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Barils de pétrole en métal

Pourquoi les prix du pétrole sont devenus négatifs

Rédigé par Judy McKinnon, de la salle de rédaction | Publié le 23 avril 2020

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Le marché du pétrole a connu une semaine difficile, les prix du pétrole américain passant sous zéro pour la première fois de l'histoire en raison de la faiblesse sans précédent de la demande provoquée par la pandémie de la COVID-19.

Le lundi 20 avril, le cours du West Texas Intermediate (WTI) sur les marchés à terme a chuté et clôturé à moins 37,63 $ le baril. Pour clarifier la signification et les raisons de ces cours négatifs, nous avons consulté des experts de RBC.

En premier lieu, pour mieux comprendre comment les prix peuvent chuter en territoire négatif, RBC Gestion mondiale d'actifs (RBC GMA) nous offre un aperçu des principes fondamentaux de la négociation du pétrole sur le marché. Voici l'explication de RBC GMA :

« Les marchandises, comme le pétrole, sont négociées par l'intermédiaire de contrats à terme normalisés (appelés “futures” en anglais). À l'origine, les contrats à terme ont été instaurés pour offrir aux agriculteurs et aux entreprises un certain degré de certitude quant au prix qu'ils obtiendront à terme en échange de leurs marchandises. » Toutefois, souligne RBC GMA, de nombreux négociateurs dans les marchés à terme actuels cherchent à tirer profit de fluctuation à court terme des prix, ce qui peut provoquer un décalage entre les opérations dans le marché et la demande des marchandises sous-jacentes.

Alors que de nombreux contrats à terme sur le baril de pétrole pour livraison en mai arrivaient à échéance le mardi 21 avril, les négociateurs se sont empressés de vendre leurs contrats la veille afin de ne pas avoir à réellement acheter et entreposer le pétrole. En raison de la faiblesse record de la demande en pétrole, l'offre excédentaire a provoqué un dépassement de la capacité d'entreposage, ce qui a entraîné une forte hausse du coût d'entreposage. Cette situation a incité les négociateurs à liquider leurs contrats à prix négatif.

Comme le souligne RBC GMA, la chute de lundi indique que la demande pour livraison le 1er mai était extrêmement basse par suite de l'interruption de l'activité économique depuis le début de la pandémie.

Les observateurs du marché soulignent qu'il s'agit d'un phénomène boursier technique, et que les consommateurs ne devraient donc pas s'attendre à profiter d'un prix négatif à la pompe.

En début de semaine, le cours du WTI dans les contrats venant à échéance en juin s'est aussi avéré beaucoup plus bas qu'à la normale, mais il est resté en terrain positif. À l'échelle mondiale, même si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a convenu de réduire sa production de 9,7 millions de barils par jour, les prix du pétrole restent sous pression en raison des fermetures d'entreprises causées par la COVID-19. Le brut Brent est le pétrole de référence sur le marché international, tandis que le WTI sert d'étalon pour le pétrole brut provenant des puits américains. Le WTI est également le plus facile à distiller en essence, en carburéacteur et en d'autres produits. Le Western Canadian Select, le brut le plus courant en Alberta, est le pétrole lourd extrait des sables bitumineux.

Dans un récent balado de la série Prenez 10 minutes (10-Minute Take), produit par les Services économiques RBC et animé par John Stackhouse, le stratège en énergie Michael Tran, de RBC Marchés des Capitaux, explique la chute des cours du WTI.

« Le marché envoie aux producteurs de pétrole un message très clair : actuellement, l'Amérique du Nord nage dans le pétrole. S’il vous plaît, arrêtez la production. »

M. Tran souligne qu'il est courant d'observer une certaine instabilité des prix quand les contrats à terme arrivent à échéance; toutefois, comme la demande en pétrole brut est à un creux historique, les problèmes d'entreposage pèsent lourdement sur les prix.

M. Tran compare la récente chute de la demande de pétrole à une « collision automobile au ralenti ».

La COVID-19 a fait chuter les déplacements internationaux, ce qui a entraîné une forte baisse de la demande en essence et en kérosène. M. Tran mentionne aussi que la congestion routière aux États-Unis a diminué de 83 % par rapport à la normale, tandis que le trafic aérien a diminué de 71 %. Il précise que la consommation de carburéacteur a diminué d'environ 4,1 millions de barils par jour.

« Je crois que personne n'avait imaginé que les prix du pétrole pourraient un jour atteindre un niveau aussi bas », dit le spécialiste.

Qu'est-ce que tout cela signifie pour le Canada? Selon Michael Tran, il n'existe pas de solution miracle. Puisque le secteur canadien de l'énergie est intimement lié à celui des États-Unis (pratiquement tout le pétrole du Canada est exporté aux États-Unis), la situation ne s'améliorera pas tant que la demande restera faible. L'accès à d'autres marchés pourrait peut-être diminuer la pression. M. Tran ajoute : « Si le prolongement du pipeline Trans Mountain était réalisé, le pétrole brut du Canada pourrait être acheminé jusqu'au Pacifique, ce qui donnerait accès aux régions où la demande est forte, comme en Chine. »

Pour rester au courant des dernières nouvelles et des commentaires des spécialistes, consultez la page Dernières nouvelles! L'actualité des marchés en un clic.

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