Le secteur du tourisme canadien montre des signes de reprise, à l’issue d’une année difficile
Rédigé par Nathan Janzen and Claire Fan | Publié le 15 juillet 2021
Rédigé par Nathan Janzen and Claire Fan | Publié le 15 juillet 2021
Ce rapport a initialement été publié par les Services économiques RBC le 6 juillet, sous le titre « Canadian tourism sector primed for early recovery after bleak year » (le secteur touristique canadien prêt à se ressaisir, après une année désastreuse).
Le secteur touristique du Canada donne enfin signe de vie, alors que l’économie se remet en marche. Les voyages internationaux demeurent déconseillés et les frontières étroitement contrôlées, malgré les exemptions de quarantaine pour les résidents canadiens complètement vaccinés. Cela dit, près de 80 % des dépenses touristiques d’une année normale proviennent de la demande intérieure. L’épidémie et les mesures de confinement ont donc fait plus de mal au secteur que la fermeture des frontières.
Au moment où les voyageurs étrangers avaient du mal à entrer dans notre pays, les Canadiens devaient rester près de chez eux. À l’intérieur des frontières canadiennes, il existe donc un million de touristes potentiels de plus que d’habitude. En effet, dans la période de cinq ans précédant la pandémie, les Canadiens ont dépensé pour voyager dans d’autres pays presque deux fois plus que les étrangers en visite au Canada. Réorienter de telles sommes vers le tourisme national permettrait de soutenir la reprise, en attendant le rebond de la demande internationale qui prendra sans doute plus de temps. Les données préliminaires laissent entrevoir une relance des dépenses dans l’hôtellerie et la restauration. Les voyages semblent aussi reprendre de la vigueur, à mesure que la vaccination gagne de la vitesse, que les contaminations cèdent du terrain, et que les restrictions s’assouplissent dans tout le pays.
Un fardeau inégal selon les provinces
Bien que les activités touristiques figurent parmi les secteurs les plus touchés par la pandémie, le tourisme national a mieux résisté que le tourisme international, ce qui n’est pas une surprise. Selon Statistique Canada, l’activité touristique globale était en recul de 66 % en avril (vague de contamination du printemps) par rapport à avant le choc. À lui seul, le tourisme international s’était effondré de 92 %. Or, certaines régions connaissent une forte dépendance aux visiteurs internationaux. Par exemple, avant la pandémie, près de 40 % des dépenses touristiques engagées en Colombie-Britannique et à l’Île-du-Prince-Édouard provenaient de voyageurs étrangers. Les déplacements entre provinces se sont aussi trouvés fortement limités. En particulier, les restrictions ont perturbé les provinces de l’Atlantique où les voyages depuis d’autres provinces constituent une importante source de tourisme.
Le chemin du redressement est encore long pour l’ensemble du secteur, qui doit remonter la pente depuis un niveau incroyablement bas. Plus de la moitié des employés du secteur touristique travaillent dans les services de l’hôtellerie et de la restauration. En mai, ces activités représentaient presque deux tiers du déficit d’emploi total par rapport au niveau d’avant la pandémie. Le nombre d’entreprises en activité dans le tourisme est encore très inférieur à la moyenne tous secteurs confondus, et beaucoup restent dépendantes de l’aide économique mise en place par le gouvernement pour assurer leur survie.
Nous avons pourtant de plus en plus de raisons de croire à une embellie pour la seconde moitié de l’année. Alors que la vague de contamination battait son plein en avril, les entreprises touristiques se disaient pessimistes à court terme. Néanmoins, l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises pour le deuxième trimestre a révélé que la majorité d’entre elles étaient plutôt optimistes au regard des 12 mois à venir.
Le rebond aux États-Unis est-il de bon augure?
Cette sortie de pandémie se distingue des habituelles transitions récession-reprise. La différence est qu’à présent, les ménages disposent d’un pouvoir d’achat jamais vu, après une année d’aides gouvernementales et d’économies forcées qui ont stimulé l’épargne. L’épargne excédentaire accumulée au premier trimestre de 2021 pourrait couvrir plus de deux ans de dépenses touristiques canadiennes, sur la base des sommes consacrées à cette activité avant la pandémie. De plus, le récent allègement des restrictions, même s’il est inégal entre les régions, semble avoir relancé les dépenses en billets d’avion et locations de voitures.
