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Le Canada prévoit un déficit de 343 milliards $ cette année

Rédigé par Judy McKinnon de la salle de rédaction | Publié le 10 juillet 2020

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Le gouvernement fédéral prévoit un déficit record de 343,2 milliards $ pour l'exercice en cours, en raison des répercussions des dépenses importantes liées à la COVID-19 et de la « détérioration marquée » des perspectives économiques du Canada.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a dévoilé le 8 juillet, ses estimations dans le portrait économique et budgétaire très attendu.

Les anticipations de déficit de l'exercice qui prendra fin en mars 2021 ont dépassé les 265 milliards $ prévus par les Services économiques RBC et les 28 milliards $ prévus par le gouvernement en décembre. Le Canada a clos le dernier exercice avec un déficit budgétaire de 34 milliards $.

« Malgré le fait qu'on s'attend à ce que les répercussions de la COVID-19 sur l'ensemble de l'économie en 2020 contribuent au plus important et au plus soudain ralentissement économique depuis la Grande Dépression, les mesures prises pour aplatir la courbe au Canada portent leurs fruits, et des efforts sont déployés partout au pays pour relancer graduellement et de façon sécuritaire l'économie canadienne », a indiqué le gouvernement lors de la mise à jour économique.

Dans le rapport suivant du 8 juillet, les Services économiques RBC examinent en détail le document du portrait de 168 pages du gouvernement et donnent un aperçu du taux de chômage, des prévisions de croissance et des prévisions de la dette publique de 1,2 billion $.

Le coût élevé des mesures prises dans le cadre de la COVID-19 a entraîné un déficit de 343 milliards $ en 2020.

Par les Services économiques RBC

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a estimé que le déficit de l'exercice 2020-2021 s'élèverait à 343 milliards $ (un chiffre qui dépasse même nos prévisions particulièrement élevées de lundi). Cette mise à jour budgétaire fait remarquer qu'une importante détérioration des perspectives liées au virus aurait une grande incidence sur les résultats du gouvernement. Elle laisse également entrevoir une hausse des dépenses après la maîtrise de la pandémie, pour aider à gérer les effets à long terme de la crise.

La baisse des revenus et la hausse des coûts établissent un portrait bien plus sombre de l'économie et du budget.

Les projections d'Ottawa laissent entrevoir cette année un ralentissement économique plus marqué que celui que nous avions prévu. En moyenne, le gouvernement prévoit que le PIB plongera de 6,8 % en 2020, avant de récupérer 5,5 % en 2021.

Le portrait budgétaire du ministre Morneau a tenu compte des coûts actualisés du programme de la subvention salariale d'urgence qui a été élargi à 82 milliards $. Cette nouvelle estimation augmente de plus de 35 milliards $ les coûts des récentes mesures gouvernementales, et la lenteur de l'absorption de la subvention salariale pourrait même entraîner le dépassement de ces coûts. Dans l'ensemble, les mesures de relance annoncées totalisent près de 230 milliards $ pour cette année.

Comme nous l'avons mentionné lundi, les perturbations économiques entraînées par la COVID-19 expliquent également la détérioration importante du portrait budgétaire. Le gouvernement anticipe un recul de près de 50 milliards $ de ses revenus de l'année, comparativement à ce qui était prévu, et une hausse de 14 milliards $ de ses dépenses, compte tenu surtout de l'augmentation des demandes de prestations de l'assurance-emploi qui se fera sentir à la fin de la Prestation canadienne d'urgence (PCU). La baisse des taux d'intérêt causée par la pandémie permettra d'économiser environ 4 milliards $ de frais d'intérêts à payer sur la dette publique.

Dans l'ensemble, la baisse des revenus et la hausse des coûts associés à la COVID-19 généreront un déficit record de 343 milliards $ pour le gouvernement, soit environ 16 % du PIB. La dette fédérale grimpera à plus d'un billion $, soit environ 49 % du PIB. Elle devrait y établir un sommet et diminuer lentement à mesure que la croissance économique reprendra, sauf si la situation devait s'aggraver ou que d'autres mesures de relance importantes devaient être mises en œuvre pour redresser une économie en difficulté.

Les pertes comptables accentuent les difficultés.

Habituellement, la politique monétaire n'est liée aux déficits publics que par les frais d'intérêts imputés à la dette publique. Mais les mesures d'assouplissement quantitatif de la Banque du Canada ont laissé au gouvernement une perte comptable de l'ordre de 20 milliards $. Lorsque la banque rachète des obligations pour le compte du gouvernement en vue de subvenir aux besoins des marchés financiers, toute prime qu'elle paie pour acheter des obligations plus anciennes à des taux d'intérêt plus élevés fait augmenter le déficit. Cette pratique devrait, à moyen terme, soulager le fardeau de la dette du gouvernement grâce à la suppression des obligations à coupons plus élevés (bien que les primes payées pour l'exercice en cours l'emportent).

La hausse des passifs liés aux régimes de retraite éclipsera largement également cette année les économies sur frais d'intérêts. Vu la baisse des taux et la diminution des actifs de retraite, le gouvernement doit davantage épargner aujourd'hui pour pouvoir payer les futures prestations de retraite des fonctionnaires. Cet ajustement devrait coûter environ 5 milliards $. Pris globalement, ces ajustements comptables équivalent presque au déficit annuel précédemment estimé d'Ottawa en décembre.

Mais le Canada ne sera pas seul : plus d'emprunts et d'éventuelles décotes en vue pour plusieurs pays

La détérioration du portrait budgétaire rend le gouvernement fédéral vulnérable à d'autres décotes, puisque d'autres agences de notation pourraient suivre l'exemple de Fitch, qui a abaissé la cote de crédit du Canada de AAA à AA+. Le Canada ne sera toutefois pas le seul à subir une décote, le cas échéant : l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) juge que plusieurs autres pays cotés AAA devraient dépasser leur niveau moyen d'endettement.

Même si la cote triple A du Canada a fortement fait l'objet de discussion, la décote de Fitch a eu peu d'effets sur les marchés de la dette publique. Mais les besoins financiers gargantuesques annoncés dans la mise à jour budgétaire (le gouvernement empruntera quelque 713 milliards $ aux marchés cette année) exercent déjà des pressions sur les taux, en particulier pour les emprunts publics à long terme.

Comme l'a souligné M. Morneau dans sa mise à jour, la rapidité et l'ampleur de la reprise de l'économie sont très incertaines. Et la gestion future des dépenses d'Ottawa reste aussi incertaine. La dette peut, selon nous, être gérée, si l'on arrive à la contenir à court terme. Mais si les dépenses élevées des programmes se répercutent sur les années futures, et si la relance économique est plus lente que prévu, on pourrait s'attendre à d'autres résultats déficitaires. Un manque de prudence de la part du gouvernement au cours des prochains mois pourrait entraîner d'autres déficits encore plus importants et difficilement gérables.

Ce rapport a été rédigé par Craig Wright, premier vice-président et Économiste en chef de RBC, et Colin Guldimann, économiste.

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