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Two broccoli trees and a wooden stick figure sitting against one

Ennuyeux, mais beau? Les titres « ennuyeux » peuvent-ils contribuer à équilibrer votre portefeuille?

Rédigé par L’Équipe Investisseu Inspiré | Publié le 15 novembre 2024

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Aujourd’hui, il est rare d’avoir une conversation sur les placements sans évoquer les grandes actions flamboyantes qui dirigent le marché. Mais aussi passionnants que puissent être les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et le métavers, il existe un ensemble beaucoup plus large de secteurs dans lesquels investir, y compris les actions dites « ennuyeuses ».

« Ennuyeux et beau à la fois » est une expression parfois utilisée par les investisseurs et les gestionnaires de portefeuille. Les sociétés « ennuyeuses » – comme celles dans lesquelles Warren Buffett investit souvent1 – sont celles qui enregistrent des rendements réguliers, connaissent rarement des fluctuations importantes du cours de leurs actions, versent souvent des dividendes et sont actives dans des domaines que la plupart des gens trouveraient banals, comme l’épicerie, les services publics, les traverses de chemin de fer et l’immobilier industriel.

Jennifer McClelland, première directrice générale et première gestionnaire de portefeuille, Actions nord-américaines à RBC Gestion mondiale d’actifs, croit également que les actions dites « ennuyeuses » peuvent jouer un rôle essentiel dans un portefeuille. « Ce sont des actions sans grands rebondissements, basées sur des données historiques, de sociétés dont les flux de trésorerie sont relativement prévisibles et faciles à suivre », explique-t-elle.

Cela ne veut pas dire que vous ne devriez pas détenir de titres de croissance, mais des actions moins flamboyantes peuvent également jouer un rôle dans votre portefeuille. Voici quelques éléments à considérer.

Les hauts et les bas des titres de croissance
De nombreuses personnes aiment les titres de croissance – notamment le groupe des « sept magnifiques » composé d’Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla. Cette popularité s’explique facilement : ces sociétés ont été à l’origine de la plupart des gains du S&P 500 au cours des dernières années. En 2023, les sept titres ont progressé collectivement de 75,71 %, tandis que l’indice global américain a gagné 24,23 %2.

Historiquement, lorsque ces sociétés affichent de solides résultats, leurs cours boursiers montent souvent en flèche. Toutefois, les investisseurs ont tendance à avoir de telles attentes en matière de croissance pour les sociétés de ce type – ils s’attendent généralement à des augmentations importantes des revenus ou à des ventes élevées – que lorsque ces sociétés ne dépassent pas les attentes des analystes ou les dépassent de moins que ce que le marché souhaiterait, leurs actions peuvent perdre de la valeur assez rapidement. Par exemple, Nvidia, qui a connu une hausse spectaculaire de 183 % entre le début de l’année et le 16 octobre, a malgré tout subi plusieurs baisses, même si son dernier rapport trimestriel a surpassé les résultats des analystes. Par exemple, entre le 23 août et le 6 septembre, le cours de l’action de la société a chuté d’environ 20 % selon S&P Capital IQ3.

« Pour des titres technologiques comme ceux-ci, le parcours de A à B n’a pas toujours été aussi prévisible que nous l’aurions voulu », constate Mme McClelland. « Parfois, les attentes envers les rapports sur les bénéfices peuvent être exagérées et il y a un risque que, dans certains cas, la trajectoire de la demande ne soit pas à la hauteur de ce qui est intégré dans le prix de l’action aujourd’hui. Si c’est le cas, il peut y avoir une grande différence entre le cours d’une action et ce qu’elle devrait valoir », dit-elle.

Si certains investisseurs s’accommodent des hauts et des bas, d’autres ne sont pas aussi à l’aise face aux fluctuations. La diversification peut être un facteur à prendre en considération, car la détention d’actifs ou d’actions dans différents secteurs et zones géographiques peut aider un investisseur à se sentir plus à l’aise et à maîtriser ses émotions.

