Adieu langueur : astuces d’expert pour s’épanouir

Cela fait maintenant plus d’un an que nous sommes confrontés à la réalité de la COVID-19 et bon nombre d’entre nous sont épuisés, tant sur le plan émotionnel que physique. Bref, nous sommes frappés de langueur. Nous ne sommes pas déprimés, mais nous ne nous épanouissons pas non plus. Nous tentons de nous en sortir tant bien que mal en mode pilote automatique.

Nous avons tous de mauvaises journées, mais habituellement cela ne dure pas. Pourtant, des études démontrent qu’une langueur persistante peut constituer une menace sournoise et durable pour notre santé physique et émotionnelle, de même que pour notre capacité à prendre des décisions et à travailler.

Le sociologue Corey Keyes a emprunté en 2002 le terme « langueur » pour décrire l’état des gens qui, sans faire de dépression, n’arrivent pas à s’épanouir. Il a découvert que ces personnes étaient plus à risque de souffrir par la suite de dépression ou d’anxiété. Il a proposé que la santé mentale, comme la santé physique, soit considérée comme un état complet en soi. Autrement dit, la santé mentale ne se définit pas seulement par l’absence de maladie mentale, mais bien par un état d’épanouissement; voir la vie du bon côté et bien fonctionner en général.

Une disposition positive à l’égard de la vie favorise un fonctionnement optimal, à court et à long terme. Selon la théorie de l’« élargissement et de la construction des émotions positives » développée par la psychosociologue Barbara L. Fredrickson, les émotions positives comme la joie, l’intérêt, le contentement et l’amour ouvrent l’esprit, alimentent nos ressources personnelles (y compris nos ressources physiques, intellectuelles, sociales et psychologiques) et renforcent notre capacité de résilience face aux revers. Alors que les émotions négatives sont associées à une diminution de l’attention, ce qui augmente les risques de ne pas appréhender les choses dans leur ensemble, les émotions positives peuvent favoriser notre aptitude à résoudre les problèmes de façon créative, un avantage indéniable pour tous, y compris les investisseurs.

Par chance, il existe de nombreuses techniques éprouvées pour réussir à mener une vie plus saine et plus heureuse. En voici quelques-unes, accompagnées de témoignages personnels de collègues de RBC qui les ont mises en pratique.

Vous vous connaissez mieux que personne

Quand les gens nous demandent « comment ça va? », nous répondons automatiquement « très bien! » Pour savoir comment vous vous portez réellement, allez au-delà de la réponse superficielle et imposée par la société. Pour amorcer rapidement votre introspection, essayez l’évaluation en 12 questions du bien-être physique, mental et émotionnel du professeur Tyler J. VanderWeele, disponible sur le site Web du Human Flourishing Program de l’Université Harvard (en anglais seulement).

« Personne ne peut répondre que ça va très bien si ce n’est pas le cas, dit une collègue au sujet de ses séances quotidiennes de clavardage en groupe avec des amis durant la pandémie. Nous essayons d’être vraiment sincères les uns envers les autres. » Pour ce qui est de se connaître soi-même, un directeur de projet considère que manger correctement est la clé pour conserver une perspective saine. Dans son cas, cela lui donne plus d’énergie pour faire d’autres choses. Un autre collègue soutient qu’il est essentiel de s’investir dans des activités routinières et personnelles. « Je consacre la première heure de la journée à me concentrer sur moi-même, dit-il. Que ce soit lire, méditer, aller marcher ou faire quelque chose de positif dans la maison – pas de courriel, de médias sociaux ou de sites de nouvelles. »

Nommez-le

Une des caractéristiques de la langueur est cette impression que l’on a d’être dans le brouillard. Dissipez ce sentiment en nommant le problème. Il s’agit souvent du premier pas positif vers une meilleure santé mentale. Si vous avez l’impression d’être dans un état de langueur, reconnaissez-le et sachez que vous n’êtes pas seul. Vous pourrez ensuite prendre les mesures nécessaires pour améliorer votre situation.

