Astuces pour triompher à l'intention des investisseurs

Qu'ont en commun les investisseurs et les athlètes de haut niveau? Plus que vous pourriez le penser. Nous avons discuté avec la joueuse de hockey olympique Brianne Jenner, le sprinteur olympique Gavin Smellie et l'ancienne skieuse para-alpine Erin Latimer de l'importance de se donner des objectifs, d'en faire un suivi et de garder le cap pendant les périodes d'incertitude, puis nous avons réalisé que leur approche s'appliquait plutôt bien aux portefeuilles de placement.

Voici ce que nous avons appris.

OBJECTIF ÉGALE MOTIVATION

La fixation d'un objectif peut vous donner une raison d'être, un sentiment d'appropriation et une structure, que vous visiez l'or olympique ou un certain rendement de marché. Gavin Smellie, 34 ans, admet n'avoir jamais été un élève studieux; pourtant, lorsqu'il a décidé de tenter une carrière professionnelle en athlétisme, il a travaillé d'arrache-pied pour améliorer ses notes afin d'être admissible à la bourse d'études dont il avait besoin. « Je me suis concentré sur mon objectif », se souvient-il. « J'ai noté ce que je devais faire sur un bout de papier, et je l'ai fait, tout simplement. »

« Je me suis concentré sur mon objectif. J'ai noté ce que je devais faire sur un bout de papier, et je l'ai fait, tout simplement. » - GAVIN SMELLIE, SPRINTEUR

Un autre facteur clé de la réussite, ajoute Erin Latimer, 24 ans, est de mettre le cap sur des objectifs auxquels vous-même aspirez vraiment. Lorsqu'Erin Latimer s'est jointe à l'équipe canadienne de ski para-alpin, il y avait tellement de structures en place et de professionnels qui veillaient à la mettre sur la bonne voie pour triompher qu'elle s'assurait de faire ce qui était prévu au programme et avait souvent l'impression d'être astreinte à des « corvées », plutôt que de s'adonner à son sport préféré. Lorsqu'elle a commencé à se fixer elle-même des objectifs et à assumer davantage de responsabilités, sa vision a changé.

« Si vous voulez que quelqu'un atteigne son but, il est essentiel qu'il se fixe lui-même ce but; il agira alors avec conviction, car il saura très bien tout ce qui se cache derrière cet objectif », explique-t-elle. Erin Latimer ajoute qu'elle a l'impression d'avoir plus d'énergie et d'être plus motivée lorsqu'elle poursuit un objectif qu'elle a contribué à établir, et ce, même si le chemin pour y parvenir est monotone, puisqu'elle sait que cet objectif s'inscrit dans une vision globale.

Les investisseurs autonomes en savent quelque chose sur le fait d'établir leurs propres objectifs et de trouver la voie à suivre pour les atteindre, qu'ils cherchent à épargner ou à investir. Pour en savoir plus, consultez Connaissance de soi : 5 qualités partagées par les investisseurs autonomes.

SE FIXER DES SOUS-OBJECTIFS

Brianne Jenner avait six ou sept ans quand Équipe Canada a remporté sa première médaille d'or en hockey féminin aux Jeux olympiques de 2002. « Je me souviens de m'être approchée à quelques centimètres de l'écran de la télévision, en pâmoison, en me disant : « oh mon dieu, faire partie de cette équipe de hockey féminin est certainement la chose la plus cool au monde ». À partir de ce moment-là, précise-t-elle, participer aux Jeux olympiques est devenu son rêve.

Le rêve de Brianne Jenner est devenu de plus en plus réalisable lorsqu'elle est passée d'une organisation de hockey locale à une équipe de hockey provinciale. « Participer aux Jeux olympiques est un objectif si ambitieux qu'il faut en quelque sorte le diviser en étapes pour y arriver », dit-elle. « Mon but était donc toujours d'être invitée au prochain camp d'entraînement majeur. »

En d'autres mots, au fur et à mesure que Brianne Jenner (qui a maintenant 29 ans et qui peut s'enorgueillir d'avoir gagné une médaille d'or olympique) se rapprochait de son objectif ultime, elle se fixait des sous-objectifs, qui lui servaient de sources de motivation tout le long du chemin. Il s'agit d'une feuille de route dont pourraient s'inspirer les investisseurs et dont ils sont susceptibles de tirer profit. Erin Latimer, ancienne athlète de ski de compétition, affirme qu'en se donnant des micro-objectifs, elle peut faire preuve d'une plus grande souplesse et rendre ses principaux objectifs moins intimidants.

