Découvrez des créateurs qui élèvent leur passion pour les placements au niveau supérieur

De nombreuses personnes considèrent les placements comme une activité qu’elles effectuent (ou que quelqu’un d’autre fait en leur nom) pour contribuer à atteindre leurs objectifs financiers. Pour d’autres, les placements sont une passion qui peut même se transformer en entreprise ou en autre activité créative. L’intérêt de Raymond Fitzpatrick et Gladys Estolas pour les placements va au-delà de leurs portefeuilles. Voici leur histoire.

Rendre le financement plus accessible aux propriétaires d'entreprises
Raymond Fitzpatrick se décrit comme un « CPA ennuyeux », mais lorsqu’on examine son curriculum vitæ, il est évident que ce n’est pas le cas. Ce résident de Fredericton a commencé sa carrière en tant que comptable agréé pour de grandes sociétés comme McCain Foods et Irving Oil avant de devenir investisseur en capital de risque. C’est là qu’il a trouvé une occasion en or d’améliorer la façon dont les propriétaires d’entreprise gèrent l’argent.

« J’ai commencé à travailler avec des entreprises en démarrage et j’ai remarqué très rapidement que les propriétaires de bon nombre d’entre elles avaient peu de savoir-faire financier », dit-il en soulignant que ceux-ci n’avaient ni les compétences ni le vocabulaire nécessaires pour comprendre leurs finances, et encore moins pour les expliquer aux investisseurs potentiels. « Je leur demandais certaines choses, comme des budgets et des prévisions, mais cela ne faisait pas partie de leur expertise. Ils venaient de tous les horizons, sauf du secteur financier. »

C’est là qu’entre en jeu Profitual, la société que M. Fitzpatrick a fondée en 2022, qui vise à aider les entreprises en démarrage à obtenir les renseignements dont elles ont besoin en matière de prévisions et de budgétisation en entrant leurs renseignements financiers. « Il s’agit d’essayer de donner aux propriétaires d’entreprise des renseignements financiers d’une façon qu’ils peuvent comprendre en se concentrant sur les éléments pertinents plutôt que sur les détails qui ne le sont pas. »

À première vue, Profitual ressemble à un logiciel de finance, mais il s’agit plutôt d’un outil de communication et de motivation qui aide les propriétaires d’entreprise à exprimer leur situation financière. M. Fitzpatrick l’utilise d’ailleurs régulièrement pour son autre entreprise, puisqu’il est copropriétaire d’une distillerie. On pourrait penser que lui et son associé, qui est également comptable agréé, contrôlent parfaitement leurs comptes, mais ce n’est pas toujours le cas. « Nous savons que nous voulons de l’information financière, dit-il. Nous savons que nous devrions faire des prévisions, mais parfois, nous ne voyons cela que comme une corvée. »

Le programme, que l’on a comparé au « Canva des feuilles de calcul »¹, en référence au très populaire programme de conception graphique destiné à ceux qui ne sont pas graphistes, permet à ses utilisateurs de créer des budgets et des modèles financiers en seulement 15 minutes. En utilisant ses composantes de base comme des outils, les sociétés peuvent facilement préparer des états des résultats, des bilans et des rapports sur les flux de trésorerie, ce qui, au bout du compte, aide les entrepreneurs à mieux comprendre leurs opérations et leur permet d’éviter des erreurs potentiellement coûteuses.

M. Fitzpatrick est motivé par les possibilités qu’offre Profitual pour aider les sociétés à démarrer, et il semble sur la bonne voie. Il a récemment discuté avec des étudiants en génie qui ont mis la plateforme à l’essai. Il s’attendait à ce qu’ils veuillent poser des questions sur l’utilisation de la plateforme, mais ils voulaient plutôt discuter de son expérience professionnelle. « La plateforme est si conviviale que trois étudiants sans expérience en finance ont pu commencer à l’utiliser après avoir visionné une vidéo, dit-il. Le plus intéressant est de savoir que nous répondons aux besoins de ce groupe démographique. »