Une dirigeante déclare qu’elle aime démarrer progressivement et poursuivre ensuite sur sa lancée. « On ne doit pas toujours aspirer à de grandes victoires. Parfois, la langueur vient de l’impression d’être dépassé par les événements, mais traiter un problème à la fois peut souvent contribuer à rendre les choses plus simples. Et cela permet alors de célébrer de petites victoires! » Cette approche peut aussi s’appliquer aux placements. Une autre collègue indique qu’elle se sent parfois coincée et ne sait pas quoi faire ensuite de ses placements. C’est pourquoi elle suggère de commencer de façon progressive afin de créer une dynamique et de faciliter la prise de décisions.

Petits cadeaux

Des études montrent que le fait de souligner et de savourer les petits moments favorise le bien-être. Dans son livre, Keep It Moving : Lessons for the Rest of Your Life, la danseuse et chorégraphe primée Twyla Tharp recommande de faire comme si un miracle devait survenir chaque jour. « Je me contente de peu et je ne sais pas à quoi m’attendre, mais j’espère toujours trouver quelque chose. Alors je cherche et c’est ce qui augmente mes chances de réussite. » Tout comme les dividendes que vous touchez régulièrement de vos placements, les petits bonheurs et les moments de contentement et de gratitude s’accumulent.

Suivez le courant

Le psychologue positif Mihaly Csikszentmihalyi utilise le terme « flow » (« flux » ou « courant » en français ») pour décrire l’état mental qui consiste à être totalement absorbé dans une activité que nous aimons pratiquer pour ce qu’elle nous procure et qui, souvent, met nos capacités à l’épreuve d’une façon agréable. N’importe quelle activité, pas seulement celles qui stimulent notre créativité, peut générer un état de « flux » lorsque nous nous y consacrons entièrement. Songez aux activités qui vous procurent de la satisfaction et prenez le temps de vous y adonner sans vous laisser distraire par autre chose. Des études ont montré que les personnes absorbées dans leurs activités au début de la pandémie ont non seulement échappé à la langueur, mais également conservé leur niveau de bonheur d’avant la pandémie.

Un collègue affirme que la créativité culinaire lui a donné une nouvelle motivation. « Puisque les restaurants sont fermés, ma copine et moi ne pouvons plus y faire de sorties en amoureux. Nous cuisinons alors un repas maison nouveau ou raffiné, allumons des chandelles et mettons nos plus beaux vêtements. »

Faire preuve de bonté

Il est essentiel d’être bienveillant envers soi-même, mais il est également important d’être bon envers les autres afin d’inspirer le bonheur et l’optimisme et de sentir qu’on est utile. Parmi 13 000 adultes qui ont participé à une étude, ceux qui ont fait du bénévolat environ deux heures par semaine ont indiqué ressentir plus d’émotions positives que les autres répondants. Intégrer de bonnes actions aux tâches quotidiennes est un moyen simple de prendre l’habitude de faire le bien.

« Puisque le nombre de réunions de famille a diminué de façon drastique, nous avons livré des repas de fêtes à un voisin qui ne pouvait pas se rendre dans un autre foyer pour y célébrer l’Action de grâces et Noël. C’était un petit geste, mais qui a vraiment contribué à rendre une personne heureuse », explique un coéquipier.

Inverser le problème

Une nouvelle façon d’éliminer la langueur est de suivre les conseils de Charlie Munger, dont la devise est « Inversez, inversez toujours ». M. Munger est vice-président de la société Berkshire Hathaway de Warren Buffett. S’inspirant du mathématicien allemand Carl Jacobi, qui a souvent résolu des problèmes complexes en utilisant cette méthode, M. Munger recommande de réfléchir à toutes les facettes d’un problème pour trouver des solutions créatives. Par exemple, au lieu de penser à ce que vous pourriez faire pour vous épanouir, élaborez une stratégie pour tomber dans la langueur. Dans votre liste, vous indiqueriez tout ce qui vous alanguit comme dormir toute la journée, regarder les nouvelles avant d’aller se coucher, rester inactif, manger mal, être pessimiste, etc. Vous saurez alors ce qu’il ne faut pas faire!

Une autre façon d’inverser les problèmes consiste à transformer votre routine quotidienne pour vous débarrasser de ce qui vous rend indolent. C’est ce qui réussit bien à ce collègue : « Je sais que rester tout le temps assis est mauvais pour moi, alors je vais marcher à différents moments de la journée, et j’essaie de rester debout autant que possible pour pratiquer des activités comme le jardinage et la peinture. »