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Illustrations d'entrepreneurs canadiens avec leur nom respectif.

​À la rencontre de six esprits novateurs

Rédigé par Mary Levitski | Publié le 6 février 2020

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Les entrepreneurs ont le don de voir ce que les autres ne voient pas (ou pas encore). Bien souvent, les investisseurs avisés ont aussi ce talent. Cependant, repérer une occasion d'affaires n'est que le premier pas vers la réussite. Comment les esprits novateurs abordent-ils les questions difficiles et trouvent-ils les bonnes réponses? Comment réagissent-ils face aux échecs? Comment transforment-ils l'idéation en innovation, puis en croissance soutenue – et dans certains cas, à répétition? Pouvez-vous appliquer certaines de leurs approches à votre propre vie et à vos placements? Nous avons discuté avec quelques-uns des grands entrepreneurs du Canada pour le découvrir­.

 

Saladier couvert de papillons adhésifs.

MICHELE ROMANOW

Décortiquer les échecs

 

Bien connue comme investisseuse de l'émission Dragons' Den (Dans l'œil du dragon) sur la chaîne CBC, Michele Romanow est avant tout une entrepreneure en série. Après avoir créé un café zéro déchet à l'Université Queen's pendant sa troisième année d'études en ingénierie, elle a lancé cinq entreprises. En plus de diriger Clearbanc, une plateforme de financement basée sur l'intelligence artificielle qu'elle a cofondée en 2015, elle siège aux conseils d'administration de Vail Resorts, propriétaire de Whistler Blackcomb, et de la chaîne de restaurants multinationale Freshii. Soulignons que son café universitaire est toujours en activité.

Trouver l'inspiration

« J'essaie d'élargir mes horizons. J'écoute des livres audio. Je réfléchis aux grandes tendances technologiques et à leurs répercussions éventuelles. Et je passe beaucoup, beaucoup de temps à faire du remue-méninge. Je me demande de quels produits ou entreprises le monde a besoin. J'en parle pendant les repas et en prenant l'apéro. J'y pense pendant les fins de semaine. Cependant, trouver des idées ne suffit pas; vous devez les mettre rapidement à l'épreuve. »

« Je travaille sans relâche sur les priorités. Si je peux accomplir seulement trois tâches aujourd'hui, lesquelles sont cruciales? » - Michele Romanow

Faire le saut

« Quel que soit le projet envisagé, vous devez analyser les données, car elles réservent toujours des surprises. Le problème est que, pour une société en démarrage, il y a très peu de données. Comme je le dis souvent, au moment où McKinsey publie un article sur un secteur, celui-ci est déjà bien établi. Les investisseurs milliardaires sont déjà dans le coup. Pour innover, vous devez vous débrouiller avec très peu de renseignements et avoir une bonne intuition par rapport à l'avenir. Si certains aspects semblent incertains, ne tournez pas immédiatement les talons; posez beaucoup plus de questions pour ne pas être induit en erreur par vos propres données. N'oubliez pas que les gens futés qui s'entourent de gens aussi futés peuvent faire dire ce qu'ils veulent aux chiffres. »

Gérer le temps

« Je travaille sans relâche sur les priorités. Quand je suis débordée, je m'assois à mon bureau avec une note autocollante et je me demande : si je peux accomplir seulement trois tâches aujourd'hui, lesquelles sont cruciales? Je finirai par en exécuter davantage, mais comme je me suis dit que je pouvais seulement en faire trois, j'ai placé les plus importantes en priorité. »

Analyser les échecs

« Il faut décortiquer un peu les échecs. En général, tous les éléments n'ont pas fait défaut en même temps. Par conséquent, je dois déceler les aspects qui fonctionnent et sur lesquels je devrais maintenant me concentrer. »

Livre ouvert au milieu duquel pousse une plante.

IAN MEIER

Déceler les risques élevés

Ian Meier, qui est né et a grandi sur une ferme, a constaté que la technologie agricole avait vingt ans de retard par rapport aux autres, mais que personne n'en parlait. Lui et son collègue Michael Lockerbie (tous deux ingénieurs électriciens et informaticiens) ont donc fondé la société Agrimatics, qui s'emploie à réduire cet écart.

« J'aime déterminer ce qui est le plus risqué. Quels aspects peuvent échouer? Quel problème sommes-nous moins à l'aise de résoudre? Réglons-le d'abord. » - Ian Meier

Résoudre les problèmes

« J'aime déterminer ce qui est le plus risqué. Quels aspects peuvent échouer? Quel problème sommes-nous moins à l'aise de résoudre? Réglons-le d'abord. Les gens ont tendance à accomplir les tâches les plus simples en premier, ce qui leur donne l'impression de progresser. Ils avancent effectivement, mais le font pour rien si l'un des enjeux critiques rend le projet impossible. »

Garder la tête froide

« J'essaie d'adopter un certain détachement par rapport aux éléments positifs et négatifs. Quand les choses vont vraiment bien, je préfère ne pas m'emballer trop vite. Je pense aux moments moins glorieux pour garder les pieds sur terre. Quand la situation va mal, je me rappelle nos réussites, ce qui m'aide à éviter le découragement. Comme tout peut changer d'une journée à l'autre, je ne ressasse pas trop les problèmes. Ainsi, je peux être plus objectif. »

Maintenir un esprit vif

« Je lis beaucoup. Je suis naturellement curieux. Si quelque chose m'apparaît intéressant, en rapport ou non avec notre entreprise, je m'informe pour en savoir plus. Parfois, la connaissance que j'en retire peut s'appliquer à notre domaine, même si elle ne semble avoir aucun lien avec nos activités. Pouvoir combiner de façon novatrice des idées qui viennent d'un peu partout est l'aspect le plus intéressant des affaires. »

Bras robotique tenant un verre d'eau.