CONCENTREZ-VOUS SUR CE QUI EST À VOTRE PORTÉE

Les trois athlètes soulignent qu'il y a une foule d'éléments indépendants de leur volonté. Chaque descente est différente de la dernière, même s'il s'agit de la même montagne, le même jour, précise Erin Latimer. « Les conditions de neige seront différentes, le vent et la visibilité aussi », explique-t-elle.

La liste des impondérables va bien au-delà de la pratique du sport lui-même, disent les athlètes. Lors d'une compétition, le type d'hébergement pour la nuit, la nourriture offerte, les médias, les supporteurs peuvent tous avoir une incidence sur la performance.

« Il y a des choses qui sont hors de votre portée et qui vous tomberont dessus », dit Brianne Jenner. Son approche? « Il faut faire abstraction de tout cela et nous concentrer sur qui est entièrement à notre portée. Et la plupart du temps, c'est en grande partie notre état d'esprit. »

En ce qui concerne les placements, les événements survenant sur les marchés sont également indépendants de votre volonté, mais si vous vous êtes dotés d'un plan, faites des recherches et savez quel type d'investisseur vous êtes, vous avez possiblement trouvé la meilleure façon de faire face aux impondérables.

IL EST ESSENTIEL DE BIEN SE CONNAÎTRE

L'accès ou non au podium tient à très peu de choses, indique Brianne Jenner. « Tous les athlètes présents aux Olympiques sont préparés, au sommet de leur forme et extrêmement talentueux », dit la hockeyeuse. « Ce sont d'infimes détails qui peuvent faire pencher la balance en votre faveur. » Le facteur déterminant à ses yeux est la connaissance de soi. C'est pourquoi elle tient un journal d'entraînement détaillé. « Je garde toujours en tête ce qui a fonctionné dans le passé et ce qui pourrait m'aider dans des situations similaires à l'avenir », explique-t-elle.

« Je pense qu'il est très facile de se laisser influencer par ce qui fonctionne pour les autres. Mais il n'y a pas de solution universelle. » - ERIN LATIMER, ANCIENNE SKIEUSE PARA-ALPINE

Le sprinteur Gavin Smellie estime aussi qu'il est capital de savoir ce qui fonctionne et ne fonctionne pas pour lui. C'est ce qui l'a amené à déménager de Toronto (« une ville très distrayante », dit-il) à Ottawa, où il a été mieux en mesure de se concentrer sur l'entraînement pour les Jeux olympiques de 2012. Son approche de l'alimentation est un autre exemple de la façon dont il trace sa propre voie. Même si on entend souvent dire que les glucides aident un athlète à récupérer, il sait qu'il obtiendra les meilleurs résultats en consommant des protéines et « de simples légumes ».

En fin de compte, « chacun est l'expert en lui-même », dit l'ancienne skieuse de compétition Erin Latimer. « Je pense qu'il est très facile de se laisser influencer par ce qui fonctionne pour les autres ou ce que font les gens qui ont du succès. Mais vous devez vous rappeler que vous êtes une personne unique et qu'il importe que vous adaptiez ces éléments à vos besoins. Il n'y a pas de solution universelle. »

IL Y A TOUJOURS DES CHOSES À APPRENDRE

Brianne Jenner fait partie de l'équipe nationale de hockey féminin depuis près de dix ans et continue d'en apprendre toujours plus sur son potentiel, ce que son corps peut supporter et ce dont elle est capable. « Quand vous devenez un athlète plus âgé, vous faites vraiment tout en votre pouvoir pour découvrir comment poursuivre votre développement. »

Comme dans le domaine des placements, peu importe votre expérience, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre sur une foule de sujets allant des stratégies et tactiques à la maîtrise des émotions.