Profitual vise également le capital de risque, non seulement pour permettre à ses fondateurs de comprendre leurs comptes, mais aussi de communiquer à ce sujet. « Une entreprise en démarrage peut ne pas fonctionner pour des millions de raisons, ajoute M. Fitzpatrick. Nous voulons nous assurer que ce n’est pas à cause de ses finances. »

Transformer les données boursières en art
Pendant la pandémie de COVID-19, bien des gens se sont lancés dans de nouveaux projets secondaires. Bon nombre d’entre nous se sont tournés vers le jardinage ou la fabrication de pain au levain, mais en 2020, Gladys Estolas a lancé une nouvelle forme d’art : des illustrations inspirées par les sommets et les creux des fluctuations des marchés boursiers. « J’étais coincée chez moi et je pensais à l’avenir, dit-elle. Mon mari investit, et j’ai commencé à participer à ses activités. Les graphiques ressemblaient à des villes et à des montagnes, et en examinant les sociétés, j’ai dû mettre mes idées sur papier. »

Depuis, Mme Estolas, qui vit à Hillsboro, en Oregon, a tout transformé en œuvres d’art, de Tesla au bitcoin, en passant par le rendement quotidien de l’indice S&P 500. Elle crée des paysages souvent minimalistes, remplis de sommets et de vallées montagneuses. Elle a également créé des paysages urbains et d’autres images captivantes. Ses œuvres, qu’elle crée sous le nom de Stoxart, se vendent entre 45 $ US et 180 $ US, et celles qu’elle fait sur commande peuvent coûter plus de 1 000 $ US.

Mme Estolas, qui a passé près de 10 ans chez Nike, où elle transformait des renseignements complexes en graphiques permettant de visualiser les données, dit adorer « rendre les chiffres faciles à comprendre. Je vois des formes dans différents contextes ». Elle a néanmoins été surprise par l’attention qu’elle a reçue après avoir publié sur Reddit son premier dessin inspiré par le marché boursier. « C’est devenu un projet d’art étrange, dit-elle. Je ne m’attendais pas à une telle réaction. »

C’est lorsque des gens, notamment des négociateurs voulant commémorer leurs grandes victoires, ont commencé à demander des créations sur mesure qu’elle a réalisé que ses dessins pouvaient donner naissance à une entreprise. « C’est comme un trophée », explique-t-elle. Certains de ses clients préférés ont des raisons personnelles de lui commander des créations. L’un de ses clients a reçu des actions d’Apple en cadeau de la part de son défunt père et voulait honorer sa mémoire en transformant en œuvre d’art un graphique représentant les actions du fabricant d’iPhone. « Chaque partie de cette œuvre représentait sa famille et son histoire », dit Mme Estolas, ajoutant qu’en référence à la société, elle a transformé le graphique en verger de pommiers. « Il voulait ajouter certains éléments très personnels. »

Bien que Mme Estolas utilise l’IA pour effectuer une partie de son travail, notamment pour tester des idées par rapport à Stoxart, les œuvres elles-mêmes sont entièrement « traditionnelles » et « biologiques », comme elle le dit. Il s’agit d’authentiques œuvres d’art qui sont le produit de beaucoup de réflexions et d’émotions. En fait, selon la quantité de travail nécessaire et la rapidité avec laquelle elle trouve son inspiration, la création d’une œuvre peut lui prendre une ou deux semaines. « Je fais beaucoup de recherches sur la société, puis j’ajoute des touches personnelles pour ceux qui paient la création, ajoute-t-elle. J’aime créer mes œuvres en sachant qu’elles sont inspirées par une histoire plutôt que de me contenter de tracer des lignes et de mettre des couleurs. »

La demande pour les œuvres de Mme Estolas est si forte qu’elle a dû prendre une pause de Stoxart pour se concentrer sur d’autres priorités, mais elle s’attend à revenir bientôt à sa liste de commandes. Elle croit que son art parle aux gens à plusieurs niveaux : non seulement permet-il de visualiser les cours boursiers de façon compréhensible, mais il superpose une couche d’émotions à des données que beaucoup perçoivent comme des « lignes ennuyeuses ». Les commentaires des clients le confirment : « Certaines personnes m’ont dit qu’elles n’avaient jamais vraiment aimé l’art avant de voir mes œuvres. »