CHARLES DEGUIRE

Apprendre à apprendre

La qualité de vie et la mobilité faisaient partie des préoccupations de Charles Deguire dès le plus jeune âge, puisque trois de ses oncles étaient atteints de dystrophie musculaire. Durant ses études en génie électrique, il a eu l'idée de créer Kinova, une entreprise qui révolutionne la robotique et qu'il a cofondée avec Louis-Joseph L'Écuyer à Boisbriand, au Québec. Le premier produit conçu, un bras d'assistance appelé JACO, a récolté le Prix du Gouverneur général pour l'innovation en 2016.

« Quand nous avons réalisé que nous pouvions y arriver, nous n'avions aucune raison de ne pas nous lancer. » - Charles Deguire

Démarrer

« Pendant mes études en ingénierie, les projets de robotique étaient destinés à l'exploration spatiale. Pourtant, ici sur terre, mes oncles n'avaient pas de solution viable pour les aider à boire un verre d'eau. Nous avons donc décidé de relever ce défi. En une fin de semaine, nous avons conçu une maquette et une simulation [de bras] qui semblaient faisables. Quand nous avons réalisé que nous pouvions y arriver, nous n'avions aucune raison de ne pas nous lancer. »

Apprendre

« J'ai eu la chance d'avoir d'excellents professeurs. Un jour, l'un d'eux a dit : “Ici, vous apprendrez seulement comment apprendre. Si vous y parvenez, tout le reste suivra.” Ainsi, afin de maîtriser le génie électrique et la robotique, nous devions adopter une approche systématique et travailler avec des experts. Ensuite, nous avons utilisé la même démarche pour comprendre l'évolution du marché, le développement international et la négociation de contrats. »

Diversifier

« Nous robotisons des tâches. Nous l'avons fait pour les personnes en fauteuil roulant, afin d'accroître leur autonomie. En médecine, nous avons augmenté les capacités des chirurgiens. Dans la gestion des matières dangereuses, nous avons robotisé la manipulation des déchets toxiques ou nucléaires. Quel que soit le domaine, le processus est identique; nous fournissons de meilleurs outils aux humains. »

Résoudre les problèmes

« Nous réglons les difficultés en appliquant le principe de l'entonnoir. Nous commençons de manière très large et un peu chaotique. Nous examinons les éléments internes et externes, dans notre secteur et à l'extérieur, afin de trouver une solution pertinente. Après avoir retenu les approches qui nous paraissent valables, nous procédons à une analyse approfondie, puis à une exécution précise. »

Emballages divers affichant le symbole de recyclage.

SARAH LANDSTREET

Résoudre des problèmes parfois inconnus

Après avoir étudié en génie mécanique, Sarah Landstreet a ouvert la première boutique de petits gâteaux en Irlande du Nord, qu'elle a vendue à profit par la suite. Puis, elle a obtenu une maîtrise en administration des affaires et a fondé Georgette Packaging, une entreprise d'emballage carboneutre située à Kitchener, en Ontario, qui compte aujourd'hui parmi les sociétés à plus forte croissance au Canada. Elle a accompli tous ces exploits avant même d'avoir 30 ans.

« Je m'intéresse aux problèmes dont plusieurs personnes ignorent même l'existence. J'ai un penchant pour les secteurs d'activité peu séduisants. » - Sarah Landstreet

Choisir un créneau

« Je m'intéresse aux problèmes dont plusieurs personnes ignorent même l'existence. J'ai un penchant pour les secteurs d'activité peu séduisants. Par exemple, à moins de détenir une entreprise alimentaire, vous ne saurez pas à quel point il est difficile d'acheter des emballages de nourriture. Mais dès que vous en possédez une, vous n'avez pas le temps de vous préoccuper du conditionnement; ce n'est pas votre expertise. »

Faire des erreurs

« Je crois qu'en général, les propriétaires d'entreprise sont intelligents, mais manquent souvent de compassion envers eux-mêmes. Le fait est que vous n'aurez jamais assez d'information pour savoir exactement quoi faire. Vous ne pouvez pas prédire l'avenir. Je surmonte plutôt bien les échecs; je n'en fais pas une obsession et j'accomplis le nécessaire pour corriger la situation. J'ai l'impression que cette aptitude est particulièrement importante. Mes erreurs me permettent d'exercer mon ingéniosité. »

Maximiser la productivité

« J'aime adopter des systèmes qui me forcent à modifier mon comportement. J'ai lu que le fondateur d'IKEA avait enlevé le bouton de rappel de sonnerie de son réveille-matin. J'adore cette idée. Je me suis récemment procuré un téléphone à cadran – avec fil, sans messagerie vocale – afin de m'encourager à limiter l'utilisation du cellulaire. Les appareils mobiles me font toujours penser aux tamagotchis; ils demandent un peu trop d'attention. »

Icebergs.

