Dividendes en actions
Rappel du guide Dividendes, dates et terminologie: une société peut choisir de transférer de la valeur à ses actionnaires en leur versant des dividendes en espèces1 à même ses bénéfices. Mais si pour diverses raisons, elle préfère conserver ses liquidités, elle peut, au lieu de verser des dividendes en espèces, décider de distribuer à ses actionnaires plus de parts de capital.
Comme les dividendes en espèces, les dividendes en actions ne modifient pas la valeur d’une société – le cours d’une action diminue proportionnellement à l’augmentation du nombre d’actions en circulation de la société.
Le cours d’une action est égal à la capitalisation boursière d’une société (ou sa valeur marchande en dollars) divisée par les actions en circulation.
Imaginons la situation suivante :
La société ABC a une capitalisation boursière de 800 millions de dollars et 150 millions d’actions en circulation.
- Si nous appliquons la formule ci-dessus, le cours de son action est de 5,33 $ (800/150).
Voyons comment 10 % de dividendes en actions influeraient sur le cours de l’action de la société ABC :
Chaque actionnaire recevrait 10 % d’actions additionnelles, ce qui augmenterait le nombre des actions en circulation de 150 à 165 millions.
- Si nous appliquons toujours la même formule, le cours de l’action passe alors à 4,85 $ (800/165).
Même si l’augmentation du nombre d’actions a fait chuter le cours de l’action de 5,33 $ à 4,85 $, les actionnaires obtiennent plus d’actions.
Les dividendes en actions offrent le choix aux actionnaires de conserver les nouvelles actions reçues en espérant qu’elles prendront de la valeur, ou de les vendre pour générer leurs propres dividendes en espèces.
Au-delà du rendement en dividendes
Il faut se rappeler que le versement d’un rendement en dividendes élevé ne fait pas, à lui seul, d’une action un excellent placement. La chute du cours d’une action peut faire en sorte que son rendement paraisse plus intéressant. Il ne faut cependant pas se limiter au rendement d’un placement pour évaluer une société. D’autres éléments fondamentaux de la société doivent être pris en compte.
Il peut arriver, par exemple, qu’une société qui éprouve des difficultés financières réduise ses dividendes ou cesse d’en verser. Les questions suivantes peuvent permettre de déterminer la santé financière d’une société :
- La société génère-t-elle régulièrement des bénéfices et a-t-elle un historique de croissance à cet égard?
- La société présente-t-elle un ratio d’endettement raisonnablement faible et un flux de trésorerie élevé qui croît?
- Offre-t-elle des dividendes durables ou verse-t-elle une bonne partie de ses bénéfices en dividendes?
- La société présente-t-elle un potentiel de croissance au fil du temps ou est-ce possible que ses dividendes actuels limitent ses futures occasions de croissance? Qu’est-ce qui compte le plus pour vous?
Ratio dividendes/bénéfice
Le ratio dividendes/bénéfice est la part des bénéfices qu’une société verse aux actionnaires. Il permet souvent d’évaluer la durabilité des versements de dividendes d’une société et est surtout utile pour comparer la société à d’autres entreprises du même secteur.
Le ratio dividendes/bénéfice en application :
- La société XYZ présente un bénéfice par action de 3 $
- XYZ verse un dividende par action de 1 $.
- Le ratio dividendes/bénéfice de la société XYZ serait de 33 % (1/3).
Que nous révèle le ratio dividendes/bénéfice?
Le ratio de distribution peut permettre de déterminer si la société peut maintenir son rendement courant ou l’augmenter au fil du temps. De ratios de distribution peu élevés sont en général préférables aux ratios de distribution très élevés, car les revenus excédentaires cumulés permettront d’assurer la continuité des versements de dividendes en cas de baisse des bénéfices.
Les distributions de 55 % ou moins peuvent être considérées comme étant à faible risque et offrent la possibilité d’accroître les versements de dividendes au fil du temps.
- Un ratio de distribution moins élevé indique qu’une société conserve une partie de ses bénéfices et la réinvestit dans l’entreprise (cela vise souvent les nouvelles sociétés – prisées par les investisseurs en quête de croissance).
