Au menu : découpes de viande et styles d'investisseurs

Quand j'étais enfant, nos soupers se composaient la plupart du temps d'une viande, de pommes de terre et d'une salade. Mon père en était friand, et ma mère pensait que ce repas était nutritif et équilibré. Comme j'habitais en Alberta, où la viande de bœuf était abordable et abondante, celle-ci garnissait le plus souvent notre table. Avant de rentrer, ma mère s'arrêtait simplement à l'épicerie du quartier, où elle ramassait des biftecks pour le repas familial.

Mais sur quel critère s'appuie-t-on pour effectuer un choix parmi les côtelettes, les côtes, les biftecks, les rôtis et les jarrets? Choisit-on la découpe la plus délicieuse? La plus facile à cuisiner? Bref, quelle est la meilleure?

En réalité, le choix de la « meilleure » découpe dépend de notre personnalité et de nos objectifs. Il s'agit d'apparier la découpe de viande avec les buts que nous visons, notre expérience, le temps dont nous disposons et notre appétit pour l'aventure. De la même manière, effectuer des choix de placement nécessite une bonne connaissance de soi. Quel type d'investisseur suis-je? À quelle étape de ma vie suis-je rendu? Combien de temps ai-je pour atteindre mes objectifs?

Suis-je un joyeux cuisinier à qui sourit l'idée de passer une demi-journée à mitonner un bœuf braisé? La pointe de poitrine, accompagnée d'une sauce appétissante, pourrait bien faire l'affaire. Préférerais-je commencer à virevolter dans la cuisine 40 minutes avant l'arrivée des invités et réussir quand même à leur servir un fabuleux repas? Le filet mignon pourrait être une option. Trop cher? Je peux demander au boucher un triangle de bas de surlonge, découpe juteuse et tendre lorsqu'elle est servie rosée. J'ai le goût de cuisiner des biftecks? Je peux allumer le barbecue et y faire grésiller des contre-filets de choix. Un savoureux bifteck de hampe, coupé en languettes et sauté avec des poivrons et des oignons, fait pour sa part d'excellents tacos.

Si l'on s'inspire de l'étal du boucher, la répartition des types d'investisseurs pourrait ressembler à la suivante :

L'investisseur en quête de sécurité est un peu comme ma mère et ses fidèles biftecks de l'épicerie. Elle aimait la performance de son investissement, qui, sans être remarquable, était fiable. De plus, elle n'avait pas besoin de soupeser bien longtemps les risques liés à son choix.

L'investisseur en quête de revenu serait le cuisinier qui souhaite que la découpe de viande lui verse des dividendes, soit des restes qui lui serviront à préparer des sandwichs pour le lendemain ou un bouillon de soupe. Il cherche principalement à tirer un revenu périodique d'un portefeuille de placements et est prêt à accepter que la valeur de celui-ci fluctue un peu.

Les investisseurs en quête d'équilibre pourraient être du genre à essayer diverses découpes, tout en sachant qu'il existerait alors un risque que les résultats finaux varient. Désireux que les placements en portefeuille présentent un certain niveau de sécurité, ces investisseurs recherchent à la fois un revenu et une croissance du capital.

En quête de croissance? La découpe de viande qui a parfois besoin de temps pour atteindre un maximum de saveur et de tendreté entre alors en scène. Les investisseurs en quête de croissance tolèrent mieux les risques liés à leurs choix de placement et comprennent qu'en visant des hausses plus importantes, il peut y avoir des hauts et des bas chemin faisant.

Il est plus facile de choisir le type de placement qui nous convient une fois que nous nous connaissons bien et que nous savons quels sont nos objectifs et de combien de temps nous disposons. Quant à la boucherie, si nous y entrons en nous connaissant bien et en sachant démêler le triangle de bas de surlonge de l'aloyau, nous sommes certains d'en ressortir avec ce qu'il nous faut.

Vous voulez en savoir plus? Lisez notre article Quel type d'investisseur êtes-vous?