BRADEN REAM

Persister pour réussir

Ce jeune passionné d'informatique a peut-être abandonné l'école de commerce, mais il est maintenant PDG de Voiceflow, une plateforme collaborative servant à créer des applications vocales. Lui et les cofondateurs de la société (Andrew Lawrence, Michael Hood et Tyler Han) ont en fait inventé l'outil pour concevoir des applications dont ils rêvaient eux-mêmes. Aujourd'hui, Voiceflow gère plus de dix millions de conversations par mois pour des utilisateurs comme le New York Times.

Prendre des décisions

« Au bout du compte, toute décision comporte une certaine asymétrie. Quand j'ai décidé d'abandonner l'école, le risque était moindre, puisque je pouvais toujours reprendre mes études si je le voulais. Par contre, les avantages potentiels étaient illimités. »

« Les gens ne voient que 10 % du volume d'un iceberg. En réalité, le travail des entrepreneurs – la perfection de leur art – a commencé bien avant. » - Braden Ream

Progresser

« Les gens ne voient que 10 % du volume d'un iceberg. Quand ils entendent parler d'une nouvelle société dans les médias, ils croient qu'elle vient tout juste de naître. En réalité, le travail des entrepreneurs – la perfection de leur art – a commencé bien avant. » 

S'adapter

« L'entrepreneuriat consiste à persévérer dans l'effort, non pas dans les idées. Au départ, nous essayions de concevoir une application de divertissement, mais les coûts étaient très élevés et nous commencions à manquer d'argent. Nous avons donc décidé de rendre nos codes accessibles au public afin que d'autres personnes puissent créer du contenu. Finalement, ces codes se sont révélés assez puissants pour servir à une multitude de fonctions. Nous avons alors compris que nous n'avions pas à limiter notre entreprise au divertissement. Cette nouvelle façon de voir les choses nous a permis d'élargir nos horizons. »

Un tableau de vision caché par des sacs de déchets.

BRIAN SCUDAMORE

Voir l'échec comme un cadeau

Le Vancouvérois Brian Scudamore prospère depuis 30 ans malgré les échecs. Selon lui, les hauts et les bas font partie de la vie des entrepreneurs. En créant 1-800-GOT-JUNK?, il a trouvé la bonne recette, qu'il a appliquée à trois autres marques de services résidentiels, toutes regroupées sous la bannière O2E Brands.

Apprendre de l'échec

« J'ai plusieurs échecs à mon actif, comme quitter l'école secondaire, puis le collège, et devoir annoncer à mon père – un chirurgien spécialiste de la transplantation du foie – que j'abandonne les études pour ramasser des déchets à temps plein. J'ai aussi fait des erreurs. J'ai déjà embauché un chef de l'exploitation qui a presque ruiné l'entreprise. J'ai déjà congédié onze employés, c'est-à-dire tout mon personnel, parce que je les avais mal choisis. Chacun de ces échecs s'est avéré un cadeau. Malgré leurs désagréments, les erreurs constituent souvent la meilleure formation. Encore aujourd'hui, même si l'entreprise vaut 345 millions de dollars, certains de nos projets ne se déroulent pas comme prévu; nous devons apporter des correctifs, apprendre de la situation et poursuivre notre croissance. »

Faire confiance aux experts

« J'adore les sceptiques. Je veux que mes employés me disent que certaines idées sont folles, sont mauvaises ou ne fonctionneront pas. Je peux alors leur poser des questions. “Que pourrions-nous changer pour en faire un bon concept? Que feriez-vous différemment? Quels sont les éléments manquants? Vous êtes les experts.” Je ne suis pas la personne la plus intelligente de mon équipe. Je ne le serai jamais. »

« J'ai commencé à comprendre le pouvoir de la visualisation et l'importance de partager ma vision avec mon entourage. » - Brian Scudamore

Avoir une vision

« Huit ans après m’être lancé en affaires, j’étais dans une spirale d’incertitude. J’avais fait franchir à l’entreprise le cap de 1 million de dollars. Mais je me demandais si elle pouvait croître encore. J'ai pris une feuille et j'ai composé une lettre adressée à moi-même dans laquelle je décrivais l'avenir de 1-800-GOT-JUNK?. J'ai écrit que nous serions invités à l'émission d'Oprah Winfrey, que nous deviendrions l'équivalent de FedEx en matière de ramassage d'objets indésirables et que nous serions présents dans les trente plus grandes villes de l'Amérique du Nord. Cinq ans plus tard, tous ces scénarios s'étaient concrétisés. J'ai commencé à comprendre le pouvoir de la visualisation, et l'importance de mettre cette vision sur papier afin qu'elle perdure, puis de la partager avec mon entourage. »

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