Ralentissement économique au Canada : Ce que les investisseurs doivent savoir pour les années 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Rédigé par L'ÉQUIPE DE GESTION DU CONTENU | Publié le 20 janvier 2020
Dans le cadre de cette minisérie, nous examinerons quatre tendances macroéconomiques pour la décennie à venir au Canada et la façon dont le pays peut en tirer parti. Dans ce numéro : le ralentissement économique.
Voici un extrait d'un récent rapport des Services économiques RBC : Se frayer un chemin dans les années 2020.
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Au cours des années 2020, le vieillissement de la population entraînera un ralentissement de la croissance économique. La croissance de la productivité et de la population active étant peu vigoureuse, nous prévoyons une augmentation plutôt modeste de notre activité économique. En effet, si la productivité continue d'augmenter au rythme moyen de 1 % enregistré ces dix dernières années, il est probable que la croissance annuelle de l'économie canadienne pendant la prochaine décennie se limitera à 1,5 ou 2 %. Cela correspond à environ un point de pourcentage sous les estimations qui ont précédé la Grande Récession, et cet écart s'ajoute au fait que notre économie sera moins performante de près de 250 milliards de dollars en 2030 que si les tendances antérieures s'étaient maintenues.
Le Canada n'est pas le seul pays à connaître des problèmes de croissance structurelle à long terme. Malgré tout, il se compare avantageusement aux autres économies avancées grâce à un taux d'immigration élevé. On s'attend toujours à ce que la population du Canada en âge de travailler continue de croître de près de 0,5 % par année. Quoique passablement inférieure à celle des décennies précédentes, cette croissance est tout de même meilleure que celle de la plupart des économies avancées, dont les États-Unis.
Puisque l'actuelle période d'expansion économique entrera bientôt dans sa onzième année, nous devons également composer avec une probabilité accrue de récession qui s'explique par le fait que les risques de ralentissement sont plus nombreux que les risques de hausse. Néanmoins, nous ne prévoyons pas de récession au Canada en 2020.
Les taux d'intérêt resteront extrêmement bas
Partout dans le monde, les banques centrales ont réduit leurs taux d'intérêt en 2019 pour stimuler la croissance économique, et on peut s'attendre à ce que ces taux demeurent très bas pendant un certain temps. Le vieillissement de la population et une productivité stagnante affaibliront la croissance au Canada et ailleurs dans le monde, ce qui fera diminuer la demande de crédit. Les taux d'intérêt extrêmement bas ont permis aux ménages de s'enrichir en suscitant une hausse marquée des prix des maisons et des actions, mais ils ont aussi nui aux épargnants et aux retraités, notamment.
Alors que les taux d'intérêt sont déjà extraordinairement bas, les banques centrales n'ont d'autre choix que de faire preuve de créativité pour intervenir quand l'économie montre des signes de faiblesse. Or, les politiques monétaires inusitées (indications prospectives, assouplissement quantitatif, financement du crédit et taux d'intérêt négatifs) pourraient toutes se révéler moins efficaces que les baisses de taux d'intérêt traditionnelles.
Une progression difficile du libre‑échange
À l'échelle mondiale, les tensions commerciales font craindre un grand bouleversement : la fin de la mondialisation. Au cours des 30 dernières années, la multiplication des accords commerciaux et l'intensification de la circulation internationale des biens et des services ont refaçonné l'économie mondiale, et l'expansion des chaînes d'approvisionnement transfrontalières a fait croître la productivité et la prospérité du Canada. Un abandon à long terme du libre-échange mondial serait assurément nuisible à une petite économie ouverte comme le Canada. Le pays a raison de craindre la récente tendance de certains pays à conclure des accords bilatéraux plutôt que des ententes multilatérales.
Ce n'est qu'après la création de l'Organisation mondiale du commerce, en 1995, que les accords de libre-échange régionaux officiels se sont multipliés. Toutefois, même avant le vote sur le Brexit et l'élection de Donald Trump, le rythme de signature de nouveaux accords avait déjà commencé à ralentir, et la tendance devrait se maintenir. De plus, d'autres facteurs positifs, comme l'innovation dans le secteur des transports et l'entrée d'importants marchés émergents dans le système commercial mondial, au cours des années 1980 et 1990, sont peu susceptibles de survenir à moyen terme.
L'impératif de rester ouverts sur le monde... Et ouverts les uns aux autres
Selon les prévisions de l'OCDE, le pourcentage du PIB réel mondial attribuable au Canada, actuellement de 1,7 %, ne sera plus que de 1,4 % en 2030. Il sera donc impératif de chercher à l'étranger des occasions de croissance. Les États-Unis devraient demeurer notre plus gros marché d'exportation, mais ce pays verra sa part de la production mondiale diminuer avec la montée soutenue de l'Inde et de la Chine. Cependant, certains pays connaîtront une croissance encore plus forte que la Chine au cours de la décennie qui vient. Parmi ceux-ci : le Bangladesh, le Vietnam et le Kenya.
Le Canada devra miser sur ses forces, par exemple en agriculture, secteur qui présente un important potentiel d'augmentation de la part des exportations mondiales. Il faudra également nous démarquer dans de nouveaux domaines. Malgré des niveaux de scolarité parmi les meilleurs au monde, le Canada ne s'illustre pas sur le plan de l'exportation des idées.
Les accords de libre-échange : un potentiel de croissance modeste, mais qui n'est pas à négliger
Les possibilités de conclusion d'accords de libre-échange mondiaux sont de plus en plus restreintes, mais le Canada a tout à gagner à prôner le libre-échange. Au cours des trois dernières années, nous sommes parvenus à en établir trois : l'Accord économique et commercial global (AECG) avec l'Union européenne, l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) avec les pays en bordure du Pacifique et l'Accord de libre-échange Canada-Ukraine (ALECU) avec l'Ukraine. Au cours des prochaines années, ces accords feront croître notre PIB d'environ 0,5 %. Dans un contexte où le vieillissement de la population ralentira la croissance intérieure, tous les gains, même modestes, ont leur importance.
Un libre-échange bien de chez nous
Outre le libre-échange international, la question des échanges commerciaux intérieurs présente un potentiel économique encore plus important. Seulement 20 % des PME canadiennes ont des clients dans d'autres provinces. Selon la Banque du Canada, il pourrait suffire d'aplanir les obstacles au commerce interprovincial de 10 % pour faire croître le PIB de 0,6 % sur trois ans, des retombées qui dépassent celles de l'AECG et du PTPGP réunies.
L'Accord de libre-échange canadien (ALEC) conclu par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en 2017 est un pas dans la bonne direction. L'année dernière, l'Alberta a réduit sa liste d'exceptions à l'ALEC, et il s'agit maintenant de la province qui impose le moins de restrictions au commerce interprovincial.
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*Le titre de cet article a été modifié le 11 février 2020
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