Ô Canada : votre portefeuille présente-t-il un biais national?
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 14 juin 2024
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 14 juin 2024
Il y a beaucoup de choses à célébrer au Canada, notamment en ce qui concerne nos finances et les marchés. Notre système financier compte parmi les plus sûrs et les plus solides du monde. Le Canada est réputé pour son système financier stable, fiable et efficace. Selon le Centre mondial de compétitivité de l’IMD, le Canada se classe au deuxième rang des pays du G7 pour ce qui est de la compétitivité de son système financier.
Le Canada est un marché intéressant pour les placements, mais il ne doit pas former la totalité de votre portefeuille. Notre pays ne représente qu’une petite part du marché boursier mondial, soit environ 3 %. Pourtant, la plupart des Canadiens font plus de la moitié de leurs placements au niveau national1.
Ce problème n’est pas propre au Canada : partout dans le monde, les investisseurs présentent ce que l’on appelle un biais national, c’est-à-dire qu’ils investissent la majeure partie de leurs actifs dans des actions locales. Par exemple, selon un sondage2 réalisé en 2020 par la Bourse australienne, 60 % des Australiens détenaient directement des actions de leur pays, alors que seulement 15 % d’entre eux possédaient des actions internationales.
Même si le Canada a beaucoup à offrir aux investisseurs, les placements à l’étranger procurent des avantages supplémentaires de diversification et des occasions que nous ne trouvons pas dans notre pays, explique Kee-Hong Bae, professeur de finance et titulaire de la chaire Bob Finlayson en finance internationale à l’École de commerce Schulich de l’Université York.
Selon lui, si vous n’investissez qu’au niveau national, vous serez surexposé aux sociétés financières, énergétiques et industrielles, car ces trois secteurs représentent à eux seuls près des deux tiers du marché canadien. « Si vous privilégiez votre marché national, vous renoncez à l’avantage de la diversification », explique-t-il. « Au Canada, le marché n’est pas aussi diversifié. Il est donc très logique de se tourner vers l’étranger. »
Analyse du biais
Bien que les investisseurs sachent que le fait de trop miser sur un pays peut entraîner un « risque de concentration », ils privilégient quand même les titres nationaux pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, les gens ont tendance à investir dans ce qu’ils connaissent. Nous entendons parler de sociétés canadiennes de marque dans nos publicités télévisées, nous nous renseignons sur ces entreprises dans les nouvelles que nous consultons, nous connaissons tous des personnes qui travaillent dans diverses sociétés cotées en bourse, et ainsi de suite.
« Vous avez tendance à investir dans des actions qui vous sont plus familières », précise M. Bae. « Cette préférence n’a rien à voir avec les informations sur une entreprise. C’est le simple fait que vous connaissez mieux les sociétés canadiennes et donc, vous investissez dans des actions de ce pays. »
Toutefois, les Canadiens ont une autre raison de privilégier les placements locaux : si vous achetez des actions dans un autre pays, vous devez généralement le faire dans la devise de ce pays, ce qui peut engendrer un risque de change pour votre portefeuille. Comme le souligne RBC Gestion mondiale d’actifs3, « la dépréciation du dollar canadien par rapport à des devises peut générer des rendements supplémentaires pour les fonds communs de placement et les FNB qui investissent à l’étranger, tandis que l’appréciation du dollar canadien peut avoir une incidence négative sur les rendements des placements étrangers. »
Par exemple, « les actions américaines que vous détenez risquent de subir des fluctuations des cours, mais les taux de change varient aussi tout le temps », ajoute M. Bae. « Vous prenez donc un risque supplémentaire. »
Un monde d’occasions
Il peut être difficile de se défaire de ce biais national, mais le jeu en vaut peut-être la chandelle. Les États-Unis abritent le plus grand et le plus vaste marché du monde, qui compte de nombreuses sociétés et marques de renom que vous connaissez déjà. En évitant d’investir dans ce marché ou en y limitant vos placements, vous pourriez rater des occasions que vous ne trouverez pas au Canada.
Par exemple, si vous souhaitez être propriétaire des grandes entreprises technologiques qui ont propulsé les marchés au cours des dernières années, vous devez vous tourner vers le sud. Alors que le secteur technologique occupe 8,3 % de notre marché, il représente 29,2 % de l’indice S&P 500. « Il y a beaucoup de titres à acheter à l’extérieur du Canada », déclare M. Bae. « Nous n’avons pas tellement d’entreprises technologiques ici. Alors, si vous n’investissez pas à l’étranger, vous perdez des occasions. »
Il en va de même pour d’autres secteurs. Par exemple, la santé constitue 0,3 % du marché canadien, mais 12,3 % du marché américain.
Il n’y a pas de pourcentage magique qu’un investisseur devrait consacrer au Canada. Votre attribution dépend de plusieurs facteurs, notamment vos objectifs financiers, votre horizon temporel et votre tolérance au risque. Vous pouvez même tenir compte de votre milieu de travail. Si, par exemple, vous travaillez pour une grande société pétrolière et gazière, il pourrait être judicieux pour vous d’y réfléchir à deux fois avant de détenir uniquement des actions du secteur de l’énergie, afin d’éviter de lier une trop grande part de votre sécurité financière à un seul secteur.
L’important est que vous reconnaissiez votre biais national potentiel et que vous envisagiez de diversifier votre portefeuille, que ce soit sur le plan géographique, du point de vue sectoriel ou au niveau des sociétés. Comme le dit M. Bae, l’idée de la diversification consiste à réduire le risque sans nécessairement nuire au rendement, ce qui peut vous aider à atteindre vos objectifs financiers.
1Source : Financial Post, “Why solving home bias in investing is more complicated than it sounds”, août 2023 (en anglais seulement)
2Source: ASX Australian Investor Study 2020 (en anglais seulement)
3Source: RBC Gestion mondiale d’actifs, « Comment gérer le risque de change dans un portefeuille »
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