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Gros plan sur Stephen Poloz qui s’exprime lors d’une conférence.

Pourquoi parle-t-on tant d’une hausse de taux?

Rédigé par Sandra Mills | Publié le 11 juillet 2017

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*Mise à jour : le 12 juillet, la Banque du Canada porte son taux directeur de 0,50 % à 0,75 %. Lire l’article complet ici.

D’abord... qu’entend-on par « hausse de taux »? La question est pertinente, puisqu’il n’y a pas eu de hausse de taux au Canada depuis près de sept ans.

Le taux dont il est question actuellement est le taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada, aussi appelé « taux directeur » ou « taux de référence ». En ce moment, il se situe à 0,50 %. C’est ce taux qui détermine le taux d’intérêt auquel les banques se prêtent mutuellement des fonds pour une période de 24 heures. Surtout, et c’est pourquoi il retient tant l’attention, il est un important indicateur de l’évolution des autres taux d’intérêt, comme les taux hypothécaires et les taux des prêts à la consommation.

Lorsque la Banque du Canada augmente le taux cible du financement à un jour, elle vise en fait à ralentir la progression des emprunts et de la consommation afin de contenir l’inflation.

Pourquoi maintenant?

Les rumeurs d’une éventuelle hausse de taux ont été suscitées en juin lorsque le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a indiqué que les taux d’intérêt exceptionnellement bas avaient « fait leur travail » en aidant l’économie à surmonter la faiblesse des prix du pétrole. Il a aussi souligné que l’économie canadienne avait connu une croissance « étonnamment » vigoureuse au premier trimestre de l’année. Ses propos ont contribué à propulser le dollar canadien à un sommet de quatre mois le 28 juin (et le huard a continué depuis de se renforcer), puisqu’une hausse de taux, ou la perspective d’une telle hausse, accroîtrait l’attrait des placements canadiens.

Même si l’inflation se situe actuellement bien en deçà de la cible de 2 % de la Banque du Canada, ce qui milite en faveur du maintien du statu quo selon certains observateurs de marché, la cadence s’accélère dans plusieurs secteurs névralgiques de l’économie, comme l’emploi et les ventes au détail. De surcroît, la faiblesse des taux et l’envolée des prix des maisons dans de nombreuses régions du pays se sont traduites par une augmentation de l’endettement des Canadiens, ce qui préoccupe aussi la Banque du Canada. Au premier trimestre, selon Statistique Canada, les ménages canadiens devaient 1,67 $ pour chaque dollar de revenu disponible, ce qui constitue presque un record.

Pourquoi devrais-je m’y intéresser?

L’accroissement des taux d’intérêt à court terme entraîne généralement une hausse des autres taux, ce qui pourrait se traduire, par exemple, par une hausse de votre taux hypothécaire si celui-ci est variable plutôt que fixe. De plus, si vous avez contracté un prêt ou une marge de crédit, vous pourriez remarquer une augmentation de la somme minimale à verser. Les banques se fondent souvent sur le taux du financement à un jour de la Banque du Canada pour établir leur taux préférentiel, taux auquel sont liés les taux des prêts hypothécaires à taux variable et ceux de certains instruments de crédit, comme les marges de crédit.

Qu’en est-il des placements en actions et en obligations? Dans leur cas, les effets d’une hausse de taux sont un peu plus complexes. En règle générale, lorsque les taux d’intérêt montent, les cours des obligations baissent, les investisseurs préférant les nouvelles obligations émises à un taux d’intérêt (ou coupon) plus élevé. Les obligations à taux inférieur doivent donc se négocier à un prix moindre pour trouver preneur. Les rendements, par contre, varient en sens contraire des cours. Il s’ensuit que les hausses de taux donnent généralement lieu à un accroissement des rendements des obligations. En résumé, lorsque les taux d’intérêt montent, les nouvelles obligations peuvent paraître plus intéressantes grâce à ces rendements accrus.

Quant aux actions, la montée des taux d’intérêt amène parfois les investisseurs à rester sur la touche, quoique ce ne soit pas toujours le cas. Certes, le relèvement des taux peut entraîner une hausse des coûts d’emprunt pour certaines sociétés, ce qui peut à son tour miner leur potentiel de croissance des bénéfices. À l’inverse, un relèvement des taux lié à l’optimisme que suscite l’économie se traduit parfois par une hausse des cours boursiers.

De plus, les intérêts versés sur l’épargne, les dépôts et les CPG peuvent s’orienter à la hausse. Finalement, le renforcement du dollar canadien peut réduire un peu la facture des virées de magasinage aux États-Unis.

Quand?

La Banque du Canada a abaissé le taux directeur à deux reprises en 2015, et l’a maintenu à 0,50 % depuis juillet 2015 jusqu’à ce jour. Toutefois, le récent changement de ton de la Banque du Canada pourrait annoncer du nouveau dès le 12 juillet, date de la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale. Chaque année, la Banque se réunit à huit reprises pour revoir ses taux, et la date suivant celle qui tombe en juillet est le 6 septembre.

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