- Un ratio de distribution plus élevé indique qu’une société verse une plus grande part de ses bénéfices à ses actionnaires et conserve moins de liquidités, ce qui pourrait nuire à sa croissance future (cela vise souvent les sociétés déjà établies – prisées par les investisseurs en quête de revenu ou à la recherche d’un flux de revenus).
- Méfiez-vous des ratios de distribution élevés. Les ratios de distribution élevés et très élevés qui se situent entre 55 % et 95 % mériteraient peut-être d’être examinés plus attentivement. Si une société verse des dividendes proportionnellement plus élevés que ses gains, elle pourrait finir par réduire ou même éliminer les dividendes. Les ratios de distribution de plus de 100 % constituent des signaux d’alarme.
- Exemple : Si une société verse un dividende annuel de 0,96 $, mais qu’elle n’a gagné que 0,86 $ par action dans la dernière année, un ratio de distribution de 112 % pourrait signifier que le dividende ne se maintiendra pas à long terme.
Si l’action présente un ratio de distribution plus élevé que celui de ses pairs du secteur et qu’on note d’autres signaux d’avertissement comme la baisse des bénéfices, l’augmentation rapide de la dette ou des antécédents de réduction de dividendes, il est possible que le dividende soit compromis.
Une note sur les impôts
- Dividendes de sociétés canadiennes : La plupart des paiements de dividendes (à part les dividendes en capital) sont considérés comme des revenus de placement, mais les distributions sont admissibles au crédit d’impôt pour dividendes, ce qui permet de réduire votre fardeau fiscal total. L’incidence de l’impôt varie en fonction de votre revenu global, de votre province de résidence et du type de dividendes que vous recevez.
- Dividendes de sociétés étrangères : Les paiements de dividendes reçus de sociétés non canadiennes sont assujettis à un traitement fiscal différent. Ils sont entièrement imposables à votre taux marginal et ne sont pas admissibles à un crédit d’impôt pour dividendes. Dans la plupart des cas, des impôts seront prélevés à l’étranger, le montant variant selon le pays dont il est question, le type de produit de placement et le type de compte dans lequel les titres sont détenus. Un crédit pour impôt étranger peut s’appliquer dans certains cas, mais il est préférable de consulter un fiscaliste pour discuter de votre situation fiscale personnelle.
En matière de revenu, les placements soumis à un traitement fiscal moins favorable (comme les produits à revenu fixe) détenus dans votre CELI, REER ou FERR croissent à l’abri de l’impôt.
Mais les actions et les produits sur actions (fonds d’actions et FNB) détenus dans vos comptes non enregistrés ouvrent pleinement droit au crédit d’impôt pour dividendes de sociétés canadiennes et bénéficient du traitement fiscal préférentiel pour les gains en capital.
Nota : L’Internal Revenue Service (IRS) effectue une retenue fiscale de 15 % sur chaque paiement de dividendes reçu d’actions américaines au sein d’un CELI ou d'un REEE. En vertu de la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, seuls les REER et les FERR sont reconnus comme des instruments à imposition différée. Les dividendes américains reçus dans ces comptes ne sont donc pas assujettis à la retenue d’impôt.
Votre portefeuille devrait être structuré en fonction de vos besoins futurs, de votre horizon temporel, de vos besoins de liquidités et de votre tolérance au risque. Vérifiez votre profil d'investisseur pour savoir où vous vous situez. En apprendre plus sur les produits de placement, les types de comptes et le traitement fiscal de certains placements peut vous permettre d’atteindre vos objectifs financiers.
L’information présentée dans cet article est fournie à titre indicatif uniquement. Elle ne constitue pas des conseils financiers personnels ou des conseils fiscaux. Veuillez vous adresser à un conseiller professionnel pour discuter de vos besoins financiers et fiscaux particuliers.
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1Les dividendes versés au titre du PRD peuvent être assujettis aux exigences de la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada). Il vous incombe de veiller au respect de toutes les exigences ou obligations fiscales qui s’y rattachent.