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Femme lisant dans une chaise Muskoka sur une terrasse en bois.

Pourquoi parle-t-on tant du bois d’œuvre?

Rédigé par John Moritsugu | Publié le 15 août 2017

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Vous êtes confortablement assis dans votre nouvelle chaise de jardin sur votre terrasse arrière, admirant la belle clôture qui entoure votre propriété. Si la terrasse, la chaise et la clôture sont en bois, il y a fort à parier que vous êtes un grand consommateur de bois d'œuvre. Et si vous regardez de plus près, vous trouverez sûrement d'autres preuves.

Du bois d'œuvre résineux, provenant de conifères tels que le pin, le cèdre ou le sapin, a probablement été utilisé dans la fabrication des contreplaqués qui ont servi à bâtir votre maison, vos planchers, votre toiture, vos lambris ou vos châssis.

Certes, le nom peut porter quelque peu à confusion. Le bois d'œuvre n'est pas réellement si souple que son nom l'indique en anglais (softwood), à moins qu'on le compare au bois provenant de grands arbres solides comme l'érable, le chêne, le teck ou le noyer.

Le bois d'œuvre résineux a encore fait la une des journaux récemment, notamment en raison de la nouvelle administration américaine et des négociations concernant l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui auront lieu à Washington à la mi-août. Voici un petit guide qui contribuera à faire la lumière sur cette question litigieuse.

Rappel des faits

Le conflit du bois d'œuvre opposant le Canada et les États-Unis à l'heure actuelle est le cinquième à survenir depuis 1982 à propos de ce matériau de construction couramment employé. Pourquoi maintenant? Le dernier Accord sur le bois d'œuvre résineux, conclu en 2006, a officiellement pris fin l'an dernier après la levée du moratoire d'un an qui empêchait les parties d'intenter des recours en justice.

En avril 2017, les États-Unis ont pris l'initiative d'imposer des droits compensatoires exorbitants, lesquels visent généralement à lutter contre les importations de marchandises ou de produits subventionnés provenant d'autres pays. Dernièrement, soit à la fin du mois de juin, le département du Commerce des États-Unis (U.S. Commerce Department) en rajoutait en imposant des droits antidumping provisoires, prescrits normalement lorsqu'un pays est d'avis que le prix des importations est inférieur à la juste valeur marchande.

Analyse détaillée

La majeure partie du bois d'œuvre produit au Canada est destinée aux États-Unis, étant donné que les producteurs américains ne suffisent pas à la demande locale. Selon les Services économiques RBC, le Canada a expédié aux États-Unis pour 9 milliards de dollars de produits de bois d'œuvre résineux en 2016, ce qui représente 2 % des exportations totales vers les États-Unis et près de 0,4 % du produit intérieur brut du Canada. En 2016, un tiers du bois d'œuvre utilisé aux États-Unis provenait d'importations, dont 95 % étaient canadiennes.

Les producteurs de bois d'œuvre américains affirment que les importations provenant du Canada nuisent à leur industrie. Ils prétendent que le gouvernement canadien favorise leurs concurrents canadiens en offrant des subventions déloyales. Voici un aperçu du contexte:

  • Une grande partie du bois d'œuvre canadien provient d'arbres qui se trouvent sur des terres publiques. Pour récolter le bois, les producteurs doivent verser des redevances à l'État (lesquelles sont connues sous le nom de « droits de coupe »).
  • Pour sa part, la grande partie du bois d'œuvre américain provient d'arbres qui se trouvent sur des terres privées. Par conséquent, les prix sont établis en fonction des conditions du marché, lesquelles peuvent entraîner des redevances plus élevées que celles du Canada.
  • Les producteurs américains soutiennent que l'établissement des prix par les pouvoirs publics au Canada constitue un facteur de concurrence déloyale dans l'industrie du bois d'œuvre pour leur pays.
  • De manière générale, les représentants du département du Commerce des États-Unis sont d'accord avec les producteurs et leur groupe de pression, la coalition américaine du bois d'œuvre (U.S. Lumber Coalition).
  • En revanche, l'Organisation mondiale du commerce a conclu qu'en général les droits de coupe ne constituaient pas une subvention à l'intention des producteurs de bois d'œuvre canadiens.

Quelques précisions

Les droits compensatoires imposés sur les importations de bois d'œuvre canadien en avril s'établissaient en moyenne à 20 % pour la plupart des producteurs canadiens.

Deux mois plus tard, soit le 1er juin, le gouvernement canadien mettait sur pied un programme de 867 millions de dollars pour venir en aide à l'industrie forestière canadienne. Le gouvernement affirme que ce programme respecte les règles commerciales internationales étant donné que les prêts seront accordés selon les conditions du marché. Cependant, la coalition américaine du bois d'œuvre a qualifié le programme d'aide de nouvelle subvention de l'État.

À la lumière des derniers rebondissements, les États-Unis ont ajouté des droits antidumping provisoires s'élevant en moyenne à près de 7 % sur certaines expéditions de bois d'œuvre provenant du Canada.

Quelle sera la prochaine étape?

La négociation des accords commerciaux portant sur le bois d'œuvre se fait indépendamment de l'ALENA. Or, certains représentants canadiens espèrent conclure un nouvel accord à cet égard avant le début des pourparlers sur l'ALENA. La première ronde de pourparlers doit avoir lieu du 16 au 20 août à Washington.

Les producteurs de bois d'œuvre font partie de la grande industrie forestière canadienne qui comprend la fabrication de produits en bois massif, les pâtes et papiers, la foresterie et l'exploitation forestière. Si vous cherchez des intervenants dans l'industrie, vous disposez d'outils de recherche, comme le filtre des actions, qui vous permettent de cibler votre recherche. Il vous suffit de sélectionner l'onglet Critères de base, de cliquer sur Industrie, puis d'indiquer des éléments tels que Foresterie et produits du bois (Forestry & Wood Products).

Judy McKinnon a collaboré à cet article.

Le titre de cet article a été modifié le 27 septembre

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