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Vue en plongée d'une femme prenant une toast à l'avocat dans son assiette.

Les avocats sont-ils le nouveau « facteur latte »?

Rédigé par Sylvia Stewart | Publié le 11 juillet 2017

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Récemment, sur Internet, on a eu droit à une polémique portant – aussi incroyable que cela puisse paraître – sur les avocats! (Heureusement, dans tout cela, le fruit faisait surtout office de métaphore.)

D'un côté, on avait le magnat australien de l’immobilier, Tim Gurner. De l'autre, l'ensemble de la génération « fauchée » dont les membres, du moins selon M. Gurner, n'accéderont jamais à la propriété en raison de leur frivolité en matière de consommation.

Plus précisément, M. Gurner faisait allusion « à la purée d'avocat à 19 $ et quatre cafés à 4 $ pièce ».

Au cœur du débat, naturellement, il n'y avait pas seulement la question de la mise de fonds indispensable pour acheter une maison, car les raisons pour lesquelles on épargne sont multiples et varient selon les gens : voyages, véhicules, études, retraite, etc. D'ailleurs, à cet égard, il faut aussi souligner que l'établissement d'objectifs d'épargne spécifiques est un important facteur de succès.

« L'idée dans tout cela est qu'il suffit de modifier quelque peu ses habitudes de consommation et de résister à certaines tentations quotidiennes pour accumuler un actif d'une ampleur étonnante. »

Si l'attrait des avocats comme aliment de prédilection est nouveau, le débat, lui, ne l'est pas. Il s'articulait il y a quelques années autour du « facteur latte », concept qu'on doit à David Bach. Plus loin dans le temps, mais dans le même ordre d'idées, on aimait dire qu'« un sou économisé est un sou gagné ». L'idée dans tout cela est qu'il suffit de modifier quelque peu ses habitudes de consommation et de résister à certaines tentations quotidiennes pour accumuler un actif d'une ampleur étonnante.

Pour les partisans de cette approche, il s'agit d'une simple question de chiffres. C'est ici que la calculatrice de cotisations préautorisées (CPA) peut venir en aide. Si, plutôt que de dépenser 5 $ pour un café (latte ou autre) et un biscuit (c.-à-d. 35 $ par semaine!), vous mettez l'argent de côté, vous aurez épargné 1 825 $ au bout de 365 jours. La calculatrice de CPA révèle qu'en investissant ce 35 $ par semaine à un taux annuel hypothétique de 6 % sur 40 ans, vous pourriez vous retrouver avec plus de 300 000 $. (Et l'on ne parle ici que d'une économie de 5 $ par jour – imaginez la somme pouvant être accumulée en se passant d'une assiette de toasts à l'avocat coûtant 19 $!) Bien sûr, les rendements varieront selon le style d'investissement.

Les critiques de cette approche affirment que son efficacité est surestimée. Même en s'imposant un régime budgétaire minceur conforme aux recommandations de M. Bach, une somme de 300 000 $ n'est pas la fortune que certains imaginent. Au Canada, le prix moyen des maisons devrait franchir cette année la barre des 500 000 $, estime l'Association canadienne de l'immeuble, soit une hausse de près de 5 % par rapport à l'an dernier (à Toronto et Vancouver, les maisons coûtent environ le double). Selon le Consortium canadien de recherche sur les étudiants universitaires, les étudiants canadiens terminent leurs études postsecondaires avec en moyenne plus de 25 000 $ de dettes. Statistique Canada rapporte que plus de 13 % des Canadiens âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi – soit près du double du pourcentage observé dans la population en général.

Selon les Y, les membres de leur génération sont pauvres parce que les loyers actuels sont trop élevés pour eux, et parce qu'ils se paieraient des toasts à l'avocat à 19 $ l'assiette. En fait, compte tenu du marché de l'emploi difficile avec lequel ils doivent composer, certains observateurs sont d'avis qu'on devrait les laisser boire leur café latte en paix!

La vérité se situe sans doute plus ou moins à mi-chemin entre les deux positions. Il est indéniable que les petites économies s'additionnent, mais on s'avance beaucoup lorsqu'on affirme qu'une personne qui consomme tel ou tel produit se prive ainsi des 25 000 $ nécessaires à une mise de fonds (soit 5 % de la valeur d'une propriété de 500 000 $). (Pour le simple plaisir de la chose, résistez à l'envie quotidienne de consommer un avocat coûtant 1,50 $ – il vous suffira de 45 ans pour réunir une telle mise de fonds. Rien de plus simple!)

Vous aimeriez réaliser des économies sans brider votre passion pour la purée d'avocat? Bonne nouvelle, le « facteur latte » ne s'applique pas seulement au café. Voici trois suggestions pour transformer de petites dépenses quotidiennes en économies à long terme.

Réduisez vos frais bancaires – Quand avez-vous examiné vos frais bancaires pour la dernière fois? En étant conscient de vos habitudes, vous vous assurerez d’avoir les bons comptes. L'Association des banquiers canadiens (ABC) propose des suggestions telles que l'utilisation de comptes à faible coûts ou sans frais, si vous effectuez seulement quelques transactions par mois, et le maintient d’un solde de compte minimum, qui permet souvent l'exonération des frais de service mensuels. Vous utilisez la machine bancaire d'une autre institution? Ces frais peuvent s'accumuler! (Bien que le mot se passe à ce sujet – l'ABC affirme que 75% des retraits d'un guichet automatique bancaire (GAB) sont effectués par les clients au GAB de leur propre banque, évitant ainsi les frais de d'utilisation.)

Apportez votre lunch – Il est tellement simple d'économiser sur les repas! Les 10 $ que vous coûtent, cinq jours par semaine, les lunchs de piètre qualité du comptoir à emporter représentent une économie hebdomadaire potentielle de 50 $, soit quelque 200 $ par mois. C'est plus qu'il n'en faut pour vous procurer à l'épicerie les aliments qui vous permettront de vous faire des lunchs variés et savoureux (et sans doute plus sains!).

Marchez ou pédalez – Si la chose est possible pour vous, vous économiserez environ 3 $ par passage, et donc le double pour l'aller-retour quotidien – soit une économie potentielle de 30 $ par semaine et de 1 500 $ par année (pour 50 semaines de travail). Et même si une carte mensuelle du transport en commun constitue une option avantageuse, il est difficile de trouver plus économique que le vélo ou la marche – qui pourraient en outre vous éviter le coût d'un abonnement dans un centre de conditionnement physique.

Vous aimeriez voir à l'œuvre le pouvoir d'une démarche d'épargne systématique? La Calculatrice des cotisations préautorisées vous fera comprendre l'efficacité des cotisations régulières pour favoriser l'atteinte de vos objectifs.

*Le titre orignal de cet article, « On n’est jamais aussi bien que… devant du pain grillé à l’avocat », a été modifié le 18 juillet.

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