Bilan de l’année : Tarifs, technologies, taux, et autres considérations

Comme le dit l’adage, il y a deux certitudes dans la vie, la mort et l’impôt, mais nous pourrions en ajouter une autre : les marchés ne sont jamais ennuyeux, du moins à l’échelle d’une année. Et 2025 sera certainement mémorable. Le commerce mondial a été réorienté par un seul coup de crayon, l’intelligence artificielle a procuré des sensations fortes aux investisseurs et l’or s’est avéré être la catégorie d’actifs la plus performante de l’année (du moins jusqu’à maintenant).

Revenons sur certains des événements importants qui ont marqué 2025 et sur les leçons qui pourraient servir aux investisseurs dans la nouvelle année.

Les tarifs douaniers ont pris le devant de la scène
Au début de l’année, la plupart du monde ignorait comment fonctionnaient les droits de douane; aujourd’hui, nous sommes tous des experts en politique commerciale. Tout a commencé lorsque le président des États-Unis Donald Trump est entré en fonction en janvier, mais les choses ont vraiment culminé le 2 avril¹, « jour de la libération » de Trump, lorsqu’il a annoncé l’imposition de droits de douane à l’emporte-pièce à environ 90 pays. Les marchés ont piqué du nez², et les économistes ont travaillé tard dans la nuit pour tenter de déterminer l’incidence des droits de douane sur la circulation des biens et les prix des produits de consommation. Depuis, les tarifs douaniers ont été appliqués, puis supprimés, puis réappliqués (puis supprimés à nouveau, dans certains cas). Le Canada demeure toutefois sans accord commercial, ce qui garde l’incertitude économique bien vivante.

Leçons apprises – S’il y a une leçon à retenir du choc qu’ont provoqué les droits de douane sur les marchés, c’est de ne pas paniquer lorsque les bourses chutent. Entre le 2 avril et le 8 avril, l’indice S&P 500 a perdu plus de 12 %³ et l’indice composé S&P/TSX a cédé environ 11 %⁴. Depuis, ces indices ont gagné 34 % et
35 % respectivement (au 24 novembre). Lorsque les marchés sont incertains, il peut être profitable de se concentrer sur les objectifs à long terme, plutôt que de réagir aux nouvelles à court terme.

L’IA s’affirme
Une autre histoire significative a été l’IA, qui a certainement pris tous ses droits cette année. À travers les 12 derniers mois, de nombreuses grandes entreprises technologiques ont annoncé des investissements considérables dans les infrastructures liées à l’IA⁵ et le cours de leur action a grimpé⁶. On ne parle plus des seules caractéristiques de ChatGPT, Gemini et autres programmes d’IA, mais bien des possibles répercussions de la technologie sur la société de façon plus générale⁷. Bien que le potentiel à long terme de l’IA demeure nébuleux pour bien du monde, les entreprises ont investi environ 580 milliards de dollars américains dans les centres de données en 2025 seulement, soit 40 milliards de dollars américains de plus que ce qui est dirigé vers l’offre mondiale de pétrole⁸.

Leçons apprises – Des débats judicieux sur l’existence ou non d’une bulle de l’IA ont cours (nous vous recommandons d’écouter ce balado de RBC pour en savoir plus); et si vous pensez que les valorisations dans le secteur des technologies sont élevées, vous auriez peut-être intérêt à investir dans des entreprises autres que les géantes qui font toujours les manchettes. Des entreprises comme les services publics⁹, les producteurs d’énergie¹⁰ et les sociétés d’infrastructures¹¹ pourraient profiter de l’adoption accrue de l’IA, tout comme les sociétés minières qui produisent les matières premières nécessaires à la construction de ces infrastructures. Vous pourriez également explorer les différents secteurs qui utilisent l’IA pour stimuler leurs flux de travail, comme les soins de santé et la finance. Cependant, il serait probablement bien avisé d’exercer certains contrôles diligents, car l’IA évolue assez rapidement.

L’or se hisse au sommet
Ce n’est peut-être pas la ruée vers l’or des années 1840, mais de nombreux investisseurs ont recherché le métal jaune cette année. En fait, au moment d’écrire ces lignes, l’or est l’une des catégories d’actifs les plus performantes de 2025, s’étant apprécié de 57 %¹², ce qui est nettement supérieur au rendement de 14 % de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année. Pourquoi? Habituellement, en période d’incertitude économique, comme ce fut le cas cette année, les gens investissent dans cette marchandise, car elle est considérée comme une valeur refuge. Si l’économie s’effondrait, vous pourriez toujours acheter des biens avec de l’or. L’or est également vu comme une réserve de valeur, c’est-à-dire qu’il conserve potentiellement sa valeur mieux que les espèces. Cela, conjugué à l’augmentation de la dette américaine, à l’évolution des politiques tarifaires et aux tensions géopolitiques, a incité plus de gens à se tourner vers l’or comme solution de rechange au dollar américain. (Creusez la question en lisant notre récent article sur l’or.)

Leçons apprises – L’intérêt accru pour l’or peut ramener à l’esprit le concept de diversification. Détenir une combinaison de catégories d’actifs, comme des actions, des obligations et de l’or, pourrait aider votre portefeuille à tirer parti des différentes tendances du marché. Si les actions reculent et que l’or avance, la combinaison pourrait vous aider à compenser les pertes. Si tout augmente, vous pourriez être favorisé par une catégorie d’actifs qui surclasse les autres.

Les taux d’intérêt baissent encore
La Banque du Canada) a commencé à abaisser son taux directeur en 2024¹³ et elle a opéré plusieurs autres réductions cette année, le taux du financement à un jour étant passé de 3 % en janvier à 2,25 % en octobre. Et, après avoir vu les autres grandes banques centrales réduire les taux toute l’année, la Réserve fédérale américaine (Fed) leur a emboîté le pas en septembre. La Banque du Canada a indiqué que le cycle de resserrement pourrait être terminé¹⁴, à condition qu’il n’y ait plus de surprises économiques, tandis que certains économistes¹⁵ pensent que la Fed pourrait réduire davantage ses taux. Quoi qu’il en soit, dans l’ensemble, les marchés ont poussé un soupir de soulagement, car la baisse des coûts d’emprunt contribue à améliorer l’abordabilité du logement et les bilans des entreprises. Il est peu probable que les taux reviennent aux faibles niveaux du milieu des années 2010, mais la baisse des taux a eu une incidence sur les actions et les obligations.

Leçons apprises – Il pourrait être avantageux de jouer le jeu à long terme. Il y aura certainement des moments où votre courage en tant qu’investisseur sera mis à l’épreuve, mais avec le temps, les vents de face peuvent se transformer en vents de dos. Il est presque impossible de deviner la direction que prendront les marchés. Au lieu d’essayer de prédire les décisions des banques centrales, vous pourriez bâtir un portefeuille diversifié capable de faire face à la fois aux hausses et aux baisses de taux.