Du point A au point B en moins de temps : coup d’œil sur l’essor de la trottinette électrique

Si la publicité et les investissements sont des gages de succès d’une nouvelle technologie, tout le monde devrait bientôt utiliser la trottinette électrique.

Des opérateurs comme Bird, de Santa Monica en Californie, et Scoot, Lime et Skip, de San Francisco, ont amassé des centaines de millions de dollars ces dernières années pour financer leurs projets d’expansion à l’échelle mondiale.

Bird a annoncé, en octobre, qu’elle avait obtenu un financement de série D de 275 millions de dollars (tous les montants sont en dollars US). La société est maintenant valorisée à 2,75 milliards de dollars. En février, Lime a annoncé un financement de série D de 310 millions de dollars, portant sa valorisation à 2,4 milliards de dollars.

Les sociétés axées sur les transports plus traditionnels ont emboîté le pas, le constructeur automobile Ford ayant acheté Spin, de San Francisco, l’an dernier pour la somme de 100 millions de dollars. BMW a annoncé en mai un partenariat avec la société allemande Micro pour le déploiement de trottinettes en Europe. En août, Audi a déclaré qu’elle lancerait une trottinette-planche à roulettes hybride et pliable l’an prochain. (BMW et Audi comptent vendre leurs trottinettes au lieu d’en faire la location.)

Le marché des trottinettes devrait croître à un taux annuel composé de 8,5 % pour atteindre 41 milliards de dollars d’ici 2030, selon la société d’analyse Grand View Research.

L’essor de la trottinette

L’essor et la prolifération rapides de la trottinette expliquent pourquoi les attentes sont aussi élevées. Les premières trottinettes sans borne d’attache, qui peuvent être garées n’importe où, ont commencé à faire leur apparition dans quelques villes américaines en 2017 et elles sont depuis présentes sur presque tous les continents.

Cette tendance est arrivée au Canada cette année, Calgary ayant été la première ville à lancer un projet pilote dans ses rues en juillet. Edmonton et Montréal ont suivi peu après. Puis Toronto, en septembre.

La location des trottinettes électriques rechargeables se fait habituellement au moyen d’une appli sur téléphone intelligent qui détecte où se trouvent les trottinettes grâce au système de localisation GPS intégré. Les utilisateurs peuvent laisser la trottinette où ils le souhaitent lorsqu’ils n’en ont plus besoin.

Il en coûte environ 1 $ pour débloquer la trottinette, puis entre 10 et 30 cents la minute.

L’avantage des trottinettes, selon les fournisseurs, est d’offrir aux utilisateurs une option de transport rapide, facile d’utilisation, économique et écologique pour les courtes distances, en particulier dans les zones urbaines.

Les trottinettes ont toutefois suscité la critique de municipalités, de responsables de la sécurité et de piétons.

De nombreuses villes sont aux prises avec l’encombrement causé par les trottinettes laissées sur les trottoirs par les utilisateurs.

Certaines municipalités, comme Austin, au Texas, et Calgary, ont également rapporté un grand nombre de blessures subies par les utilisateurs, soit en tombant ou en heurtant un poteau, un banc ou un autre obstacle sur le trottoir.

À Milwaukee, le maire, Tom Barrett a menacé d’annuler le projet pilote peu après son lancement, exigeant que les utilisateurs et les opérateurs prennent des mesures pour éviter l’utilisation de la trottinette sur les trottoirs. Même son de cloche à Montréal.

Ces réactions ont forcé les opérateurs et les municipalités à prendre des mesures, notamment en menant des campagnes pour promouvoir le port du casque et en imposant des amendes aux opérateurs ou aux utilisateurs et des limites sur le nombre de trottinettes en fonction.

Certaines municipalités, comme Nashville et Toronto, sont même allées encore plus loin en interdisant entièrement ou partiellement la trottinette ou en proposant de le faire. En septembre, le comité des infrastructures et de l’environnement de Toronto a recommandé l’interdiction temporaire des trottinettes électriques sur toute propriété publique, ce qui signifie qu’elles ne pourraient pas être laissées dans les rues ou sur les trottoirs.

Il est évident que la publicité et les investissements ne suffiront pas à eux seuls à garantir le succès de cette technologie. Si cette tendance est là pour de bon, les diverses parties devront trouver des moyens d’intégrer la trottinette aux infrastructures en place et aux normes sociales et décider si les avantages potentiels en valent la chandelle.