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Avion en or et nuages formant des signes de dollar

La demande de voyages montant en flèche, les compagnies aériennes sont-elles prêtes pour un retour?

Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEUR INSPIRÉ | Publié le 14 janvier 2025

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De nombreuses familles commencent à planifier des escapades pour la semaine de relâche ou des vacances d’été à l’étranger. En raison de ces activités, les compagnies aériennes peuvent apparaître très lucratives. Si l’on tient compte du prix élevé des billets et de la multitude de frais liés aux bagages, on peut s’attendre à ce que les profits de ces sociétés s’envolent.

Toutefois, bien que le nombre de passagers augmente (il devrait progresser de 10 % d’une année sur l’autre en 2024 et de 104 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, selon les données du Conseil international des aéroports1), les actions de plusieurs compagnies aériennes ont eu du mal à grimper. L’indice NYSE Arca Airline, qui suit les compagnies aériennes américaines et internationales, a augmenté d’environ 5 % au cours des 12 derniers mois (au 8 janvier2), alors que l’indice S&P 500 a gagné près de 24 % pendant la même période3.

Comme rien n’indique que la demande de voyages ralentira bientôt, les investisseurs intéressés par ce secteur peuvent se demander si ce n’est qu’une question de temps avant que les actions des compagnies aériennes ne montent en flèche. Pour vous aider à comprendre le secteur, nous examinons quelques-uns des facteurs qui influencent les compagnies aériennes et les éléments à prendre en compte avant d’ajouter ces actions à votre portefeuille.

Étudiez les flottes

La première chose à savoir sur les compagnies aériennes, c’est que leur succès ne se limite pas à remplir des sièges. Selon Jacques Roy, professeur au département de gestion des opérations et de la logistique de HEC Montréal, si l’on souhaite investir dans ce secteur, il faut tenir compte, entre autres, de la composition de la flotte d’une compagnie aérienne, du coût du carburant, de la concurrence, des marchés desservis et de la réglementation qui s’y rattache.

Le coût d’exploitation d’une compagnie aérienne constitue un paramètre important auquel les investisseurs doivent prêter attention, et il peut varier en fonction des types d’avions qui composent la flotte. En général, les compagnies aériennes peuvent mieux gérer leurs coûts en limitant les types d’avions qu’elles entretiennent.

D’après M. Roy, la possession de plusieurs modèles d’avions peut s’avérer coûteuse, compte tenu des différentes exigences en matière de maintenance et du coût de la formation des pilotes sur chaque type d’aéronef. La limitation de la flotte à un seul type d’avion est le secret du succès de la plupart des compagnies aériennes à bas prix. Ces dernières ne jouent pas vraiment un rôle au Canada, mais elles sont plus présentes en Europe et aux États-Unis, ajoute M. Roy.

L’âge de la flotte est un autre élément déterminant. Les nouvelles flottes peuvent améliorer la réputation d’une compagnie aérienne, car elles ont tendance à être plus fiables et plus confortables, souligne M. Roy. Les technologies de pointe utilisées dans les avions accroissent aussi considérablement l’efficacité du carburant, ce qui aide les compagnies aériennes à contrôler leurs coûts et permet aux avions de desservir des itinéraires plus longs.

La multiplication des destinations peut faire grimper les coûts

Un autre point auquel il convient de prêter attention est le choix des itinéraires desservis par une compagnie aérienne et le lieu de départ de ses vols. Certaines compagnies aériennes se concentrent sur des aéroports secondaires et n’effectuent que des vols de courte distance, ce qui se traduit par des frais moins élevés et des temps d’escale plus courts. Les avions peuvent ainsi passer plus de temps dans les airs. « Au lieu d’atterrir dans les aéroports les plus fréquentés, où elle doit attendre l’autorisation d’atterrir et de rouler pour toujours, une compagnie aérienne peut effectuer un vol de plus par jour au départ d’un aéroport secondaire », explique M. Roy.

Les itinéraires plus courts permettent souvent aux pilotes et au personnel navigant de rentrer chez eux tous les soirs. Ainsi, les coûts sont réduits et les compagnies aériennes disposent d’une plus grande souplesse pour s’adapter rapidement à l’évolution de la demande. Les petites compagnies aériennes et celles à bas prix sont en mesure de tirer parti des itinéraires plus courts parce qu’elles ne sont pas obligées de desservir des marchés spécifiques.

Ces petites sociétés peuvent aussi plus facilement adapter leurs itinéraires en fonction de la destination des voyageurs, en particulier en Europe, où les entreprises ont tendance à se concentrer presque exclusivement sur le transport des touristes du nord au sud en hiver à la recherche du soleil, et sur celui des vacanciers de l’est à l’ouest en été. Les grandes compagnies aériennes, en dehors du Canada, n’ont souvent pas ce luxe4. Les principales sociétés doivent maintenir un certain niveau de service pour continuer d’accéder à quelques aéroports, tandis que les petites sociétés sont prêtes à renoncer à un marché qu’elles ne jugent pas rentable.

Les grandes compagnies aériennes ont l’avantage de desservir plus de marchés, d’offrir plus de commodités et d’utiliser les terminaux les plus récents, mais elles ont aussi leurs propres obstacles. Par exemple, des réseaux plus complexes peuvent poser des problèmes logistiques et donc entraîner pour les compagnies aériennes des perturbations coûteuses liées aux conditions météorologiques et à la main-d’œuvre. Comme l’explique M. Roy, les grandes compagnies aériennes qui desservent des communautés plus petites selon le modèle en étoile sont plus sensibles aux phénomènes météorologiques importants.

