Conséquences de la pandémie sur le tourisme au Canada
Rédigé par Par l'équipe de la Salle de rédaction | Publié le 8 juin 2020
Rédigé par Par l'équipe de la Salle de rédaction | Publié le 8 juin 2020
Le rapport qui suit, publié le 25 mai 2020, se penche sur les incidences que la COVID-19 pourrait avoir sur le secteur du tourisme au Canada à court terme.
Principaux éléments :
La pandémie a lourdement touché le flux de touristes étrangers vers le Canada. Les arrivées internationales au Canada ont chuté de 54 % en mars, lorsque la fermeture des frontières a mis fin aux voyages non essentiels. C'était de loin la plus grande baisse enregistrée depuis les années 1970. Ce recul est deux fois plus important que celui constaté en septembre 2001 dans le sillage des attentats du 11 septembre. Les arrivées ont certes continué de descendre en avril. En mai, le trafic aérien international demeurait inférieur de 90 % aux niveaux d'avant la crise au début de mai. Le ralentissement ne s'atténuera pas rapidement. L'an dernier, les trois quarts des non-résidents ayant visité le Canada provenaient des États‑Unis et la frontière entre les deux pays restera fermée pour les passages non essentiels jusqu'au 21 juin. Par ailleurs, les inquiétudes entourant la pandémie risquent de perdurer un certain temps.
Certes, la baisse marquée d'arrivées internationales est une source de préoccupation pour l'activité touristique, qui représente directement 2 % de l'économie canadienne et 3,5 % des emplois. L'incidence sera la plus prononcée dans les provinces de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Colombie-Britannique, où le tourisme représente une part beaucoup plus grande du marché du travail local. La fermeture de la frontière implique aussi que les Canadiens ne peuvent pas voyager à l'étranger. Habituellement, ils voyagent et dépensent davantage à l'étranger que les visiteurs étrangers visitant le Canada. Pendant l'année précédant février, environ 1,9 million de touristes (voyageurs séjournant au moins une nuit) arrivaient au Canada chaque mois, un chiffre de loin inférieur aux 2,8 millions de Canadiens qui voyageaient à l'étranger. L'an dernier, les dépenses des Canadiens à l'étranger ont été de presque 900 millions de dollars de plus par mois que celles des consommateurs étrangers au Canada.
Environ 80 % des dépenses touristiques au Canada sont effectués par des voyageurs canadiens et non par des visiteurs étrangers. Les vols intérieurs ont légèrement moins reculé que les vols internationaux, mais ils ont néanmoins diminué de 60 % depuis le début de l'année. Notre suivi des opérations anonymes effectuées dans les comptes de cartes de crédit et de débit révèle que les dépenses pour le logement et les services d'alimentation (qui représentent ensemble presque 40 % des dépenses directes totales du tourisme) ont baissé de respectivement 80 % et 60 % en avril par rapport à l'an dernier. La faiblesse sans précédent du marché du travail en mars et en avril signifie que lorsque les mesures visant à enrayer l'épidémie seront assouplies, de nombreux foyers auront moins de revenus à dépenser, même en tenant compte des programmes de soutien du revenu.
La reprise de l'activité touristique sera lente et le tourisme sera probablement différent dans un avenir prévisible. L'une des huit tendances observées qui façonnent l'économie pendant la reprise est la réticence des Canadiens à voyager en avion, même lorsque la pandémie aura été maîtrisée. Près du tiers des Canadiens affirment qu'ils seront alors disposés à faire un séjour dans un hôtel ou un centre de villégiature. Ce sentiment suscitera un regain du tourisme intérieur. D'ordinaire, les touristes canadiens dépensent moins pour l'hébergement et davantage pour la conduite, ou encore ils préfèrent les activités locales. Cela ajoute à la pression.
Le repli de l'activité touristique proviendra principalement de la baisse de la demande intérieure. Pour cette raison, l'ouverture des frontières ne contribuerait pas pour beaucoup à alléger le ralentissement dans ce secteur. Cela vaut aussi pour la relance générale de l'économie. Il ne s'agit pas d'un repli économique comme les autres. Les entreprises du secteur des services, qui d'habitude résistent relativement bien au cycle économique, ont été secouées. Cela s'explique par l'incidence directe des mesures de confinement pendant la pandémie et non par les répercussions typiques pour le secteur des services suivant un recul dans d'autres secteurs ou face à un choc de demande externe.
Cela ne signifie pas pour autant que la fermeture des frontières n'a eu aucune répercussion. Il y a des préoccupations légitimes quant à la capacité et à la volonté des travailleurs étrangers temporaires de venir au Canada, même s'ils sont autorisés à franchir les frontières pour leur travail. Les chaînes d'approvisionnement fonctionnent toujours et le commerce des marchandises se poursuit, bien qu'à un niveau réduit compte tenu de la baisse de la demande. La longue fermeture des frontières continuera de nuire à la croissance économique tant qu'elle durera. Elle pourrait faire baisser le PIB de 0,5 %. En temps normal, une telle réduction semblerait importante. Néanmoins, comparativement à la fermeture de larges pans de l'économie intérieure au cours des deux derniers mois, elle paraît relativement minime.
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Ce rapport a été rédigé par Nathan Janzen, économiste principal, et Claire Fan, économiste.