Population vieillissante du Canada : Ce que les investisseurs doivent savoir pour les années 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Dans le cadre de cette minisérie, nous examinerons quatre tendances macroéconomiques pour la décennie à venir au Canada et la façon dont le pays peut en tirer parti. Dans ce numéro : le vieillissement de la population.
Voici un extrait d'un récent rapport des Services économiques RBC : Se frayer un chemin dans les années 2020.
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Le vieillissement de la population aura un effet majeur sur l'économie au cours de la prochaine décennie. Les Canadiens vivent maintenant plus longtemps et ont moins d'enfants, de sorte qu'avec le vieillissement des baby-boomers, le Canada fera son entrée dans le cercle des sociétés très âgées. D'ici la fin de la prochaine décennie, les aînés formeront près du quart de la population, une proportion qui s'établit actuellement à 17 %.
Il est probable que le vieillissement de la population transformera considérablement notre société : pressions accrues sur le système de santé, évolution du logement, et hausse de la demande pour les voyages de groupe et les activités sportives adaptées aux personnes âgées. Il est peut-être impossible de prévoir toutes les conséquences de ce phénomène, mais une chose est certaine : les travailleurs canadiens ressentiront la pression financière qui en découlera. Ils seront moins nombreux à devoir prendre en charge les coûts additionnels associés à une société vieillissante. En 2010, on comptait 2,3 Canadiens en âge de travailler pour chaque jeune ou aîné. D'ici 2030, ce ratio devrait chuter à 1,7. La croissance de plus en plus lente de la population active (qui fera chuter le taux d'activité de 65 % aujourd'hui à 62 % d'ici 2030) causera des ennuis aux gouvernements, qui devront supporter un fardeau plus lourd.
Le Canada affiche un solide taux d'immigration qui compensera en partie ces phénomènes, mais les soins et le soutien aux personnes âgées constitueront un thème central des années 2020.
Le coût des soins de santé pourrait réduire les fonds disponibles pour d'autres dépenses
Compte tenu de la pression financière qu'exercera le vieillissement de la population, il sera plus difficile pour les gouvernements d'investir dans des facteurs de croissance prioritaires comme l'éducation et le perfectionnement des compétences, et encore davantage dans la réalisation des promesses électorales. La réduction de l'assiette fiscale se fera sentir à tous les ordres de gouvernement. En 2030, les soins aux aînés accapareront 55 % des budgets en santé des provinces et des territoires, contre 45 % à l'heure actuelle. À elle seule, la nécessité d'accroître le nombre de places dans les établissements de soins de longue durée pourrait engendrer des coûts de construction de 50 milliards de dollars pour les provinces d'ici 2035.
Du côté d'Ottawa, des pressions s'exerceront pour que le gouvernement fédéral augmente ses transferts aux provinces afin d'aider ces dernières à se préparer aux défis de la prochaine décennie. Les transferts aux provinces, qui s'établissent à 76 milliards de dollars et qui augmentent de 3,6 % par année, représentent actuellement plus de 20 % du budget fédéral. Les frais de la dette publique ajouteront à ces difficultés.
Loger les aînés : un défi d'envergure nationale
En 2020, 45 % des baby-boomers auront 65 ans ou plus. Les autres atteindront cet âge au cours de la décennie. À l'âge de 80 ans, une personne sur dix habitera en résidence pour personnes âgées ou en CHSLD. À 85 ans, ce chiffre passera à une personne sur quatre.
En 2030, les résidences pour personnes âgées et les CHSLD accueilleront environ 650 000 personnes, contre 450 000 à l'heure actuelle. Cela nécessitera des travaux de construction auxquels il faudra consacrer au moins 140 milliards de dollars d'argent public et privé.
Préparer l'avenir
Les logements sont de moins en moins abordables, tant pour les propriétaires que pour les locataires, et cette question s'est révélée l'une des principales caractéristiques de la dernière décennie. Cet enjeu persistera probablement au cours des années 2020, surtout dans les plus grandes villes canadiennes, où une forte immigration entraîne une hausse de la demande en logements. L'augmentation marquée du coût des logements poussera davantage de Canadiens à être locataires (jusqu'à un million de plus, selon nos calculs). Elle suscitera par ailleurs une croissance dans les plus petits marchés hors des villes les moins abordables, où les membres de la jeune génération pourraient avoir plus de facilité à acheter leur première maison. Le taux global d'accession à la propriété, qui atteignait presque 68 % en 2016, glissera probablement pour atteindre environ 64 % d'ici 2030.
Cela dit, le vieillissement de la population canadienne permettra de résoudre quelques-uns des problèmes de logement au pays. Au cours de la prochaine décennie, nous nous attendons à ce que un demi-million de maisons de baby-boomers arrivent sur le marché – par suite des décès et des emménagements dans des hébergements de type locatif (comme les résidences pour aînés) pour des raisons de santé ou de mode de vie. Et c'est sans compter les baby-boomers qui déménageront dans des propriétés plus petites.
Résultat : encore plus d'unités se retrouveront sur le marché. Les maisons ainsi mises en vente (souvent des unités convenant aux familles, achetées plusieurs décennies plus tôt et situées près des centres urbains) seront très attendues par les nouvelles générations d'acheteurs. Les acheteurs d'une première maison auront probablement de la difficulté à s'acquitter du prix demandé pour ces propriétés (les baby-boomers ne vendront pas au rabais), mais d'autres verront là une occasion de faire des acquisitions visant à transformer l'offre de logements. Par exemple, on pourrait construire des logements collectifs sur un terrain auparavant occupé par une seule propriété. Pour plusieurs, c'est par une telle augmentation progressive de densité que l'on pourrait remédier aux problèmes d'accessibilité à la propriété dans les grandes villes canadiennes.
En vue d'optimiser cette transition, il faudra toutefois assouplir les lois en matière de zonage et d'autres politiques de logement restrictives, des questions pour le moins complexes et délicates. Surtout, ce sont ces efforts de modernisation dans les années à venir qui permettront ou non aux nouvelles générations de Canadiens de réaliser, eux aussi, leurs rêves d'accession à la propriété.
> SUITE : Les nouvelles technologies
*Le titre de cet article a été modifié le 11 février 2020.
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