LES ÉMOTIONS PEUVENT NUIRE

Selon les athlètes, le suivi des progrès réalisés vers l'atteinte de vos objectifs est essentiel. Il faut dresser une liste exhaustive englobant votre rythme cardiaque après un exercice, votre alimentation quotidienne, votre sommeil et votre humeur. Un suivi excessif des progrès peut cependant déclencher une réaction émotionnelle, qui à son tour risque d'augmenter le stress et d'influer sur les décisions.

Par exemple, Gavin Smellie a déterminé que son poids idéal pour courir est de 175 livres. « Donc, si je me pèse et constate que mon poids est de 185 livres, explique-t-il, je me dis dans ma tête ''Mon Dieu, je suis trop lourd! Comment pourrai-je atteindre les résultats que je vise?'' » Au lieu de traîner ce doute sur la piste, Gavin Smellie ne se pèse qu'après une course.

La hockeyeuse Brianne Jenner a un point de vue similaire : « Je peux apprendre en effectuant le suivi de mes données, mais si je laisse ces dernières miner ma confiance, alors je m'éloigne en fait de ce que je pourrais accomplir ce jour-là. »

Cette situation n'est pas propre aux athlètes. Les investisseurs peuvent aussi être influencés par des émotions ou des circonstances négatives lors de la prise de décisions. Vous trouverez des tactiques pour éviter de prendre des décisions sous le coup de l'émotion dans l'article Pouvez-vous améliorer vos décisions de placement?.

LES PROGRÈS NE SONT PAS TOUJOURS LINÉAIRES

Selon Brianne Jenner, même si un athlète ne quitte jamais des yeux son but ultime, il doit comprendre le processus. Elle donne l'exemple de l'entraînement préolympique de l'équipe nationale de hockey féminin. Le tout se déroule par étapes et il faut donc s'attendre à des hauts et des bas, explique-t-elle. « Au cours d'une année olympique, il se passe des semaines et des mois pendant lesquels nous jouons des matchs alors que nous sommes fatiguées, que notre dynamisme est plus faible et que le travail est un peu pénible », ditelle. « Mais nous devons garder en tête que ça fait partie du processus. »

Brianne Jenner, qui est aussi une investisseuse autonome, y voit un parallèle avec les placements, surtout dans une optique à long terme : « Il est facile d'être déstabilisé par une mauvaise journée sur les marchés ou une très mauvaise journée au gym », dit-elle.

RESTER MOTIVÉ MALGRÉ L'INCERTITUDE

Que faire en cas de contretemps dans la réalisation de vos objectifs? Comme beaucoup d'autres choses à l'heure actuelle, les prochains Jeux olympiques sont en suspens. « Nous ne savons pas s'ils auront lieu, mais nous voulons être physiquement et mentalement préparés à leur tenue », dit le sprinteur Gavin Smellie.

« Que suis-je en mesure de faire aujourd'hui? Comment puis-je tirer le maximum de cette action? » - BRIANNE JENNER, HOCKEYEUSE

La hockeyeuse Brianne Jenner chasse elle aussi l'incertitude de son esprit. « M'inquiéter au sujet de l'avenir serait une énorme perte de temps parce que je ne sais pas à quoi il ressemblera; personne ne le sait. » Au lieu de penser, par exemple, à ce à quoi aurait ressemblé une séance d'entraînement de hockey sur glace s'il n'y avait pas eu de perturbations, elle se demande plutôt : « Que suis-je en mesure de faire aujourd'hui? Comment puis-je tirer le maximum de cette action? »

Erin Latimer, qui a quitté le sport de compétition, a vu d'autres aspects de sa vie changer radicalement. Dans ce contexte, tandis que ses grands objectifs restent les mêmes, elle introduit une certaine souplesse dans ses micro-objectifs. Alors qu'elle s'efforce de continuer d'atteindre ses buts, elle n'oublie pas non plus de faire preuve d'autocompassion. « Je fais de mon mieux, chaque jour », dit Erin Latimer.