Et nous avons d’autres raisons d’être optimistes. Environ deux tiers des touristes étrangers qui visitent le Canada proviennent des États-Unis. C’est justement où nous avons vu un rebond de la demande, grâce à l’assouplissement des mesures sanitaires qui a fait écho au déploiement plus rapide de la vaccination. Les dépenses de restauration se sont accrues aux États-Unis. En mai, elles ont dépassé de 2 % leur niveau d’avant la pandémie, après avoir accusé un repli de 16 % en février. Le trafic aérien a aussi repris des forces. À la fin du mois de juin, il avait retrouvé plus de 80 % de son niveau de 2019. Le dollar canadien est plus cher qu’avant la pandémie, ce qui augmente le prix des voyages au Canada. Cependant, les familles au sud de la frontière semblent avoir accumulé une épargne colossale pendant la crise, et nous nous attendons à une baisse du dollar canadien vers la fin de l’année.
Il est évident que la demande touristique ne se rétablira pas du jour au lendemain, et que le secteur ne retrouvera pas le rythme d’avant la pandémie avant un certain temps. Le voyage international restera léthargique, étant donné que l’avancée de la vaccination est inégale dans le monde et que la reprise des déplacements d’affaires s’annonce plus lente. Les nouveaux variants du virus restent une menace à court terme.
En définitive, pour que le secteur se redresse complètement, nous avons besoin de taux de vaccination plus élevés, de moins de chômage, d’une plus grande confiance des voyageurs et d’une réouverture des frontières. Nous ne pensons pas que ces conditions seront réunies avant 2022. En attendant, nous espérons que le tourisme international sera remplacé par des activités locales et des déplacements entre provinces, au moins en partie. Ce résultat dépendra de la dissipation des craintes liées au virus, de la levée des restrictions nationales, et du regain de confiance à l’égard du voyage.
Vous trouverez le rapport complet, ainsi que des graphiques interactifs, à l’adresse rbc.com/economie
RBC Placements en Direct Inc. et Banque Royale du Canada sont des entités juridiques distinctes et affiliées. RBC Placements en Direct Inc. est une filiale en propriété exclusive de Banque Royale du Canada et elle est membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements et du Fonds canadien de protection des investisseurs. Banque Royale du Canada et certains de ses émetteurs sont reliés à RBC Placements en Direct Inc. RBC Placements en Direct Inc. ne fournit pas de conseils en placement et ne fait pas de recommandations concernant l’achat ou la vente de titres. Les investisseurs sont responsables de leurs décisions de placement. RBC Placements en Direct est un nom commercial utilisé par RBC Placements en Direct Inc. ®/MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada. RBC et Banque Royale sont des marques déposées de Banque Royale du Canada. Utilisation sous licence.
© Banque Royale du Canada, 2025.
Les renseignements, opinions ou points de vue présentés dans le présent document, y compris les hyperliens vers le site Web de RBC Placements en Direct Inc. ou les sites Web de ses sociétés affiliées ou de tiers, sont fournies à titre d’information générale seulement et ne constituent en aucun cas des conseils financiers, juridiques, fiscaux, comptables ou autres. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. RBC Placements en Direct Inc. et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers. Vous devriez consulter votre conseiller avant de prendre quelque décision que ce soit sur la base des renseignements contenus dans ce document.
Par ailleurs, les produits, services et titres mentionnés dans cette publication sont offerts uniquement au Canada et dans les autres territoires où la loi autorise leur mise en vente. L’information accessible sur le site Web de RBC Placements en Direct est réservée uniquement aux résidents du Canada et ne doit pas être consultée à partir d’un territoire situé à l’extérieur du Canada.
Malgré des pertes d’emplois dues aux droits de douane, certains voient des raisons d’être optimistes
Résumé de la discussion entre l’économiste en chef adjointe Cynthia Leach et le président et chef de RBC Placements en Direct
Ce qui attire l’attention de l’équipe Investisseur inspiré