Lorsqu’un seul avion peut desservir plusieurs villes différentes en un seul jour, toute perturbation peut avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble du réseau. Cela s’explique en partie par le fait que les grandes compagnies aériennes ont besoin de temps pour redéployer les avions et le personnel en vue de la reprise des activités.

« Si quelque chose se passe à Heathrow, à Londres, cela perturbe le monde entier », dit M. Roy. « Les vols en partance de Montréal ou de Toronto seront annulés parce qu’ils ne peuvent pas atterrir à Heathrow. »

L’efficacité sur le terrain est importante pour les vols

Le facteur de charge est un terme que vous entendrez si vous vous intéressez au secteur aérien. Il désigne le nombre de sièges réservés sur un vol donné. Selon M. Roy, un facteur de charge de 100 % peut sembler idéal, mais la plupart des compagnies aériennes ne souhaitent atteindre ce niveau qu’à l’approche du décollage, afin de profiter des réservations de dernière minute, qui sont très lucratives.

« Les voyageurs d’affaires sont prêts à payer le plein tarif en classe économique parce qu’ils ont besoin de se déplacer », précise M. Roy. Cette stratégie de billetterie exige de la discipline, mais les meilleures compagnies aériennes savent combien de temps elles peuvent retenir des sièges et quand elles doivent les rendre disponibles s’ils ne se vendent pas aussi rapidement que prévu, ajoute-t-il.

Même la manière dont les compagnies aériennes embarquent et débarquent les passagers peut avoir une incidence sur leurs coûts. Certaines compagnies aériennes en Europe ont raccourci leur temps d’escale en installant des escaliers mobiles aux sorties avant et arrière pour embarquer et débarquer les passagers, plutôt que d’utiliser une seule passerelle d’embarquement5.

Autres façons d’investir dans le secteur aérien

Les occasions de placement dans les compagnies aériennes varient d’un marché à l’autre, mais si vous envisagez d’ajouter ce secteur à votre portefeuille, il existe des sociétés en dehors du marché des avions de ligne à ne pas négliger. Par exemple, les sociétés de révision d’aéronef, qui fournissent les services d’inspection et de maintenance nécessaires pour garantir la navigabilité d’un avion, pourraient constituer un autre moyen d’entrer dans ce segment. Il faut procéder à des vérifications importantes sur les avions après un certain nombre d’heures de vol, ce qui nécessite une main-d’œuvre et un équipement spécialisés. Si une compagnie aérienne dispose d’un grand nombre d’avions dans sa flotte, elle peut confier cette tâche à un tiers.

Les compagnies aériennes de fret sont une autre option. En supprimant les passagers dans le cadre du transport, on élimine certaines des complexités liées à l’exploitation d’une compagnie aérienne, ainsi que le risque de plaintes des clients, qui peuvent donner lieu à des amendes et à une augmentation des coûts. Pourtant, le secteur du fret tend à générer de faibles marges et les barrières à l’entrée sont moindres. Pendant la pandémie, Air Canada, par exemple, a converti avec succès certains de ses vieux avions de ligne en avions de fret, explique M. Roy.

Les investisseurs potentiels ont sans doute intérêt à connaître les règles applicables aux compagnies aériennes dans chaque pays. Au Canada, par exemple, il est interdit aux compagnies aériennes étrangères de voler entre deux aéroports d’un même pays. C’est un avantage pour les services de fret aérien canadiens, car cette règle limite les grandes compagnies américaines de transport de colis à des espaces centraux dans le pays, permettant à d’autres sociétés de s’occuper des vols entre les villes, souligne M. Roy. 

D’après M. Roy, lorsque l’économie se porte bien, les compagnies aériennes se portent bien aussi. Malheureusement, elles ne peuvent pas contrôler la prochaine récession ou l’incidence des décisions prises par les politiciens. « Les compagnies aériennes qui réussissent sont celles qui essaient de contrôler leurs coûts autant que possible et qui opèrent dans un environnement qui leur est favorable », ajoute-t-il.

 

1 Source : Conseil international des aéroports, « ACI World Projects 10% Growth for Passenger Traffic in 2024 To Reach 9.5 Billion » (en anglais seulement), « ACI Monde prévoit une croissance de 10 % du nombre de passagers en 2024 pour atteindre 9,5 milliards » (traduction libre), septembre 2024.

2 Source : Google Finance, « rendement cumulatif annuel de l’indice NYSE Arca Airline », janvier 2025.

3 Source : Google Finance, « rendement sur un an de l’indice S&P 500 », janvier 2025.

4 Source : McKinsey & Company, « How airlines can handle busier summers—and comparatively quiet winters » (en anglais seulement), « Comment les compagnies aériennes peuvent gérer les étés chargés et les hivers relativement calmes » (traduction libre), janvier 2024.

5 Source : Simple Flying, « How Do European Budget Airlines Afford To Offer Such Low Fares? » (en anglais seulement), « Comment les compagnies aériennes à bas prix en Europe peuvent-elles offrir des tarifs aussi bas? » (traduction libre), décembre 2024.

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