Prendre en compte la prévisibilité
Bien sûr, les actions ennuyeuses ne sont pas nécessairement émises par des sociétés ennuyeuses. Cependant, par rapport aux grandes sociétés technologiques, ces entreprises connaissent une croissance souvent plus prévisible et leurs valorisations sont généralement plus conformes aux attentes. Bien qu’une grande surprise, comme un changement brutal de direction ou le lancement d’un produit qui ne correspondrait pas aux compétences principales d’une société, puisse faire baisser le prix des actions « ennuyeuses », celles-ci sont généralement moins volatiles comparativement aux principaux indices (bêta).
En outre, la constance peut être intéressante pour certains : « les investisseurs peuvent être attirés par des actions moins susceptibles de les empêcher de dormir », explique Mme McClelland. « Historiquement, il n’est pas fréquent qu’un rapport trimestriel fasse chuter l’action de plusieurs points de pourcentage. »

Le secteur des services publics est notamment un bon exemple de l’adage « ennuyeux et beau à la fois », affirme Mme McClelland. Ce secteur, qui est réglementé, offre aux sociétés un rendement fixe sur lequel elles peuvent compter. Après quelques années, ces sociétés peuvent négocier des rendements plus élevés et, dans la plupart des cas, l’argent qu’elles dépensent pour les améliorations peut être répercuté sur le consommateur.

« Les sociétés de services publics sont sensibles aux taux d’intérêt – par exemple, certaines peuvent se retrouver avec des coûts de la dette supérieurs lorsque les taux augmentent – mais toute modification de leur flux de trésorerie est très visible pour les investisseurs. Il y a tellement de visibilité », explique Mme McClelland. « En revanche, la demande en énergie augmente dans des endroits comme les centres de données, ce qui génère une certaine croissance. Les demandeurs veulent aussi de plus en plus que cette énergie soit renouvelable. »

L’immobilier entre également dans cette catégorie, explique Mme McClelland. Bien que certaines sociétés de placement immobilier (SPI) aient rencontré des difficultés – les SPI dont l’activité est liée aux immeubles de bureaux ont été durement touchées4 par le fait que les gens continuent de travailler chez eux après la pandémie – d’autres parties du marché immobilier sont beaucoup plus prévisibles. L’immobilier industriel, qui comprend les grands entrepôts et les installations d’expédition et de réception, se caractérise par des contrats à long terme – des baux qui peuvent fournir des revenus locatifs réguliers pendant plusieurs années – alors que ce type d’espaces est de plus en plus populaire, dit-elle. « Il s’agit essentiellement de grandes surfaces qui génèrent de bons flux de trésorerie et qui sont relativement faciles à construire et à gérer », explique Mme McClelland.

Si certains secteurs peuvent être considérés comme plus ennuyeux que d’autres, presque tous comprennent des sociétés ennuyeuses. Selon Mme McClelland, la clé est « de trouver une société qui dispose de flux de trésorerie visibles, d’un modèle d’affaires qui ne peut être facilement reproduit, d’un bilan solide, d’une dette idéalement faible et d’une équipe de direction capable d’élaborer la stratégie de la société et qui a fait ses preuves en matière d’exécution. Nous voulons voir de la cohérence, une excellente communication et un avantage concurrentiel. »

Placements à long terme
L’autre avantage des actions ennuyeuses est qu’en raison de leur nature stable, elles pourraient constituer une partie essentielle de certains portefeuilles pendant des années, des décennies, voire des générations à venir, selon les besoins et les objectifs des investisseurs. Selon Mme McClelland, certaines actions ne quitteront jamais son fonds. « Mon fonds contient des éléments qui seront encore là quand je serai morte », dit-elle. « Si le modèle d’affaires d’une entreprise a changé ou si ses facteurs fondamentaux ont évolué, je pourrais vendre, mais il y a des titres que je vais garder pour toujours. »


1 Source : The Globe and Mail, « Warren Buffett Is a Boring Investor - and Here's Why You Should Be Too » (en anglais seulement), « Warren Buffett


est un investisseur ennuyeux – et voici pourquoi vous devriez l'être aussi » [Traduction libre], avril 2023



2
 Source : Mellon, « A Closer Look at Magnificent Seven Stocks » (en anglais seulement), « Un examen plus approfondi des sept magnifiques
actions » [Traduction libre], février 2024


3
 Données extraites de S&P Capital IQ le 16 octobre


Source : Daily Commercial News, « Darkest before Dawn : Another Tough Year for Office REITs but Opportunities May Lurk » (en anglais seulement), « Le plus sombre avant l'aube : une autre année difficile pour les REIT de bureaux, mais des opportunités pourraient se cacher » [Traduction libre], février 2024



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