hausse de 35 % par rapport à 2010, et de nouvelles hausses se produiront très probablement.
Exportation de la technologie énergétique
Le Canada demeurera un important fournisseur d'énergie pour le reste du monde. La construction de nouveaux oléoducs ainsi que la mise en place d'une infrastructure d'exportation de gaz naturel liquéfié renforceront notre position à cet égard. Nous prévoyons que les exploiteurs canadiens de sables bitumineux, qui investissent déjà beaucoup dans les technologies propres, continueront de le faire afin de réduire encore davantage leurs émissions par baril de pétrole. Puisque le secteur pétrolier et gazier représente plus du quart des émissions de GES au pays, ces mesures contribueront à contenir les émissions du Canada et à faire en sorte que le pétrole canadien soit produit de façon au moins aussi efficiente que celui des pays concurrents.
Les exportations canadiennes de gaz naturel peuvent également contribuer à réduire l'intensité des émissions ailleurs dans le monde. L'exportation de gaz naturel liquéfié vers certaines économies émergentes d'Asie, où la demande en énergie croît beaucoup plus vite qu'au Canada, permettrait de remplacer le charbon dans la production d'électricité, tout comme c'est le cas ici.
À mesure que les consciences s'éveillent au défi climatique, le Canada devra améliorer son image de producteur d'énergie plus propre et responsable. Déjà, nous nous comparons avantageusement aux autres pays producteurs de pétrole sur les plans environnemental, social et de la gouvernance. Selon le réseau Clean Resource Innovation Network, le secteur canadien du pétrole et du gaz investit 1,4 milliard de dollars par année dans les technologies propres et 12 sociétés canadiennes figuraient en 2019 au Global Cleantech 100, un classement annuel des entreprises à l'avant-garde de l'innovation en matière de technologie durable. Ottawa s'est donné un objectif ambitieux : faire du secteur des technologies propres, dans lequel le Canada est un chef de file, l'une des cinq principales industries d'exportation d'ici 2025. Le but : générer des exportations de l'ordre de 20 milliards de dollars d'ici le milieu de la décennie, contre 7,8 milliards de dollars en 2016.
Place au financement vert
Il faudra beaucoup investir pour orienter le Canada sur la voie de la durabilité. Heureusement, les marchés financiers mondiaux signalent de plus en plus leur intérêt à financer la transition au moyen d'obligations vertes, dont le produit est utilisé dans le cadre de projets qui contribueront à atténuer les changements climatiques. La toute première obligation verte canadienne, d'une valeur de 300 millions de dollars américains, a été émise au début de 2014. La valeur des obligations vertes canadiennes actuellement en circulation s'élève à environ 15 milliards de dollars américains. Si elles ne représentent encore qu'une petite fraction de toutes les obligations mondiales émises, leur valeur a bondi de tout juste un milliard de dollars américains il y a dix ans à 150 milliards en 2018. Les émetteurs d'obligations vertes titulaires d'une certification offrent des conditions avantageuses en raison de la forte demande et de l'offre limitée.
Le Canada demeure un joueur moins important que la Chine ou la France, mais le marché des obligations vertes canadiennes, dont les émetteurs sont en majorité des organismes du secteur public, connaît une croissance constante. Compte tenu des ressources abondantes du Canada, de son secteur financier bien établi et de sa population hautement éduquée, le pays est bien placé pour prendre l'initiative de projets fondés sur des technologies propres de nouvelle génération.
> SUITE : le vieillissement de la population
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